Édition internationale

INVESTISSEMENT FRANÇAIS AU PORTUGAL - Un partenariat gagnant-gagnant

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 janvier 2013

Le 20 novembre 2012 a eu lieu à Lisbonne une conférence sur le thème de "L'investissement français au Portugal, une plateforme pour aller plus loin"(1) Cet événement d´ordre économique a été organisé par l´ambassade de France en partenariat avec les Conseillers du commerce extérieur, en particulier dans la personne de son président Pierre Debourdeau. Elle a réuni "l´équipe France" dans sa globalité avec la Chambre de commerce et d´industrie luso-française et Ubifrance. 

120 participants appartenant au milieu économique français et portugais, des institutionnels, des politiques dont Paulo Portas, ministre des Affaires étrangères, Paulo Reis, président de l´AICEP et plusieurs hommes d´affaires étaient au rendez-vous. Des entreprises françaises de renom : Renault, Essilor, Thalès et d´autres étaient également présentes.

L´ambassadeur de France, Pascal Teixeira da Silva et le président des Conseillers du commerce extérieur au Portugal, Pierre Debourdeau ont accordé une interview exclusive au "lepetitjournal" où ils reviennent sur l´importance de cette conférence et sur la présence économique française au Portugal.

(Photo : M.J. Sobral)

La France : des investissements significatifs au Portugal
L´ambassadeur de France explique que "nous sommes partis du constat que la France est un partenaire économique important du Portugal. Les entreprises françaises sont au Portugal depuis près de 40 ans, elles font partie du tissu de l´entreprenariat local. La France est le troisième partenaire commercial, et en terme d'investissement, c'était le deuxième investisseur en 2011, c'est-à-dire un peu plus de 700 millions, soit un solde positif, cependant on en parle peu. Il y a un décalage entre la réalité de la présence française et sa visibilité". Ce fait notoire a déclenché la réalisation de cet événement. Il poursuit : "Le premier objectif était d´avoir une meilleure connaissance de la réalité, le deuxième était d'avoir une meilleure visibilité, car on parle d'autres pays et d'autres investisseurs, mais peu de la France. Nous voulions également avoir un véritable échange d'expériences avec les chefs d'entreprise ; et enfin le dernier objectif était de faire passer un certain nombre de messages auprès des pouvoirs publics portugais au moment où ils sont engagés dans une réforme profonde de leur modèle économique et où ils cherchent à attirer l'investissement étranger car les sources de financement sur place sont un peu épuisées. La volonté du gouvernement portugais de vouloir rendre le territoire plus attractif à l'investissement étranger rendait donc intéressant le fait de demander aux entreprises françaises ce qu'elles pensaient des conditions d'investissement et d'activité au Portugal, et quelles étaient les choses à améliorer" . Il poursuit : "un autre objectif, était de créer un événement qui pouvait fédérer "l'équipe France", c'est-à-dire l'ambassade, les Conseillers du commerce extérieur, la Chambre de commerce et d´industrie luso-française et Ubifrance. Cet événement fédérateur est un élément important car nous constatons et parfois critiquons aussi le goût français pour l'éparpillement, dans le domaine culturel et économique".

Une étude pertinente : une présence économique ancienne mais méconnue
"Pour faire un travail sérieux et préparer un événement qui apporterait une vraie valeur ajoutée, les Conseillers du commerce extérieur ont eu l'idée de commander une étude à une entité compétente et extérieure, en l'occurrence une équipe connue de l'Université Nova de Lisbonne", explique l´ambassadeur, "cette étude a été très utile et nous a renseigné sur beaucoup de choses qu'on ne connaissait que de manière imprécise. Elle a donné un tableau assez complet, avec une profondeur historique". En effet, une cinquantaine de dirigeants d´entreprises françaises ont participé à cette étude qui englobait des données quantitatives et qualitatives. On en conclut que les entreprises sont dans l´ensemble satisfaites de leur présence au Portugal malgré une bureaucratie lourde qui ralentie leur bon fonctionnement. Elles sont, néanmoins, bien intégrées dans le tissu économique national et restent confiantes malgré la conjoncture économique difficile. Elles sont un peu plus de 300 et représentent 2,5% en terme de valeur ajoutée pour l´économie et 4% au niveau des exportations. Elles emploient un personnel avec un bon niveau de qualification et offrent une rémunération plus élevée que la moyenne nationale et même plus importante que la moyenne des entreprises étrangères sur place.

