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COP 21 – Débat sur le réchauffement climatique au siège de Veolia

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 3 novembre 2015, mis à jour le 4 novembre 2015


Veolia-Londres accueillait mardi 20 Octobre un petit déjeuner-débat  dans la perspective de préparer la conférence COP 21, la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques qui se tiendra début décembre à Paris.  

Rappelons que Veolia, avec ses 179 000 salariés répartis sur cinq continents, est une multinationale française qui reste leader  mondial dans son expertise: la gestion de l'eau, des déchets et de l'énergie.  Antoine Frérot, PDG, et Estelle Brachlianoff, Directrice pour Veolia de la zone Royaume-Uni et Irlande, animaient une discussion réunissant experts et journalistes, afin de préciser la position de la compagnie, ses ambitions et ses principes, ses espoirs aussi, dans la maîtrise du réchauffement planétaire.  Une maîtrise bien loin d'être atteinte aujourd'hui et qui pose des défis sans précédent.

La COP 21 en décembre
Le but principal de la COP 21 à Paris serait d'aboutir à un nouvel accord sur le climat applicable à tous les pays signataires.  Objectif : maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 2° degrés.  Un sujet brûlant, en effet,  car 2015 a vu une augmentation fort inquiétante des températures et des événements dits « extrêmes » (typhons, sécheresse, tempêtes de neige, etc?).  Selon Antoine Frérot, il y aurait trois solutions qui provoqueraient un avancement réel dans la résolution du problème. La première est d'évoluer de l'économie classique à l'économie dite « circulaire » : « Il faut sortir du schéma linéaire : produire, consommer, jeter, et se tourner vers un schéma où l'on transforme les déchets, de façon à ce qu'ils deviennent des ressources », dit-il. « Par exemple, le recyclage d'une petite bouteille de plastique émet 70% de moins de CO2 (gaz carbonique) qu'une production de la même bouteille à partir de matière vierge prélevée dans la Nature. »  
La deuxième proposition est de donner un coût à la pollution en imposant une taxe carbone aux sociétés.  Le PDG de Véolia recommande une taxe entre 30 et 40 euros par tonne de gaz carbone généré, et ce, applicable à tous le pays de l'Union européenne. Laquelle pourrait aussi établir une taxe sur le contenu carbone des biens pénétrant dans le marché européen.  « Les produits de cette taxe pourraient être redistribués aux compagnies qui investissent pour dépolluer. » conclut-il. Enfin, la troisième solution selon lui est de s'attaquer à la réduction des gaz à effet de serre, du méthane en particulier, qui est le plus facile à capturer et à éliminer, mais qui compte dans 40% de l'effet de serre dans les vingt dernières années.

Estelle Brachlianoff est elle aussi une fervente avocate pour le passage à l'économie circulaire, qui représente maintenant 20% du chiffre d'affaire local, avec l'objectif d'atteindre 40% en 2019.  Pour la jeune directrice, à la tête des 14,000 salariés de la filiale de Veolia au Royaume-Uni et en Irlande, « le futur est rond ».  De fait, selon une étude du gouvernement, les compagnies britanniques pourraient économiser jusqu'à 23 milliards de livres en pratiquant ce type d'économie. Que Véolia met largement en pratique sur le sol anglais : en transformant des produits nettoyant en liquide pour lavage voiture, par exemple, ou en utilisant les résidus des distilleries de whisky, ou encore en récupérant des médicaments usagés pour les transformer en platinum. De même pour la pâte à papier, pour les copeaux de bois, ou pour la peinture en pot, matériel très toxique. Mille idées de recyclage que Véolia met journellement en pratique, dégageant ainsi un chiffre d'affaire de 2,3 milliards d'euros annuels au Royaume-Uni.


Mais que va-t-il advenir de toutes ces bonnes idées industrielles quand elles seront soumises au broyage politique de la COP21 ? 
Un expert présent indique que pour atteindre cette barre cruciale du réchauffement à moins de 2°C, les pays développés comme les Etats-Unis, l'Europe et la Chine devraient réduire leurs émissions de carbone de 6,3% chaque année jusqu'en l'an 2100, et qu'elles n'y sont parvenu que de 1,3% entre l'an 2000 et 2014.  Mais Antoine Frérot rappelle aussi les succès qui ont été enregistrés dans le domaine climatique : la fin des pluies acides, par exemple ; ou la disparition du trou dans la couche d'ozone, grâce à l'interdiction de certains produits. « Le système pollueur-payeur existe déjà dans le secteur de l'eau, et cela marche très bien.  A chaque fois que les états ont commencé à discuter, ils ont fini par trouver des solutions et à réagir.  Nous ne sommes pas des politiques, c'est vrai, mais nous sommes dans une industrie qui peut fournir des solutions aux problèmes présents.  Et je crois surtout que les citoyens de nos pays sont devenus très conscients de la gravité des problèmes climatiques. » conclut-il. Alors, quelles seront donc les solutions proposées par les politiques ?  Réponse début décembre à Paris.
Ariane Sauvage (www.lepetitjournal.com/londres) mercredi 4 novembre 2015

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Publié le 3 novembre 2015, mis à jour le 4 novembre 2015