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75 ans de l’OTAN : entre nouveau souffle et défis à relever

Le 4 avril est une date clé pour l’OTAN. En 2024, encore plus. Cette année marque les 75 ans de l’Alliance militaire la plus efficace de tous les temps. Entre nouveau souffle et défis majeurs à relever, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord agit dans un état paradoxal.

drapeau de l'OTAN flottant au Cinquantenaire (Bruxelles, Belgique)drapeau de l'OTAN flottant au Cinquantenaire (Bruxelles, Belgique)
Drapeau de l'OTAN flottant au Cinquantenaire (Bruxelles, Belgique)
Écrit par Léa Degay
Publié le 9 avril 2024, mis à jour le 18 avril 2024

 

 

Année importante pour l’OTAN qui fête ses trois quarts de siècle. C’est l’occasion aussi de revenir sur son parcours. Revigorée par les nouveaux pays qui l’ont rejoint ces dernières années - 12 membres à sa création, en 1949 contre 32 aujourd’hui* -,  et l’invasion russe en Ukraine, elle n’a jamais été aussi puissante. Mais les défis que doit relever l’institution ne sont pas une mince affaire.

 

 

 

L’OTAN, qu’est-ce que c’est ?

Créée dans un contexte de guerre froide, en 1949, à Washington, son rôle principal est de garantir la sécurité et la défense collective de ses membres contre toute menace extérieure. Elle se compose d'États européens susceptibles de favoriser le développement des principes du Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l'Atlantique Nord. 

Au fil du temps, l'OTAN a élargi son champ d'action pour répondre aux nouveaux défis de sécurité comme le terrorisme international, les cyberattaques et les tensions géopolitiques émergentes. Même si au début, l’objectif était de mettre en place un pacte pour empêcher l’Union Soviétique d’étendre son emprise, aujourd’hui, avec notamment l’invasion russe de l’Ukraine, les pays membres n’ont jamais eu autant besoin de l’OTAN. 

 

 

Elections, conflits et nouveaux membres : les enjeux de l’OTAN

Les politiques ambiguës de la Turquie et les tensions avec la Hongrie ou la Pologne, peuvent également poser des défis significatifs. Les désaccords internes ont tendance à affaiblir la cohésion et compliquer l'élaboration d'une approche commune face aux défis de sécurité. Le possible retour de Trump à la présidence des Etats-Unis interroge aussi et les conséquences sont dans toutes les têtes. « C’est possible qu’il y ait un danger pour l’Otan si Trump est réélu » alertait Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères sur FranceInfo le 14 mars 2024. Un risque de « repli isolationniste américain encore plus fort qu’aujourd’hui » n’est pas à exclure si l’ancien président était réélu.

 

 

A cela, il faut ajouter des défis bureaucratiques que l’Alliance affronte depuis plusieurs décennies. La première problématique est qu’il n’y a pas toujours une convergence d’intérêts entre les pays qui la composent. Ces derniers ne sont pas toujours d’accord sur ce qui est le plus important en matière de sécurité. Ils ont parfois des priorités différentes, rendant la prise de décision au sein de l’OTAN plus difficile et affaiblissante pour la cohésion entre les pays membres. En plus, la gestion des ressources financières entrave parfois sa capacité à réagir rapidement face aux menaces. La répartition des responsabilités avec d’autres organisations, notamment l’Union Européenne, soulève des questions sur la coordination nécessaire pour éviter les chevauchements ou les conflits. 

 

Drapeau OTAN et balles

 

Le futur de l’Organisation militaire 

L’ouverture de l’OTAN à de nouveaux membres a un enjeu crucial : elle permet un élargissement de la base de sécurité collective et renforce la dissuasion face aux menaces extérieures. C’est d’ailleurs les principales revendications de l’Ukraine depuis l’invasion en février 2022 ou de la Suède, qui elle, a pu adhérer à l’OTAN le 7 mars 2024. Il y a d’autres pays qui souhaitent être admis au sein de l’Alliance : la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine. Le premier pays patiente depuis 2005. Il se trouve aux portes de la Russie et considère son voisin comme dangereux. Sa situation est assez similaire à celle de l’Ukraine - où, dans les deux cas, Poutine menace l’OTAN de représailles si adhésion il y avait. Le deuxième, lui, a fait sa demande l’année suivante, en 2006, mais la situation dans le pays ne permet pas une adhésion - tant que Sarajevo, la capitale du pays, n’aura pas réglé ses problèmes institutionnels. 

 

C’est pour cela que dans le plan OTAN 2030, on retrouve : « La défense collective est basée sur le principe qu'une attaque contre l'un est une attaque contre tous. Pour maintenir cette cohésion, il est nécessaire de partager les charges, les risques et les ressources. » En dépit des défis persistants auxquels elle est confrontée, l'OTAN reste une organisation essentielle dans le paysage de la sécurité internationale. Ses 75 années d'existence attestent de sa capacité à s'adapter aux mutations géopolitiques et à maintenir la coopération entre ses membres dans un but de promouvoir la paix et la sécurité.

 

 


*Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni (1949), Grèce, Turquie (1952), Allemagne (1955), Espagne (1982), Hongrie, Pologne, Tchéquie(1999), Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie (2004), Albanie, Croatie (2009), Monténégro (2017), Macédoine du Nord (2020), Finlande (2023), Suède (2024)