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ÉTUDIER À LONDRES – Une expérience, un défi

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 28 février 2012, mis à jour le 15 novembre 2012

 

Chaque année, des milliers de Français (13.000 selon le Conseil Britannique pour les Affaires des Etudiants Internationaux) décident d'effectuer leurs études universitaires en Grande-Bretagne. L'envie de découvrir de nouveaux horizons, de perfectionner son anglais ou, à plus long terme, de garantir un plus non négligeable dans un parcours professionnel, les motivations sont nombreuses pour ceux qui choisissent l'expatriation ! Mais au vue de l'augmentation considérable des frais d'inscription dans les universités britanniques, il est primordial de bien peser le pour et le contre

(Crédit : Corbis)

Étudier en Angleterre : un investissement à long terme

"C'est une expérience incroyable à tous les niveaux" s'empresse de commenter Pauline, 23 ans, étudiante en fin de cursus (Bachelor 3) en relation publique. Toulousaine d'origine, elle a décidé, après l'obtention de son baccalauréat, de partir à l'étranger. "L'objectif premier était d'apprendre l'anglais. J'ai donc tout quitté à 18 ans pour tenter l'expérience". Fille au pair à ses débuts à Londres, elle décide d'intégrer une université. "Je ne savais pas trop ce que je voulais faire mais une chose était certaine c'est que je ne voulais pas retourner en France. Londres m'a tout de suite charmée", explique-t-elle. Les bénéfices ? "Sur le plan personnel : une ouverture sur le monde avec la rencontre d'étudiants venant des quatre coins du globe. Il n'y a pas moins de 21 nationalités représentées dans ma classe. Que dire sur l'apprentissage de la langue ? C'est tout simplement le meilleur moyen d'être parfaitement bilingue avec l'acquisition d'un vocabulaire académique. D'un point de vue professionnel : il est clair que d'étudier à l'étranger, de surcroît à Londres, est un véritable plus au moment de la recherche d'un emploi. Sur un CV, trois ans dans une université à l'étranger m'ouvriront des portes que d'autres ne franchiront peut-être pas en ayant simplement étudié en France". À l'entendre, on se demande pourquoi tous les Français ne franchissent pas la Manche pour étudier. Peut-être pour cela faut-il aborder la question du financement.

(Pauline et Veronica à l'université de Westminster) (Crédit : François Dezwelle)

Une scolarité coûteuse

À la question, vous a-t-il fallu un temps de réflexion après la prise de connaissance du coût des frais d'inscription en Angleterre, Pauline s'exprime sans détour, "J'étais bien consciente que l'investissement était grand, on parlait alors de 4.500 euros à l'année soit 13.500 euros pour mes 3 ans. Mais il m'en aurait coûté la même chose si j'avais voulu intégrer une bonne école de communication en France. Donc, après concertation en famille, mes parents ont compris mes motivations d'étudier à l'étranger et les bénéfices que j'allais en tirer". Pour Veronica, 20 ans, Monégasque d'adoption, étudiante dans le même cursus, la démarche fut un peu différente mais les attentes étaient les mêmes. "Mes parents m'ont un peu incité à partir étudier à l'étranger car ils y voyaient comme un investissement sur le long terme mais ils n'ont pas du me forcer, j'avais vraiment envie de voir de nouveaux horizons". Pour ces deux étudiantes, leurs parents ont donc pris en charge les frais de scolarité mais tel n'est pas le cas pour tous les volontaires à l'expatriation. Et pour ceux qui se lancent dans l'expérience sans le soutien financier de leur famille, la tâche s'annonce un peu plus ardue. La France, en effet, ne soutient pas ses étudiants en quête d'expérience à l'étranger, si ce n'est dans le cadre d'un ERASMUS. Le « système D » est souvent donc le maître mot pour nos frenchies ; petits boulots après les cours et le weekend, partage de la chambre à coucher avec d'autres étudiants?

