L'association environnementale Respire a dressé le palmarès de la qualité de l'air dans les 100 plus grandes agglomérations d'Europe. Les villes d'Europe de l'Est sont les plus polluées, bien loin pourtant des records enregistrés en Iran, en Inde ou au Pakistan
Alerte à la pollution à Paris le 11 mars 2014 (photo AFP)
Le top 100 des villes où l'on respire le mieux fait apparaître les villes françaises à des places peu glorieuses. Si à Toulouse (47e) et Lyon (55e), l'air que l'on respire est encore correct, que dire de la 70e place de Nice (à égalité avec Athènes), sans parler de Paris et Marseille, respectivement 84e et 94e ?
L'association Respire a effectué cette étude pour la revue "We Demain", en utilisant Airbase, une base de données européenne publique de mesure de l'air. Le classement se fonde sur le nombre de dépassements des seuils réglementaires de trois polluants pour l'année 2011, à savoir les particules fines d'un diamètre inférieur à 10 micron (PM10), le dioxyde d'azote (NO2), ainsi que l'ozone (03).
Fort impact du trafic routier
En France, ce seuil d'alerte est déclenché dès que les mesures affichent plus de 80 microgrammes de particules dites fines (PM10) par mètre cube. Paris, qui bénéficie pourtant de conditions géographiques favorables (relief plat, pluies et vents fréquents qui dispersent la pollution) est pénalisé par son trafic routier très dense. Comme près de ¾ des citadins roulent en diesel, une spécificité française, la concentration en particules fines est trop élevée.
On respire en Europe du Nord
La Grande-Bretagne est très bien classée, les villes comme Edimbourg, Manchester, Liverpool sont dans le top 10. Le vent qui y souffle est un avantage, mais ce n'est pas la seule explication. « Edimbourg a mis en place une vraie politique de transports en commun », relève Sébastien Vray., président de Respire. Les politiques favorables aux déplacements à vélo portent leurs fruits. La capitale du Danemark a ainsi amélioré la qualité de l'air en optimisant la ville pour les cyclistes
A l'est, on s'étouffe !
Les capitales européennes sont globalement mal classées. Comme Paris, Athènes, Lisbonne, Budapest, Vienne, Londres, Varsovie, Rome ou Madrid sont dans le rouge. Cracovie, Milan et Sofia ferment la marche, avec respectivement 210, 272 et même 320 dépassements des seuils réglementaires en 2011 !
Pourtant, c'est la ville de Cluj en Roumanie qui étonnamment est à la tête de ce classement. « C'est une fausse bonne élève ! » alerte Sébastien Vray. Cette ville de 324.000 habitants n'est en effet pourvue que de deux capteurs, qui ne mesurent pas les particules fines. Comment alors comparer avec Berlin qui possède un réseau de 48 stations de mesure, et qui n'arrive qu'à la 65e place ? C'est toute la limite de cet exercice qui a tout de même le mérite de montrer que malgré des mesures de pollution disparates et insuffisantes, les citadins européens respirent un air trop souvent nocif pour leur santé.
Qu'en est-il ailleurs ?
D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, c'est en Iran (Ahvaz avec 372 mcg/m3), en Mongolie (Oulan-Bator avec 279 mcg/m3), en Inde (Ludhiana avec 251 mcg/m3) et au Pakistan (Quetta avec 251 mcg/m3) que l'on trouve les villes les plus polluées au monde. Même Pékin arrive loin derrière avec ses 121 mcg/m3. Les bons élèves sont le Canada et l'Australie.
MPP (www.lepetitjournal.com) lundi 21 juin 2014
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