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Perte du littoral en Catalogne: 65% des plages auraient régressé depuis 1956

Près de deux plages catalanes sur trois aurait perdu du terrain par rapport à la mer au cours des sept dernières décennies.

Plages Barcelone-effet tempete NelsonPlages Barcelone-effet tempete Nelson
Une plage de Barcelone après la passage de la tempête Nelson/ mairie de Barcelone
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 16 avril 2024, mis à jour le 16 avril 2024

Telles sont les inquiétantes données préliminaires d'une étude de l'Institut cartographique et géologique de Catalogne (ICGC). Plus de 65% des plages ont perdu du terrain face à la mer entre 1956 et 2019. Il s'agit de 319 plages sur les 489 pour lesquelles des données sont disponibles.

Où la mer gagne-t-elle le plus de terrain?

Les endroits qui comptent le plus de plages touchées par la perte de sable sont le Baix et l'Alt Empordà, Ainsi, dans le cas du Baix Empordà, avec des communes côtières comme Begur, Palafrugell et Platja d'Aro, 65 des 87 plages analysées ont perdu du sable entre 1956 et 2019 (70,7%), tandis que 22 en ont gagné. Les chiffres sont similaires dans l'Alt Empordà, avec des municipalités comme Cadaqués, Roses et Castelló d'Empúries. Sur les 132 plages étudiées, 90 sont en régression (68%) alors que 30 ont gagné du terrain par rapport à la mer.

Après une tempête, il est clair que ce qui est le plus visible, c'est l'érosion, mais il faut aussi s'attendre à ce que dans un temps relativement court, il y ait une certaine redistribution du sable et qu'il revienne sur la plage

Dans le nord de la Catalogne, La Selva se trouve également dans une situation similaire, bien que moins grave, avec 56% des plages qui perdent du terrain. Baix Camp (68,1%) et Tarragonès (59%) sont les deux autres zones dont la majorité des plages ont diminué.

35% des plages catalanes ont gagné du terrain sur la mer

Une lueur d'espoir tout de même: 35%, c'est-à-dire les 170 plages restantes, ont progressé au cours de la même période et ont gagné du terrain sur la mer. Ainsi, le Maresme compte 25 plages en perte de vitesse (44,6%) mais 30 ont gagné du terrain, tandis que dans le Barcelonès, on en compte 7 en régression (35%) et 11 en croissance. Dans le Baix Llobregat, la situation est similaire: 4 plages ont perdu du sable (26,7%), tandis que 11 en ont gagné. Et un peu plus loin, au Garraf, il n'y a que 33% des plages qui perdent du terrain.

 

plage Barcelone après tempête Nelson
Plage de Barcelone après le passage de la tempête Nelson/mairie de Barcelone

 

Une tendance à la régression sur les plages

Si le littoral catalan était de 740 kilomètres en 1956, il est passé à 911 kilomètres en 2019 en raison de la construction d'ouvrages tels que des ports, des digues et des brise-lames. "La bande côtière de Catalogne est urbanisée sur 59% des 100 premiers mètres de plage et, si l'on retire le delta de l'Èbre et le cap de Creus, le pourcentage passe à 81%, ce qui rend très difficile l'adaptation naturelle des plages aux conditions des vagues", a expliqué Jordi Pinyol, l'un des responsables de l'étude, à l'Agència Catalana de Notícies. À l'urbanisation du littoral s'ajoute un déficit sédimentaire qui perdure depuis des années, ainsi que l'élévation du niveau de la mer, qui a augmenté de 10 centimètres au cours des 30 dernières années. "On peut dire qu'il y a une tendance à la régression sur les plages", a ajouté Pinyol.

Toutes les plages n'ont pas été analysées

À signaler heureusement que l'Institut précise que les données recueillies font partie d'une étude préliminaire qui doit encore être analysée plus en profondeur, plage par plage, et qu'il ne dispose pas non plus de données sur toutes les plages catalanes. Ils travaillent actuellement à la compilation des données recueillies depuis 2020. "Il faut l'étudier car il y a beaucoup d'interactions et d'aspects à prendre en compte et il faut le faire plage par plage et regarder l'histoire de chacune d'entre elles pour pouvoir tirer une conclusion. Après une tempête, il est clair que ce qui est le plus visible, c'est l'érosion, mais il faut aussi s'attendre à ce que dans un temps relativement court, il y ait une certaine redistribution du sable et qu'il revienne sur la plage".

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