Depuis quelques années, le thème de l'eau occupe de plus en plus d'espace dans la presse quotidienne mexicaine: sa rareté, sa pollution, l'inégalité dans sa distribution, les inondations, les sècheresses, la privatisation, les conflits sociaux qui en découlent sont autant de thèmes qui inondent les journaux tous les jours. Ce précieux liguide est-il déjà l'«or bleu»?
(Photo: © iStockphoto.com/cha2401)
1) Le Mexique manque-t-il d'eau?
En théorie, la disponibilité de ce précieux liquide serait suffisante pour pallier aux besoins de la population en eau potable, pour l'usage domestique, mais aussi pour le secteur agricole. Dès lors, quelles sont les causes de la rareté de l'eau ? L'adéquation entre les lieux à forte concentration démographique et les réserves d'eau, la surexploitation du réseau hydraulique des grandes villes, la pollution des eaux, le manque de traitement des eaux usées, et de nombreuses fuites d'eau. 35 % de la quantité d'eau est perdue lors de son acheminement jusqu'aux résidences des particuliers à Mexico, auxquels il faut encore ajouter 30% environ de perte chez les particuliers à cause des fuites.
2) L'eau : un droit de l'Homme ou un bien marchand?
L'eau a été reconnue comme un droit de l'Homme par le Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (article 11). Tout le monde devrait donc y avoir accès. Bien qu'ayant ratifié ce Pacte, la législation mexicaine ne reconnaît toujours pas ce droit. Actuellement au Mexique, dans les zones rurales, une personne sur trois n'a pas accès à l'eau potable. A Mexico, certains habitants consomment jusqu'à 900 litres d'eau potable par jour (alors que les besoins quotidiens sont estimés à 160 litres par jour), et d'autres n'ont accès qu'à 14 litres d'une eau de mauvaise qualité impliquant des problèmes sanitaires. Le processus de privatisation que connaît l'eau n'est pas nouveau mais ne fait qu'accentuer les inégalités entre Mexicains.
3) Le cas précis de Mexico
Marcelo Ebrard a rappelé fin août que Mexico souffrait de la pire sècheresse depuis 40 ans et que le niveau des réserves d'eau avait baissé de 80%. Il est donc urgent d'économiser ce précieux liquide pour éviter qu'en 2010 la capitale n'ait à subir des coupures quotidiennes. Face à cette situation, «el Grupo Parlamento del Agua» est né, une initiative de la société civile pour lancer un grand débat politique sur l'eau, sur les lois qui la concernent, et renforcer la participation de la société civile dans les prises de décision concernant l'eau.
4) En conclusion...
Selon des experts de la Coalition d'Organisations Mexicaines pour le Droit à l'Eau (COMDA), la crise de l'eau résulterait d'un épuisement du système qui a privilégié certains secteurs et certaines populations, qui n'a pas respecté les ressources naturelles du pays en les surexploitant, qui a subordonné le droit à l'eau de toute une population aux intérêts économiques d'un petit nombre d'entreprises.
Pour en savoir plus:
- Mesures simples pour économiser de l'eau:
http://www.conagua.gob.mx/CONAGUA07/Contenido/Documentos/Recomendaciones_para_ahorrar_agua.pdf
- Coalición de Organizaciones Mexicanas por el Derecho al Agua: http://www.comda.org.mx/
Charlotte Morvan (www.lepetitjournal.com/Mexico) mercredi 9 septembre 2009
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