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Une nouvelle "taxe de solidarité" pour les salaires proches de 60.000 euros

En pleine vacances de Pâques, le gouvernement espagnol a décidé de mettre en vigueur à partir du 1er janvier 2025 la "cotisation de solidarité", une surtaxe qui sera assumée par les travailleurs dont les salaires sont supérieurs à la base de cotisation maximale et qui servira à payer les pensions.

Une femme triste par son bas salaireUne femme triste par son bas salaire
pexels Karolina Grabowska
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 9 avril 2024, mis à jour le 9 avril 2024

Son application faisait partie de la réforme des retraites approuvée par l'ancien ministre de la Sécurité Sociale José Luis Escrivá en 2021, mais c'est seulement pendant ces vacances de Pâques que le gouvernement a approuvé son développement réglementaire, publié dans le BOE (Journal Officiel).

 

Cette surtaxe implique que le montant du salaire qui dépasse la base maximale de cotisation et qui, jusqu'à présent, était exonéré du paiement des cotisations de Sécurité sociale parce que la base était plafonnée, sera imposé à un taux qui augmentera progressivement. En effet, le gouvernement va mettre en place cette mesure petit à petit, de sorte qu'elle ne sera pas très visible au début. La cotisation sera d'environ 1% en 2025 et augmentera à raison de 0,25 point par an jusqu'à atteindre environ 6% en 2045 (5% à charge de l'entreprise et 1% à charge du travailleur).

En 2024, la base maximale de cotisation est de 56.646 euros

Sachant que le gouvernement a également augmenté la base maximale de cotisation de 5% en 2024 (et qu'il continuera à le faire dans les années à venir), il s'agit d'une nouvelle taxe qui touchera les salaires supérieurs à environ 58.000 euros. En 2023, la base maximale de cotisation était de 54.000 euros par an, cette année elle a été portée à 56.646 euros et l'année prochaine elle augmentera à nouveau.

Ça signifie combien?

Concrètement, cette contribution de "solidarité" coûtera, pour un salaire d'environ 58.000 euros, 539,74 euros par an pour les travailleurs et au moins 2.700 euros par employé pour les entreprises. Dans la deuxième tranche, pour ceux qui gagnent entre 65.000 et 88.600 euros, la contribution des travailleurs sera comprise entre 647 et 883 euros, tandis que les entreprises assumeront un coût supplémentaire compris entre 3.200 et 4.400 euros par employé.

Ce versement supplémentaire à la Sécurité Sociale ne générera pas de droits à la pension ou à d'autres éventualités liées au travail

Enfin, pour ceux qui gagnent plus de 88.600 euros par an, leur contribution sera d'au moins 1.030 euros par an, tandis que leurs employeurs supporteront un coût supplémentaire d'au moins 5.100 euros. Par la suite, plus la base est élevée, plus la cotisation est importante. Par exemple, un travailleur gagnant 100.000 euros paiera 1.160 euros par an, tandis que son employeur paiera 5.800 euros pour lui, tandis que s'il gagne 500.000 euros, il paiera 5.800 euros et l'employeur, plus de 29.000 euros.

 

Ce versement supplémentaire à la Sécurité sociale ne générera pas de droits à la pension ou à d'autres éventualités liées au travail. Autrement dit, il s'agit plutôt d'un nouvel impôt sur la masse salariale du travailleur.

Pourquoi cette nouvelle taxe de "solidarité"?

L'objectif de toutes ces mesures est de renforcer les recettes de la Sécurité Sociale, notamment en raison des coûts croissants auxquels elle devra faire face dans les années à venir et, en particulier, de la pression qu'elle subira vers 2030, lorsque la génération du baby-boom partira à la retraite. Rappelons que le gouvernement a décidé en 2021 de garantir l'augmentation de toutes les pensions en fonction de l'IPC, ce qui, combiné à l'augmentation du nombre de retraités et de pensions élevées (en raison des salaires plus hauts de ces dernières années), a déjà entraîné une hausse sans précédent des dépenses du système.