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Déméter 2024 : “cultiver la paix en temps guerre”, moisson de la 30e édition

Pour la 6e année consécutive, le Club Déméter et l’IRIS ont coopéré à la réalisation du Déméter, ouvrage référence qui explore toutes les facettes du monde agricole. Avec ses près de 400 pages, le Déméter 2024 propose des solutions inscrites dans le temps long face aux enjeux alimentaires maritimes et terrestres.

Des champs de blé en temps de guerreDes champs de blé en temps de guerre
Écrit par Teddy Perez
Publié le 26 février 2024, mis à jour le 27 février 2024

Fruit d’une collaboration de plus d’une centaine de personnes, du comité de rédaction aux cartographes, en passant par les chercheurs et correspondants internationaux, le Déméter 2024 “fait voyager sur la planète, sur terre et de plus en plus en mer”. Plus encore, cette nouvelle parution anniversaire dirigée par Sébastien Abis, président du Club Déméter, et coordonnée par Anaïs Marie, chargée d’études et des publications, allie les problématiques agricoles avec les questionnements géopolitiques actuels. La publication qui propose des visions stratégiques dédiées à l'agriculture, la sécurité alimentaire et le développement durable dans le monde - et qui n’a pas son équivalent en France - est ainsi disponible à la commande depuis ce mois de février.

 

la 30e édition du rapport Demeter
 Déméter, la déesse des moissons comme choix de couverture en tant que “représentante du vivre et du faire ensemble”

 

Créé en 1987, le Club Déméter est un écosystème du secteur agricole et agro-alimentaire tourné vers les réflexions de long-terme, les enjeux mondiaux et les dynamiques intersectorielles. Autour de ses plus de 80 entreprises membres, il met en réseau des écoles d’enseignement supérieur, mobilise des experts scientifiques et coopère avec plusieurs ministères nationaux. Avec l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), il publie depuis six ans son ouvrage boussole pour le monde agricole. Une collaboration essentielle pour Sébastien Abis, président du Club Déméter : “nous regardons plusieurs échelles, de temps, d’espace, de secteurs et de faire des ponts entre tout cela, au sein d’un comité de rédaction où personne n’est d’accord. Si on veut essayer d’appréhender la complexité du monde, il faut lutter contre la pensée unique.”

 

 

 

Bio-terrorisme, engrais du futur, sur-pêche… au programme du Déméter 2024

Ce Déméter fait écho à l’actualité de ce début d’année 2024. Entre une crise des agriculteurs d’ampleur européenne et une guerre une Ukraine persistante, la nouvelle publication identifie les lignes de force géopolitiques qui permettent de comprendre certaines dimensions de l’évolution du monde.

Les contenus du Déméter sont organisés autour de trois grandes parties : Agrosphères, Regards d’avenir et Repères. Avec pour chacune d’entre elles des articles complétés par des infographies, des cartes et des statistiques. Parmi la diversité des sujets présentés au sein du Déméter 2024, on retrouve notamment un papier fictionnel sur la menace du bioterrorisme en France et son impact sur la sécurité alimentaire ; un analyse des engrais minéraux comme intrants stratégiques dans nos cultures ; ou un article qui traite de la pêche illicite et des violences en mer mettant sous pression les écosystèmes.

Entre différentes thématiques complexes, le Déméter sait aussi revenir sur terre, notamment lorsqu’il se soucie d’un aliment qui parle au plus grand nombre : la pomme de terre. Produit de la mondialisation, elle est le troisième plus consommé après le blé et le riz et sa demande ne cesse de progresser au fur et à mesure que la démographie internationale explose. Mais la pomme de terre est-elle une valeur sûre de notre alimentation ? Diane Mordacq tente d’y répondre dans un article qui pointe l’augmentation de pomme de terre “transformée par l’industrie - et plus précisément des produits surgelés” alors que les échanges internationaux de pommes de terre fraîches restent marginaux depuis une dizaine d’années.

 

 

 

Déméter 2024, pas simplement un regard occidental ?

30 ans, ça se fête ! Le Club Déméter organisait la présentation de sa nouvelle publication avec l’IRIS le jeudi 15 février dernier. Cette soirée, devenue un rituel annuel, s’est articulée autour d’une table ronde portant sur la même thématique que le Déméter : cultiver la paix en temps de guerre.

Animée par Sébastien Abis, elle a permis de créer une résonance avec le travail réalisé au sein de la publication. Philippe Choquet, Directeur général d’UniLaSalle, Marina Pourrias, Experte associée au Club Déméter et l'Économiste et spécialiste des pays émergents Tania Sollogoub ont alors échangé pendant près d’une heure. Un casting qui a eu pour mot de la fin de regarder “plus loin que ce souhaite les pays de l’Occident” et “de s’inspirer de certains BRICS, les plus démocratiques d’entre eux” pour répondre aux problématiques agricoles internationales.

Invitée d’honneur, la Secrétaire d’Etat chargée du Développement et des Partenariats internationaux Chrysoula Zacharopoulou a clôturé la soirée de présentation. A contrario d’une table ronde qui s’inquiétait d’une vision trop européocentrée des dirigeants français, la politique franco-grecque préférait un autre mot de fin. À moins de quatre mois des élections européennes, elle en a profité pour rappeler “l’importance de l’Union” au sein de la politique agricole “pour répondre aux défis économiques et environnementaux” futurs.