Faire mieux en exportant davantage
Pascal Teixeira da Silva explique que les entreprises françaises peuvent faire plus et mieux. "Elles peuvent faire plus en utilisant le Portugal comme une plateforme pour l´exportation. Il est souhaitable que les entreprise françaises s´intéressent davantage aux marchés extérieurs et ça c´est un des messages des conclusions, il y en a certaines qui l´on bien compris et qui exportent 100% de leur production. L´étude nous dit que c´est ça qu´il faut que les sociétés françaises fassent plus et mieux, cela passe par davantage d´autonomie et d´adaptation aux conditions locales". Il renforce l´idée que ce qui "est bon pour les entreprises françaises est également bon pour le Portugal et pour la France. Si les entreprises françaises trouvent intéressant d'avoir des investissements au Portugal, ou de les maintenir, c'est une bonne chose pour le Portugal et pour la France dans la mesure où c'est une bonne chose pour la Zone Euro en générale"

L´intérêt national et européen : une démarche de gagnant-gagnant
Il poursuit : "ces investissements génèrent des courants d?échanges, et le Portugal peut être intéressant pour les sociétés françaises qui veulent partir à la conquête des marchés émergents, notamment ceux de l'Afrique lusophone. Nous sommes engagés dans une démarche de "gagnant-gagnant", mieux se portera l'investissement français au Portugal, plus il profitera au Portugal et à la France. Je rajouterai d´ailleurs que les pays de la zone euro partagent leur destin en commun, si on regarde les endroits où les entreprises peuvent consolider leur position internationale et avoir un investissement qui soit avantageux pour elles, je trouve que pour des raisons générales liées à l´évolution de l´Europe on peut, dans ce contexte, faire en sorte que ces investissements aient lieu au Portugal plutôt que dans des pays éloignés, encore une fois parce que si ça contribue à la réussite du Portugal, ça contribuera à une amélioration globale de la zone euro. Notre intérêt national et européen est aussi là".

Les Conseillers du Commerce extérieur de la France (CCEF)
Des femmes et des hommes choisis pour leur compétence et leur expérience à l'international qui sont nommés par décret du Premier ministre, les "Conseillers du commerce extérieur de la France" (CCEF) effectuent bénévolement depuis 110 ans un travail au service de la présence économique française dans le monde. Ils sont près de 2.600 CCEF (chefs d´entreprises, cadres, expatriés) dans 146 pays où ils s´activent au service des intérêts économiques de la France en lien avec les pays où ils sont installés. Au Portugal, ils sont près d´une vingtaine et exercent leur activité sous l´autorité du service économique de l´ambassade de France.
Pierre Debourdeau est le président de la section portugaise et il dirige la société Eurogroup Consulting au Portugal, pays où il réside depuis de longues années. Pionnier de cet événement en partenariat avec l´ambassade et "l´équipe France", dirigeant d´une société de dimension internationale performante qu´il a su faire croître, il connaît parfaitement le tissu économique portugais et les acteurs qui comptent. Il s´exprime lui aussi sur la pertinence de cette conférence et vient renforcer un certain nombre d´informations présentées par l´ambassadeur de France au Portugal.

Donner de la visibilité aux investissements français
"On a mis en place cette initiative parce que la France est la deuxième présence économique stable au Portugal, si on parle en terme de stabilité on peut affirmer que la France arrive en deuxième position et c´est essentiel de le faire remarquer, explique t´il. Il est très important qu´elle apparaisse comme telle et on a donc voulu faire une étude soulignant la place des entreprises françaises au Portugal et montrer en même temps la façon dont elles perçoivent le marché portugais. Mettre en valeur les opportunités du marché portugais et montrer ce que l´on peut y faire d´unique. Les entreprises françaises sont celles qui souvent, paient le mieux et qui emploient le plus de diplômés, elles font un chiffre d´affaires important et ont une bonne rentabilité, donc c´est bon pour le pays et c´est bon aussi pour les entreprises françaises parce qu´elles gagnent de l´argent. Ce sont des entreprises rentables qui sont présentes au Portugal.
L´ambassade a bien entendu eu un rôle essentiel mais il était aussi important de faire apparaître "l´équipe France de l´exportation" avec Ubifrance, la Chambre de commerce et d´industrie luso-française même s´il est vrai que les Conseillers du commerce extérieur que je représente comme président ont eu un rôle moteur".

Un impact positif
Quand on demande à Pierre Debourdeau qu´elles ont été les résultats de cet événement, il n´hésite pas et répond "nous sommes très contents parce que l´impact a été positif. Nous avons d´ailleurs eu l´occasion d´en parler avec le ministre Miguel Relvas et nous allons nous entretenir prochainement avec le ministre de l´économie. Comme l´a dit le ministre des Affaires étrangères Paulo Portas lors de son intervention pendant la conférence "Je n´imaginais pas que la France avait ce poids là". Nous sommes une présence ancienne qui n´a sans doute pas assez parler d´elle, qui en tous les cas n´a pas eu ce souci là".

Un événement thématique annuel
Le président des CCEF annonce également qu´un événement lié à l´investissement français au Portugal aura désormais lieu tous les ans en novembre : "Nous allons maintenir un rythme annuel consistant et on va garder le mois de novembre, ainsi que le principe d´une étude qui rajoute de la valeur ajoutée à l´initiative".

Custódia Domingues avec la collaboration de Maria Sobral (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) mercredi 9 janvier 2013

(1) En savoir plus sur le site de l´ambassade ici  

logofblisbonne
Publié le 9 janvier 2013, mis à jour le 10 janvier 2013
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