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AIRBNB - Berlin veut en finir avec le géant immobilier

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 14 octobre 2015, mis à jour le 15 octobre 2015

Capitale culturelle et touristique, Berlin a été témoin de l'incroyable évolution d'Airbnb ces dernières années. Désormais, la ville mène un combat farouche à la plate-forme immobilière pour faire face à la pénurie de logements et aux loyers qui flambent.

Berlin se rebelle face à l'émergence de certaines sociétés spécialisées dans «  l'économie collaborative  ». Après avoir freiné le développement d'Uberpop en février dernier, l'étau se resserre autour d'Airbnb, géant américain spécialisé dans la location de logements à court terme. Depuis deux ans, le Sénat adopte de nombreuses lois pour limiter l'impact d'Airbnb sur la marché immobilier et remettre les espaces d'habitation à la disposition des Berlinois.

 

 


Des contrôles à partir de 2016
Les résidences louées à des fins touristiques font l'objet, depuis 2014, d'attaques répétées de la part de la mairie de Berlin. Cette dernière oblige tous les propriétaires à inscrire leur bien en location en tant que logement de vacances et non plus privés auprès des mairies de quartier, s'ils veulent continuer à les proposer à des touristes. Les loueurs ont jusqu'en avril 2016 pour effectuer cette démarche, au delà de la date limite, les « Ferienwohnung », habitations à but touristique, seront interdites pour les personnes privées à part en cas d'autorisation exceptionnelle délivrée par les autorités. Sans cette autorisation, les propriétaires auront l'obligation de remettre leurs biens sur le marché locatif afin de permettre à ceux qui souhaitent s'installer dans la capitale à plus long terme de trouver plus facilement un logement.  D'après Helge Sodan, ancien président de la cour de justice constitutionnelle de Berlin, près de 4 000 logements pourraient revenir sur le marché traditionnel.

A Berlin, la location de logements à court terme passe différentes plateformes dont Airbnb, une des plus connues et contre laquelle la ville-Etat tente de s'opposer. Près de 15 000 habitations seraient toujours disponibles sur le site de mise en relation entre touristes et propriétaires d'appartements : un chiffre en stagnation malgré les mesures prises ces dernières années. Malgré à la fermeté de cette loi, certains propriétaires ne comptent pas modifier le statut de leurs appartements et espèrent une réécriture du texte avant son entrée en vigueur. Selon Dr. Alexander Jacobi, avocat spécialisé dans le droit immobilier, cette loi ciblerait les mauvaises personnes : "La majorité des annonces sur Berlin sont postées par des particuliers qui partent temporairement ou qui louent leur appartement pour arrondir les fins de mois. Cela n'a pas de sens de les cibler : leurs chambres ne profiteront à personne".

 

 

 

Encore aucune retombée juridique
Les premiers contrôles devraient s'effectuer sur les habitations situées dans les quartiers du coeur de Berlin. Cette décision a pour but de désengorger le marché immobilier et de permettre aux Berlinois de revenir dans le centre-ville. Les propriétaires qui abusent du phénomène seront également dans le viseur des autorités : "Il paraît logique que les plus visibles et ceux qui louent plusieurs logements fassent l'objet de plus grands examens", précise Alexander Jacobi.
En attendant avril 2016, les seules retombées juridiques proviennent, pour le moment, des propriétaires. De nombreux locataires mettent également à disposition leur logement ou chambre en sous-location sur le site d'Airbnb. Cette démarche est, généralement, indiquée comme interdite dans les contrats de location. En février dernier, une locataire fut congédiée de son appartement pour ce genre de mesure frauduleuse après une plainte de son propriétaire.

Déjà très encadré dans de nombreuses villes (New York, Barcelone, Londres...), Airbnb continue de diffuser des annonces malgré de multiples retombées juridiques. Ces reproches sont généralement justifiés par une importante pénurie de logements en centre-ville et d'une hausse du prix immobilier. En effet, les tarifs proposés par le site de location sont plus élevés que sur le marché traditionnel. Loin d'une remise en cause, le géant américain juge ne mettre qu'en relation les voyageurs et les habitants et que c'est à chacun de se mettre en conformité avec la loi en vigueur dans chaque ville. D'autres sites de location à court terme ont préféré prendre leur distance avec la capitale allemande. 9flats, grand rival d'Airbnb, avait fermé ses bureaux dès l'adoption de la loi contre les « Ferienwohnungen ».

Antoine Belhassen (http://www.lepetitjournal.com/berlin) jeudi 15 octobre 2015

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 14 octobre 2015, mis à jour le 15 octobre 2015

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