Le Parlement norvégien a voté en faveur d’une exploitation des fonds marins le mardi 9 janvier, et ce malgré la protestation populaire. Une pétition avait été mise en ligne pour protester contre une telle mesure. Une tentative vaine malgré la signature de centaines de milliers de personnes. L’exploitation minière des fonds marins pourrait avoir de graves répercussions sur l’environnement.
L’exploitation minière des fonds marins est désormais autorisée en Norvège depuis le mardi 9 janvier. Une décision qui confirme l’accord conclu en décembre entre le gouvernement et les principaux partis d’opposition. La Norvège devient le tout premier pays à voter en faveur de l’exploitation minière des fonds marins.
Le pays nordique va pouvoir accéder à des millions de tonnes de zinc ainsi que d’autres métaux rares comme le cuivre. Toutes ces ressources sont disponibles dans les profondeurs océaniques du sud de l'archipel de Svalbard. Près de 280.000 km2 de fonds marins peuvent maintenant être explorés, le tout situé à plus de 1000 mètres de profondeur sur une partie du plateau continental.
#BREAKING: Norway sparks global outrage by approving #DeepSeaMining in the Arctic, endangering the last haven for marine life.
— WWF (@WWF) January 9, 2024
The deep sea is the world's largest carbon reservoir with unique wildlife and important habitats that do not exist anywhere else on Earth. pic.twitter.com/ypA1eO6KB9
L’exploitation des fonds marins envisagée par d’autres pays ?
La Norvège est le premier pays à adopter cette mesure qui fait débat. Une vingtaine de pays, dont la France, se sont positionnés contre l’exploitation minière des fonds marins. Mais, une telle décision prise par la Norvège, qui a pour habitude de se mobiliser pour la protection des océans, reste assez surprenante et ouvre une porte à d’autres États : “Si la Norvège autorise une telle exploitation, alors d’autres pays vont le faire. Un véritable eldorado peut être créé d'autant plus que ces zones d’exploitation sont reculées et hors de la vue de tout le monde.” explique Lorelou Desjardins, journaliste française en Norvège.
Le processus pour extraire des matériaux sera le même que celui mis en place pour le pétrole et le gaz, qui ont fait la richesse de la Norvège. L’autorisation de l’exploitation des fonds marins permet justement de trouver une alternative au gaz et au pétrole, amenée à diminuer avec la transition écologique.
Une catastrophe environnementale pour les fonds marins
Les scientifiques environnementaux ont averti qu’une telle mesure peut être dévastatrice pour l'écosystème et la vie marine notamment à cause du bruit, de la lumière et de la vibration qu’une exploitation minière des fonds marins entraînerait.
“ Les fonds marins sont immenses et vulnérables au réchauffement climatique. Cet écosystème est particulier car il n’est pas exposé à la lumière du soleil. Une exploitation de ces fonds marins peut tout détruire et perturber l’équilibre de cet écosystème.” raconte Lorelou Desjardins, créatrice du blog “au coin du fjord”.
Malgré les risques environnementaux, le gouvernement norvégien maintient l’importance d’une telle opération pour s’affranchir de la Chine sur le plan des ressources.
“ La domination de la Chine dans ce secteur constitue un défi sérieux pour les démocraties, car à plusieurs reprises, le pays a utilisé stratégiquement l’accès à des ressources critiques pour prendre l’avantage face aux États-Unis et l’Europe”, justifie Bård Ludvig Thorheim, député conservateur, cité par Aftenposten, un journal norvégien.
La décision de voter en faveur de l’exploitation minière des fonds marins va à l’encontre de tous les avis professionnels, que ce soit de l’Agence norvégienne pour l’environnement mais aussi de toutes les organisations environnementales et de pêche.
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
