Le fameux mur de la rue Arthur Verona dans le centre de la capitale devrait disparaître. La fondation Carture?ti, organisatrice de Street Delivery, a en effet annoncé qu'allait y être construit un immeuble de bureaux. La fin d'une époque.
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Depuis 11 ans, ce mur sans fenêtres était un peu le symbole de la réappropriation des bucarestois de leur capitale. C'est en 2005 en effet que pour la première fois on a autorisé les artistes urbains de Bucarest et d'ailleurs à venir, durant le festival Street Delivery à la mi-juin, faire parler leur inspiration le temps de quelques jours. Et composer ainsi les premiers graffitis légaux de Roumanie qui changeaient chaque année lorsque venait l'été. "Le mur de la maison d'Arthur Verona a revêtu une grande valeur symbolique en devenant un repère de type urbain nouveau dans un espace vieux de deux siècles. Il a représenté un lieu d'expression unique pour les artistes et les activistes et appartient à la mémoire affective du centre ville", a déclaré la ministre de la Culture, Corina ?uteu. "La ville est assaillie de toutes parts et voit son patrimoine architecturale détruit depuis une dizaine d'années, à l'image de ce qui a eu lieu dans les années 80", a-t-elle notamment rajouté en référence aux investissements immobiliers anarchiques. Le mur de la maison sur laquelle a récemment peint l'artiste espagnol Sabek un oiseau noir, symbole de liberté d'expression, va se transformer en immeuble de bureaux haut de quatre étages dans le courant de l'année. La Fondation Carture?ti, initiatrice de Street Delivery, vient en effet d'annoncer, non sans regrets, que la maison allait bientôt disparaître. Certains ne manquent pas, déjà, de pointer du doigt le cynisme du propriétaire des lieux qui durant dix ans a soutenu l'événement et la présence d'artistes avant de céder à l'appel du pied des promoteurs immobiliers.
La rédaction (www.lepetitjournal.com/Bucarest) jeudi 23 juin 2016
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