GAY PRIDE 2013 – Le maire de Milan était de la partie (VIDEO)

Publié le 30 juin 2013, mis à jour le 1 juillet 2013

Samedi 29 juin, les Milanais, comme les Parisiens organisaient simultanément leur Marche des Fiertés. Dans la capitale lombarde, entre 25.000 et 50.000 personnes ont défilé dans la joie et la bonne humeur. Le cortège a relié la Stazione Centrale à la Porta Venizia. Giuliano Pisapia, le maire de Milan a participé à ce grand défilé et a pris la parole devant les participants. Une première historique.

Egalité des droits

Vers 16 heures ce samedi, le départ est lancé. Les participants, des plus sobres aux plus excentriques, ont emboité le pas de l'unique char de cette édition 2013 de la Gay Pride de Milan. Qu'ils soient jeunes ou plus vieux, gays, lesbiennes, bisexuels ou transsexuels, ils n'avaient qu'un mot à la bouche : Egalité des droits. La Gay Pride ou Marche des Fiertés, "c'est l'occasion de se retrouver pour faire la fête" nous confit Alessio, jeune homosexuel accompagné de son amie, hétérosexuelle. Au son de la musique qui émane du char, la foule danse, rit mais n'oublie pas pour autant ses revendications. C'est souvent avec humour que les banderoles font échos à leurs demandes d'égalité des droits. On a pu lire "Aux toilettes, nous sommes les mêmes" ou encore "Je suis, blonde, lesbienne et rockn'roll" comme pour dédramatiser leur homosexualité ou montrer, tout simplement qu'ils sont autre chose que des gays.

Fête et revendication

Les associations aussi ont déroulé leurs banderoles. Elles, qui luttent chaque jour contre les discriminations ont l'occasion d'afficher en pleine rue leur combat. Milena, qui milite chez Lez Pop : "Les lesbiennes n'ont aucun symbole célèbre en Italie, contrairement aux gays. Du coup, notre sexualité est fantasmée et cela véhicule beaucoup de choses fausses" se plaint-elle. Aujourd'hui, elle est venue défendre son droit d'être qui elle veut, son droit d'être elle-même, ni plus ni moins.

Le cortège se fait de plus en plus enflammé à mesure qu'il s'approche de la Porta Venezia. On chante, on danse, on rit parce qu'aujourd'hui, c'est la fête. Le combat quotidien reprendra le lendemain. La Gay Pride c'est le moyen de combattre les discriminations dans la joie. Fabrizio, fait partie d'une petite délégation du MoVimento 5 Stelle. C'est d'ailleurs le seul parti du Parlement ouvertement présent. Il nous confie que "l'Italie ne peut plus fermer les yeux. D'abord la France qui a légalisé le mariage pour tous et la Cour Suprême des Etats-Unis qui a statué la veille sur le sujet. C'est à notre tour." Mais lorsqu'on demande aux Italiens pourquoi l'Italie n'en est pas encore là, ils répondent tous "l'Eglise, bien sûr". Pourtant, ils s'accordent sur le fait que la société est prête.

Giuliano Pisapia : "Milan sera toujours la ville des droits pour tous"

Elu en mai 2011 maire de Milan, Giuliano Pisapia a le vent en poupe. Les Milanais dans leur ensemble sont contents du changement à la tête de leur ville. Fait historique : c'est la première fois qu'un maire de Milan participe officiellement à la Gay Pride. Pour l'occasion, il est venu annoncer une bonne nouvelle. Il grimpe alors sur le char stationné devant la Porta Venezia et s'adresse à la foule. En plus de son soutien, il annonce la création d'une "Casa dei Dritti" (Maison des Droits). Dévoilé quelques jours auparavant par le conseiller communal chargé des Affaire sociale, Pierfrancesco Majorino, le projet a pour but d'accueillir et de coordonner les associations qui défendent les droits des minorités. Une avancée pour Milan et pour l'Italie toute entière qui reste le seul pays d'Europe occidentale à ne pas reconnaître, ne serait-ce que par un pacte civil, l'union entre personnes du même sexe.