Le réseau AVS Londres a été créé cette rentrée afin d'accompagner les familles d'enfant à besoin particulier sur les questions de scolarisation dans le système éducatif français. D'abord initié par des auxiliaires de vie scolaire, le réseau travaille avec des orthophonistes, psychologues et psychomotriciennes installés à Londres.Aujourd'hui, il y a 5 AVS qui interviennent dans 4 établissements, en collaboration avec ces spécialistes. La coordinatrice d'AVS, Charlotte Leslé, nous présente ce réseau.
Lepetitjournal.com/londres : Pouvez-vous nous décrire un peu le réseau AVS?
Charlotte Leslé: Le Réseau a été créé par des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et vient en aide aux familles qui ont des enfants à besoin éducatif particulier et pour lesquels un accompagnement scolaire est nécessaire. Nous aidons les parents et établissements en collaboration avec l'orthophoniste (ou autres thérapeutes de l'enfant) à mettre en place le projet personnalisé de scolarisation de l'enfant (aménagement de l'emploi du temps, adaptation des apprentissages, présence d'une AVS, ?)
Quand avez-vous monté ce projet ?
Ce projet s'est concrétisé l'été dernier après avoir constaté pendant 2 années scolaires le manque de structure et de relais à Londres pour les parents d'enfants à besoin particulier scolarisé dans les établissements scolaires français. Seule une association, depuis 7 ans, travaille auprès des enfants dys (Dys à Londres).
Quelles difficultés rencontrent les enfants du réseau ?
Ce sont des enfants qui ont plus de mal à apprendre que la majorité des enfants du même âge quand ils sont dans une situation particulière ou qui souffrent d'un handicap qui les empêche ou les gêne dans leurs apprentissages.
Quels moyens sont mis en place pour aider les enfants ?
Les moyens mis en place pour aider les enfants à besoin particulier sont spécifiés dans la loi de février 2005 sur l'égalité des droits et des chances. L'une des principales innovations de cette loi est d'affirmer que tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé est inscrit dans l'école de son quartier. Il pourra ensuite être accueilli dans un autre établissement, en fonction du projet personnalisé de scolarisation (PPS). Des équipes de suivi de la scolarisation et les enseignants référents sont mis en place.
A Londres, les établissements français, qui accueillent plusieurs milliers d'enfants, n'ont pas encore réussi à accueillir dans ces termes les quelques dizaines d'enfants avec des difficultés avérées (troubles autistiques, troubles de l'apprentissage, dyspraxie, dysphasie, déficiences etc). Le réseau AVS veut y remédier pour que les enfants concernés puissent bénéficier d'un vrai accompagnement et suivi de leur scolarisation dans laquelle collaborent parents, professeur, AVS et thérapeutes.
Il est important de préciser que les coûts d'AVS, d'orthophonistes, etc, sont à la charge des parents ce qui pour certaines familles est très lourd. Le réseau travaille également à trouver des solutions d'aide au financement pour ces familles.
Vous adressez-vous à un public uniquement français?
Notre public est francophone puisqu'il s'agit d'enfant fréquentant les établissements scolaires français de Londres. Pour les raisons inhérentes à leurs difficultés ou handicaps, ces enfants suivent leur scolarité en français malgré les difficultés d'intégration.
Pensez-vous qu'à Londres le besoin est plus ou moins important qu'en France?
A Londres, il est devenu urgent de prendre en compte les besoins d'aménagement et de suivi de scolarisation des enfants à besoin particulier. Il suffit de quelques adaptations dans le système pour permettre à ces enfants d'évoluer et de progresser tel qu'ils sont.
Les cadres législatifs existent et il est grand temps de les mettre en pratique et pour cela, les établissements français de Londres ont dans l'ensemble du retard.
Soraya Ben Aziza (www.lepetitjournal.com/londres) lundi 16 novembre 2015
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