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MÉMOIRE - La France en Roumanie, sur le front d'Orient, durant la Grande Guerre

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 15 avril 2015, mis à jour le 9 avril 2015

C'est pour rappeler que la Première Guerre mondiale a aussi été gagnée sur le front d'Orient que le secrétaire d'État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, est venue à Bucarest jeudi dernier. La mission militaire française en Roumanie, dirigée par le Général Berthelot, eut un rôle décisif dans le conflit. (Cet article a été publié le lundi 16 mars 2015)

Photo : Archives (régiment roumain, Jean Clunet)

Un carré au cimetière Bellu, un monument au parc Cismigiu et deux rues qui portent les noms du général Berthelot et du docteur Clunet : voilà ce qu'il reste à Bucarest de l'intervention française en Roumanie durant la Grande Guerre. Que sait-on vraiment de cette mission française, composée de plusieurs centaines d'officiers expérimentés, envoyée en octobre 1916 sur le front d'Orient pour aider l'armée roumaine à repousser l'avancée de la Triplice (l'alliance conclue entre l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et le Royaume d'Italie puis par l'Empire ottoman) ? ''On a en quelque sorte oublié ce qui s'est passé sur le front d'Orient et c'est la raison pour laquelle je suis venu aujourd'hui, afin de rendre un hommage aux soldats français, mais aussi aux autres soldats qui ont lutté sur ce front, a déclaré le secrétaire d'État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, en visite jeudi dernier en Roumanie. Aujourd'hui, il n'y a plus de survivants directs et la seule mémoire possible, c'est la mémoire culturelle et patrimoniale, les expositions, les monuments, les commémorations.'' À l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, la France à mis en place une mission du souvenir. La Roumanie, elle, marquera le centenaire de son entrée en guerre l'année prochaine, car c'est en 1916 que le royaume décide de rejoindre la Triple-Entente. En août plus précisément.

La bravoure du docteur Jean Clunet

Soutenue par les Empires allemand, austro-hongrois et ottomans, l'armée bulgare attaque alors la Roumanie par le sud. Malgré le faible appui de l'armée impériale de Russie, l'armée roumaine ne résiste pas. C'est la débandade. La mission française du général Berthelot arrive en octobre 1916, mais il est trop tard pour stopper l'avancée de la Triplice. Bucarest est pris et le gouvernement s'enfuit à Ia?i, l'autre capitale roumaine. Une période de répit dans les combats va permettre au général Berthelot de restructurer l'armée roumaine. Il organise aussi la livraison de matériel militaire moderne venu de France. ''L'importance de la mission française a également consisté en son corps médical, note l'historien Adrian Niculescu. Car on le sait moins, mais la guerre s'est aussi gagnée dans les hôpitaux et la mission médicale du docteur français Jean Clunet a joué un rôle primordiale sur ce front.'' Un épidémie de typhus exanthématique fait en effet un ravage dans les rangs de l'armée roumaine. Or, à l'époque, seuls les Français possèdent un vaccin pour contrer cette maladie venue d'Asie. Le docteur Clunet improvise un hôpital pour les contagieux dans le village de Bucium, aux environs de Ia?i. Véritable héros sanitaire, il meurt sur place en 1917, contaminé par la maladie.

Le village General Berthelot et le gâteau Joffre

L'aide de la France a cependant déjà fait renverser la tendance sur le front d'Orient et la Triplice voit sa percée stoppée par l'armée roumaine en Moldavie, lors de trois grandes batailles. L'une d'entre-elles, le ''Verdun roumain'', reste encore aujourd'hui très célèbre : M?r??e?ti. Un mausolée est le témoin de cette grande confrontation, qui marqua un tournant de la guerre. Et une expression : ''on ne passe pas par ici''.

Si les petites histoires de la Grande Guerre sont de moins en moins connues, des traces de la mission française en Roumanie continuent d'être visibles. Ainsi, le village de Transylvanie où le général Berthelot se vit offrir par les autorités roumaines un manoir, s'appelle aujourd'hui General Berthelot. Et si vous allez à la pâtisserie de l'hôtel Cap?a, sur la Calea Victoriei de Bucarest, vous pourrez déguster un rocher en chocolat noir qui porte le nom de Joffre.

Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Jeudi 16 avril 2015

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 15 avril 2015, mis à jour le 9 avril 2015

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