La Fondation de France intervient en post-urgence depuis plus de trente ans au sein des conflits mondiaux d’ampleur. Depuis 2022, un de ses principaux terrains d’actions est l’Ukraine pour répondre aux besoins des personnes sinistrées, notamment en accompagnant - sur le plan psychologique - les plus touchées. Un soutien humanitaire, qui va de paire avec les engagements politiques européens, présenté par Karine Meaux, Responsable du département Urgences à la Fondation de France.
Depuis deux ans, la Fondation de France agit auprès des personnes les plus vulnérables en Ukraine ainsi que dans les pays voisins. Elle a récolté plus de 18 millions d’euros afin de financer des associations nationales et locales à même de répondre au plus près des besoins des populations impactées par le conflit. Déjà plus de 150 actions et quasiment 13 millions d’euros ont été utilisés pour des projets portés par des organisations humanitaires et répondre ainsi aux besoins alimentaires et éducatifs.
Ce soutien paraît énorme, mais il est encore insuffisant. “Nous sommes sans arrêt en train de nous demander comment utiliser au mieux cet argent” prévient Karine Meaux, Responsable du département Urgences de la Fondation de France. “La difficulté est de travailler sur une situation extrêmement volatile et incertaine.” La guerre dure alors chaque sou compte.
“La société civile ukrainienne devra avoir son mot à dire au moment de la reconstruction”
122.000 dons ont été collectés par la Fondation de France et n’ont pas pour but de reconstruire des hôpitaux, écoles ou maisons. Leur objectif est de renforcer la société civile ukrainienne en aidant les partenaires locaux “pour qu’il puisse porter la voix du peuple auprès des grands financeurs institutionnels occidentaux”. Car, malgré la guerre, “il y a toujours des ressources locales, des entreprises, des autorités locales qui fonctionnent”. La vie en Ukraine suit son cours - mouvementé - et même s’il est difficile de penser à l’après, le peuple fera tout pour se relever à sa manière, avec ses forces. Karine Meaux insiste : “l’Ukraine a besoin de tout : de coups de poings financiers des petites comme des grosses institutions”.
La Fondation de France use également de ses contacts et sa connaissance stratégique pour mettre en relation les associations locales avec les organisations spécialisées et compétentes dans les divers besoins humanitaires. Un intermédiaire a, par exemple, permis la collaboration de trois organisations pour installer des familles déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, proche de la Moldavie et de la Roumanie.
Face à la fatigue des Ukrainiens, la poursuite du soutien
“Les problèmes des Ukrainiens aujourd’hui sont nos problèmes de demain.” Face à une situation qui s'enlise et des ressources qui s'amenuisent, l’Ukraine a autant besoin du soutien financier que moral. La Fondation de France tente tant bien que mal de répondre aux besoins des victimes de l’invasion russe. Mais comme le note Karine Meaux, même si de nombreuses organisations mènent des combats humanitaires sur le terrain de la guerre, le conflit est à un tournant. “On ne sait pas quelle en sera l’issue, c'est une fatigue d'avoir tant travaillé et de ne pas voir le bout du tunnel.”
Quelques chiffres d’une guerre qui dure :
- 3,7 millions de personnes déplacées forcées à l’intérieur de l’Ukraine selon les chiffres de janvier 2024 de l’Organisation Internationale des Migrations ;
- Plus de 6 millions de personnes ont fui vers les pays voisins, selon l’ONU ;
- 31 000 soldats ukrainiens sont morts depuis le début de la guerre, a déclaré Volodymyr Zelensky fin février 2024.
Les informations sur les actions menées et les bilans sont mis en ligne sur le site internet de la Fondation de France.
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