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LILI LA PEINTRE – Une jeune artiste française à Londres

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 8 août 2011, mis à jour le 27 juillet 2011

(BEST OF DE L'ETE) Lili Phelouzat, 29 ans, vit à Londres depuis huit ans. Entre deux petits boulots, elle peint dans son atelier de l'est londonien de grandes toiles colorées où le trait noir constitue le fil rouge des mondes imaginaires dans lesquels voyagent ses personnages

[IMAGE: Justine Martin]

Lepetitjournal.com/londres : Quel est le parcours qui vous a amené à Londres?
Lili Phelouzat:
Je dessine depuis toute petite, j'aimais surtout faire des collages. Vers 14 ans, je me suis mise doucement à la peinture à l'acrylique. Plus tard, j'ai fait une petite exposition à l'université, puis je suis partie directement à Londres. J'ai continué à peindre ici, pour moi uniquement, jusqu'à ce que je décide de le faire plus sérieusement, pour gagner ma vie.

Pour les expos, Londres a t-elle l'exclusivité?
J'ai fait pas mal d'expos à Londres, au Vyner Studio, en France, avec des organisations ou dans des bars, des cafés et des restaurants. J'ai également participé à un festival d'art à Paris, et à Rennes avec un petit groupe d'artistes féministes qui m'avait contacté. Je vais bientôt exposer à Barcelone, au printemps prochain.

Comment vous viennent les idées?
Ce que je cherche à faire, c'est explorer les frontières de la réalité. C'est un travail expérimental qui évolue entre figures de la réalité et personnages imaginaires. Mes influences sont celles de la vie de tous les jours: je prends les choses en moi et je les retranscris sur le canevas. Tout vient d'images visuelles, de choses mentales que je vis, d'émotions.

Est-ce que vous savez à quoi va ressembler votre tableau avant de le commencer?
Cela se fait au fur et à mesure, je commence une idée et elle évolue car ce n'est pas de la peinture réaliste. L'abstraction est une liberté que je donne à celui qui regarde. Il y a des formes, des personnages, des choses qui se connectent et chacun interprète comme il veut. Le titre est une indication, et les gens en font ce qu'ils veulent.

Quel est le fil conducteur de vos toiles?
Je pense que le fil conducteur, c'est la connexion, le voyage dans les paysages abstraits avec des personnages. Il est symbolisé par ce trait noir qui relie les couleurs entre elles. [IMAGE: détail de Falling or not falling]

Comment construisez-vous une peinture?
J'aime bien partir d'une couleur et puis construire le reste du tableau après, un peu comme un patchwork ou comme un collage. J'aime bien les couleurs bien appliquées sans trace de brosse, simplement reliées par ce fil noir, qui connecte les couleurs ensembles.

Est-ce que vous avez toujours une interprétation propre de vos tableaux?
Oui, j'ai une interprétation mais je n'ai pas forcément la même que les autres, parfois les gens me sortent des idées que même moi je n'avais pas vu. Certaines de mes toiles peuvent se tourner et être vues dans plusieurs sens, et les gens choisissent de quel côté ils veulent l'accrocher.

Combien de temps mettez-vous pour finir un tableau?
Cela dépend des fois. Si je suis bien inspirée, le tableau peut être prêt en une nuit.

Est-ce difficile de se séparer d'un tableau?
C'est toujours difficile de se séparer de ses peintures. J'aime bien les partager, les offrir à des amis, car je sais que je pourrai aller les voir. Je ne vois pas toujours les gens qui achètent mes toiles, mais j'aime bien me dire qu'ils sont dans une maison où on prend soin d'elles.

Quels sont vos projets?
Je n'en suis qu'au début, il me reste un long long long chemin. C'est parfois difficile mais ça me plait. J'aimerais bien avoir plus de temps à consacrer à la peinture mais je dois faire des jobs à côté, je n'ai pas le choix. J'aimerais ouvrir un espace que je louerais, où j'inviterais des gens à faire des concerts, des expos, une véritable venue, un espace artistique propice à Londres.

Propos recueillis par Justine Martin (www.lepetitjournal.com/londres) lundi 14 février 2011

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Publié le 8 août 2011, mis à jour le 27 juillet 2011