Pour 2012 / 2013, les frais d'inscription ont parfois triplé

Et cela ne va pas en s'améliorant puisque pour l'année 2012 / 2013, les frais d'inscription ont parfois triplé entraînant une baisse immédiate des candidats français ayant le désir d'étudier en Angleterre. "Je rentre en France à la fin de ma troisième année", commente Pauline avant d'ajouter, "J'ai pris la décision de rentrer avant que la loi ne passe mais je pense que j'aurais réfléchi à deux fois avant de m'inscrire en Master si ma volonté était de poursuivre mon parcours universitaire ici, c'est extrêmement cher" ! Une solution méconnue s'offre néanmoins aux étudiants étrangers pour financer leurs études. Comme pour les Anglais, les jeunes de l'Union Européenne ont accès à un prêt qui prend en charge la totalité des frais d'inscription et défraye le coût de la vie pendant la durée des études. L'étudiant se doit de le rembourser une fois avoir trouvé un travail fixe avec une rémunération décente. Une solution envisageable mais risquée pour bon nombre de candidats qui ont le sentiment de devoir s'endetter à vie. Peut-on alors parler de privilégiés, ces étudiants qui ont la « chance » d'étudier outre-manche ? Certainement?

(Crédit : AFP)

Les universités d'Angleterre : une place de choix ?

"Pour avoir entendu les nombreuses critiques faites à l'égard du système universitaire français, je peux témoigner des réels plus des universités anglaises", commente Pauline. "En France, les enseignements reposent en général sur la théorie négligeant la pratique", ajoute Veronica, "le système anglais est plus professionnalisant avec la mise en place de stages obligatoires quelque soit la filière intégrée".  C'est en effet un triste constat, en France, il est courant qu'un étudiant ayant validé un master 2 en Histoire par exemple entre dans la vie active sans aucune expérience professionnelle au préalable, sans aucun stage effectué. Une autre différence majeure entre les deux systèmes est la proximité entre le monde professoral et ses étudiants dans les universités britanniques. "Les profs sont proches de nous, s'inquiètent d'une baisse de motivation chez tel ou tel élève ; ils sont en permanence à l'écoute en cas de problème", souligne Pauline, "en France, l'étudiant est un numéro, ses professeurs ne le connaissent généralement pas et ne s'inquiéteront pas d'une absence prolongée? Ici, il y a un véritable suivi, on se sent encadré comme au sein d'une école, moins livré à nous-mêmes, tout en ayant une véritable autonomie prônée par le corps enseignant". Étudier en Angleterre est en tout point de vue, excepté le coût, une expérience enrichissante et bénéfique. Les universités anglaises sont en plus réputées pour faire parties des meilleures au monde. Mais comment intégrer ces universités quand on est français ? Disposer de la somme nécessaire n'est pas l'unique condition.

Les conditions d'admission dans les universités anglaises

"Pour la plupart des universités anglaises, la procédure est approximativement la même", explique Pauline. "Il y a une antenne online UCAS (site Internet) où il faut poster sa candidature". Cette dernière est ensuite traitée par l'établissement. Seront demandés aux étudiants une lettre de motivation, le diplôme d'obtention du baccalauréat (une moyenne de 13 / 20 étant souvent requise) et le papier certifiant la maîtrise de la langue anglaise du futur étudiant (TOEFL ou IELTS). Enfin, suivant l'université, le candidat sera invité à se présenter à un entretien. "Pendant l'interview, j'ai senti que le responsable universitaire cherchait à comprendre mes motivations et à connaître mes projets à long terme", analyse Pauline. "Mes notes du baccalauréat n'étaient pas excellentes mais je pense qu'il a apprécié mon enthousiasme ; quelques heures après l'entretien, j'ai reçu un email me confirmant mon admission". Les conditions d'admission ne sont donc pas aussi drastiques que certains peuvent le penser ; bien sûr, si l'on souhaite intégrer Oxford University ou Cambridge, la procédure est plus compliquée et les conditions à l'intégration un peu plus relevées.

Etudier en Angleterre pour un Français représente une réelle opportunité à saisir avec des retombées d'un point de vue professionnel considérables. Un seul point négatif et non des moindres réside dans le coût d'une telle entreprise !

François Dezwelle (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 28 février 2012

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