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EMIGRATION - L’Etat algérien va prendre en charge le rapatriement des dépouilles des ressortissants

Écrit par Lepetitjournal Alger
Publié le 7 janvier 2015, mis à jour le 8 janvier 2015

 

La loi de finances 2015 vient d'instituer un fonds spécial pour régler les frais de transfert des dépouilles des ressortissants algériens établis à l'étranger.

L'Etat algérien vient de faire un geste en faveur des Algériens résidant à l'étranger confrontés, depuis plusieurs années, au casse-tête des frais de rapatriement des dépouilles des ressortissants décédés outre-mer vers le pays natal. Pour cause, la loi de finances 2015 vient d'instituer un fonds spécial, baptisé Fonds national de solidarité, pour régler ce problème qui leur a longtemps empoisonné la vie. L'article 136 de cette dite loi publiée hier au journal officiel stipule que ce Fonds prendra en charge "notamment le transfert vers l'Algérie des dépouilles des ressortissants algériens décédés à l'étranger".

Une décision qui ne manquera pas de soulager de nombreuses familles algériennes qui vivaient dans la hantise de voir leurs morts incinérés ou enterrés dans des fosses communes, après une longue période passée à la morgue.

3000 euros pour le rapatriement d'une dépouille

Petite ombre au tableau : la loi de finance n'a pas fixé les montants devant être dégagés pour la prise en charge de cette question. Et selon des associations et des représentants des Algériens vivant en France, les coûts relatifs au rapatriement des dépouilles sont excessifs. Contraint de passer par des organismes spécialisés, les familles sont obligées de payer jusqu'à 3000 euros pour pouvoir transférer les leurs au ?'bled''. "Souvent les familles se retrouvent dans des situations délicates. Ne pouvant plus financer l'opération de rapatriement, les parents tapent à toutes les portes pour recueillir la somme nécessaire. Ils faisaient des quêtes dans les différentes mosquées de France", affirme Azzeddine Gaci, recteur de la mosquée de Lyon (France) dans une déclaration à la presse algérienne. Selon lui, "la collecte d'argent n'est pas toujours facile".

"Parfois les dépouilles attendent de longues semaines, voire de longs mois avant d'être transférées en Algérie. Même les enterrements en France, ne sont pas aisés pour les musulmans. Il est difficile de trouver des carrés spéciaux pour notre communauté. Les mairies françaises ne consacrent que des carrées limités, quand elles sont sollicitées par les associations", ajoute-t-il.

L' ?'exception'' kabyle

D'après Azzeddine Gaci, tous les émigrés algériens, à l'exception de ceux de la Kabylie, sont confrontés à cette problématique. "Les Kabyles, par tradition, sont organisés. Chaque village est représenté dans l'émigration. Les émigrés font la collecte de l'argent à longueur de l'année en prévision de la prise en charge des rapatriements des dépouilles. C'est un excellent exemple que les autres communautés n'ont pas suivi", explique-t-il.

Il est à rappeler que les ressortissants algériens établis à l'étranger ont interpelé, plus d'une fois, les responsables d'Air Algérie en vue de fixer une somme forfaitaire pour le transfert des dépouilles d'Algériens établis à l'étranger, qui ne doivent pas être considérés comme une marchandise, tout en garantissant un tarif raisonnable aux accompagnateurs. Il y a quelques mois également, la Société algérienne des assurances (SAA) avait initié une formule, valable pour toutes les tranches d'âges et tous les pays de résidence de l'assuré, en fixant une police d'assurance à 2.500 DA/an, soit l'équivalent de 25 euros. Mais la formule n'a pas encore fait recette.

Amar Chaabane (www.lepetitjournal.com/alger) Jeudi 8 janvier 2015

lepetitjournal.com Alger
Publié le 7 janvier 2015, mis à jour le 8 janvier 2015

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