Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 3
  • 1

No More Bets le film qui fait fuir les touristes chinois

Le Cambodge demande à Pékin de revoir un film chinois à grand succès "No More Bets" dont l'intrigue inclut l'implication de Cambodgiens dans la traite d'êtres humains et de criminalité en ligne.

No more beats THAI BPS WORLDNo more beats THAI BPS WORLD
© THAI BPS WORLD
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 2 octobre 2023, mis à jour le 24 décembre 2023

Le film raconte l'histoire d'un programmeur et d'un mannequin chinois qui, attirés par la promesse d'un emploi bien rémunéré, se retrouvent piégés dans un pays étranger et contraints de participer à des jeux d'argent en ligne frauduleux.

Selon le China Daily, le réalisateur Shen Ao a déclaré avoir étudié plus de 10 000 cas, des victimes et des officiers de police, pour réaliser le film.

Selon le South China Morning Post du 21 septembre, le film a rapporté 3,7 milliards de yuans (507 millions de dollars) depuis sa sortie le 8 août. Le China Daily a déclaré qu'il s'agissait du film chinois ayant obtenu le plus de recettes en termes de ventes anticipées.

 

Une image négative du Cambodge

 

Le ministère cambodgien de la Culture et des Beaux-arts a demandé à l'ambassade de Chine de revoir le film, estimant qu'il avait un effet négatif sur l'image du Cambodge. 

"Nous avons demandé à l'ambassade de Chine de ne pas diffuser le film No More Bets", a déclaré Sum Map, porte-parole du ministère.

Le film a suscité une vive réaction de la part du public cambodgien, car l'intrigue risque d'affecter gravement les investisseurs et les touristes. Les autorités n'ont vu qu'une bande-annonce du film. Sum Map a déclaré que le tournage avait eu lieu en Chine et que le ministère n'avait pas eu l'occasion d'examiner l'intrigue à l'avance.

Les experts qui l'ont vu ont déclaré que le film était basé sur un cas réel à Singapour et qu'il visait à sensibiliser les Chinois aux escroqueries en ligne.

Le film No More Bets a été promu en Chine sous le slogan "Un spectateur de plus, une victime de fraude de moins", explique The Diplomat. 

 

Le Cambodge craint un impact sur le tourisme chinois 

 

Pa Chanroeun, président de l'Institut cambodgien pour la démocratie, a déclaré que l'Ambassade du Cambodge en Chine et le ministère de la Culture et des Beaux-Arts auraient dû réagir au film avant sa sortie officielle.

"Il y avait également des lettres khmères incorrectes sur les T-shirts des personnages, ce qui montre à quel point le film sous-estime le Cambodge et affecte la langue", a-t-il déclaré.

"Ce film va effrayer les touristes qui hésiteront à venir au Cambodge et qui ne pourront pas se fier à leur propre sécurité dans le pays. Cette histoire nuit gravement à l'image du Cambodge et au secteur du tourisme".

Voir la bande annonce 

 

Le rapport des Nations unies

 

Yong Kim Eng, président du People Center for Development and Peace, estime qu'une interdiction ne serait pas efficace à l'ère numérique.  Kim Eng a suggéré d'expliquer les situations réelles et de les comparer à celles du film.

"Les explications devraient être basées sur la manière dont le gouvernement a réprimé les précédentes escroqueries en ligne. Elles devraient présenter les stratégies de protection de la sécurité des touristes", a-t-il déclaré.

"Enfin, elles doivent montrer un résultat fiable de la manière dont les autorités ont mis fin aux escroqueries en ligne ou aux jeux d'argent en ligne jusqu'à présent. Cependant, ils ne doivent pas se contenter de parler. Ils doivent agir concrètement pour garantir la sécurité et répondre au problème ».

Dans un rapport, publié en août, le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'Homme citait des "sources crédibles" selon lesquelles au moins 120 000 personnes au Myanmar, et environ 100 000 personnes au Cambodge "pourraient être contraintes de participer à des opérations d'escroquerie en ligne".

Le gouvernement cambodgien avait demandé aux Nations unies d’apporter des preuves.

 

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis de traduire cet article de Lay Sopheavotey et Meng Seavmey et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.

 

Flash infos