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Covid19 : quel impact sur les Français d’Espagne?

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https://www.vperemen.com / CC BY-SA 4.0
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 22 juin 2020, mis à jour le 26 juin 2020

On s’en doutait. Mais une enquête menée pendant le confinement le confirme. Les Français expatriés ou résidant en Espagne depuis des années ont été particulièrement touchés par la crise du Coronavirus. A tel point qu’un Français sur cinq pense même retourner en France !

 

Et ce n’est pas la seule conclusion de cette enquête qui permet de mettre en évidence les principales difficultés que les Français d'Espagne rencontrent depuis la crise sanitaire et la mise en place de l'état d'alarme le 14 mars dernier.

Il faut dire que l’enquête menée par Service Emploi Espagne, du 27 avril au 7 juin 2020, est particulièrement représentative de la situation actuelle des Français qui résident en Espagne. En effet, un total de 4.362 personnes y ont répondu, ce qui représente 5% des Français immatriculés dans les différents consulats de France d’Espagne. Par ailleurs, toutes les communautés autonomes sont représentées, et 80% des réponses se concentrent sur 4 régions où les Français sont justement très présents : Catalogne, Communauté de Madrid, Communauté Valencienne et Andalousie.
 
On l’a vu. La première conclusion de l’enquête est que 18% des Français interrogés envisage un retour en France, où, en plus, la protection sociale et les mesures prises pour aider les personnes en difficulté à cause du Covid-19 sont bien plus importantes qu’en Espagne. 

Néanmoins, comme le signale Isabelle Bonnet, qui a analysé les réponses, ce pourcentage est encore supérieur lorsqu’il s’agit des familles qui avaient fait le choix de scolariser leurs enfants dans un établissement français. En effet, les frais de scolarité représentent un vrai souci, à tel point que 42% d’entre elles pense rentrer en France ! C’est aussi sans doute pourquoi 82% des familles n’ont pas leurs enfants scolarisés dans un établissement français.

La situation est encore plus compliquée pour les chefs d’entreprise et commerçants qui ont enregistré une chute de leur chiffre d'affaire, qui représente entre 50 et 90% pour près de la moitié des personnes interrogées (44%), voire même 100% pour plus d’un tiers (36%). Pas étonnant, dans ces conditions, que 58% des chefs d'entreprise et commerçants affirment que leur entreprise est en danger, 33% ne savent pas ce qui va se passer, et seulement 9% soient confiants.
 
Mais si les entrepreneurs ont des raisons de s’inquiéter, la situation des autoentrepreneurs, ceux qu’on appelle ici les autonomos, est encore bien plus précaire. Certes, leur perte de chiffre d'affaire est similaire à celle des chefs d'entreprise, puisque 80% des travailleurs indépendants a perdu entre 50 et 100% de leur facturation. Cependant, il faut rappeler que ces derniers n’ont pas "le muscle financier" et la trésorerie que peuvent avoir les entreprises, et c’est pourquoi près de 90% des autoentrepreneurs met en doute la pérennité de leur activité suite à la crise.
 
Quant aux salariés, l’inquiétude est également de mise puisqu’ils ont enregistré une importante baisse de revenus, non compensée par leurs employeurs. C’est ainsi que cette chute atteint entre 50 et 100% pour  la moitié des salariés avec un ERTE, c’est-à-dire, au chômage partiel. D’ailleurs l’optimisme est loin de faire l’unanimité, puisque 55% de ces salariés prévoit un prolongement du chômage partiel après la fin de l'état d'alarme

Avec une telle situation, rien d’étonnant à constater que cette année, un tiers des Français ne partira pas en vacances. Un autre tiers ira en France, mais, comme le rappelle Isabelle Bonnet, elle-même ancienne expatriée au Mexique, "les expatriés qui se rendent en France ne vont pas en vacances, ils rentrent à la maison". Enfin, 23% des personnes interrogées ont décidé de passer une partie de leurs vacances en Espagne.

La tenue d'un Salon de l'emploi francophone est par conséquent plus que bienvenue, avec 65% des personnes qui considèrent que ce genre d’événement est utile, un pourcentage bien supérieur chez les salariés et les demandeurs d'emploi. Pour cette raison, Service Emploi Espagne a décidé d’organiser un salon de l’emploi à Barcelone dès le 1er juillet prochain. Suivra Madrid le 10 septembre. Quant à Valence, Palma de Majorque, Bilbao, Saragosse et Séville, les prochains salons se tiendront au premier trimestre 2021.

Plus de renseignements : https://www.emploi-espagne.org
 

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