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Le site de Cerro Macareno à La Rinconada inscrit comme Bien d'Intérêt Culturel

Le Conseil de gouvernement a approuvé le décret, à la demande du ministère régional du Tourisme, de la Culture et des Sports, par lequel le site de Cerro Macareno, dans la municipalité de La Rinconada, province de Séville, est inscrit au Catalogue général du Patrimoine Historique Andalou en tant que Bien d'Intérêt Culturel, avec la classification de zone archéologique. En effet, cet ancien site archéologique est un point de référence pour la recherche sur l'âge de fer dans le bas Guadalquivir.

Vue aérienne du site archéologique de Cerro Macareno, à la Rinconada (Séville)Vue aérienne du site archéologique de Cerro Macareno, à la Rinconada (Séville)
Vue aérienne du site archéologique de Cerro Macareno, à la Rinconada (Séville)/@CulturaAND
Écrit par Bernard Frontero
Publié le 23 avril 2024, mis à jour le 23 avril 2024

Une référence de l’Age de Fer en Andalousie

Le site est un point de référence pour la recherche sur l'âge du fer dans le Guadalquivir inférieur et peut donc être considéré, avec El Carambolo et Carmona, comme l'un des principaux jalons historiographiques de la protohistoire du sud-ouest de la péninsule ibérique. Avec sa déclaration en tant que BIC, l'objectif est de protéger un environnement dans lequel les altérations pourraient affecter les valeurs du bien, sa contemplation, son appréciation ou son étude.

Un site à forte valeur historique et scientifique

Le Cerro Macareno est une enclave d'une grande valeur scientifique et historique, car il constitue un excellent guide pour l'ensemble de la séquence culturelle protohistorique du bas Guadalquivir. Le site archéologique conserve les vestiges d'un établissement du 1er millénaire avant J.C., où se trouvait une ville des périodes tartessienne et turdétane, dont la taille originale dépassait la moyenne des zones trouvées pour d'autres enclaves contemporaines dans le bas Guadalquivir.

Découverte d’un quartier de potiers 

De la phase tartessienne, on connaît des vestiges de constructions interprétées comme des habitations, ce qui permet d'étudier la vie quotidienne de la population et ses relations avec les écosystèmes dont l'habitat lui-même faisait partie. Le Turdéen est la phase la plus riche en informations archéologiques. Dans cette phase, différentes zones d'activité ont été découvertes à l'intérieur du village. Outre les maisons, un quartier de potiers est connu au nord-ouest de l'enclave, datant des Ve et IVe siècles av. J.C. Sa production de poteries était consacrée à la fabrication d'amphores et d'autres types de récipients en céramique, démontrant le besoin de la population en récipients pour le commerce des produits agricoles.

 

 

Importance fluviale

L'agglomération était située sur la rive gauche du paléoestuaire du Guadalquivir, principale voie d'accès à la vallée du Baetic à l'époque protohistorique. Comme d'autres villes situées sur les rives de cet estuaire, la population de Cerro Macareno a profité des facilités de communication et de transport du lit du fleuve, qui est considéré comme une enclave portuaire reliée au cours principal du fleuve.

Le Cerro Macareno est situé sur les terrasses du Guadalquivir, ses flancs ouest et nord étant délimités par le ruisseau Almonázar. Il correspond à une élévation artificielle du terrain résultant de la superposition de dépôts et de constructions générés par l'occupation humaine du site depuis le 1er millénaire avant J.-C. 

Une population locale et phénicienne 

Cet espace présente une séquence stratigraphique qui s'étend du 8e au 1er siècle avant J.-C. Cependant, certains matériaux archéologiques de surface et d'autres découvertes fortuites pourraient indiquer une durée d'habitat un peu plus longue dans certains de ses secteurs, ou du moins une fréquentation du site à l'époque romaine impériale. Depuis sa fondation au début de la phase tartessienne, Cerro Macareno a peut-être connu la présence d'une double population, locale et phénicienne, car ses caractéristiques archéologiques témoignent de cette double composante culturelle. En ce sens, les fouilles effectuées dans la zone ont montré une grande accumulation d'habitats superposés, ce qui augmente la richesse de l'établissement.

L'ancien nom du site est inconnu

Son nom ne semble pas avoir survécu à l'époque où les rapports géographiques et historiques romains ont été rédigés. Il en va de même, et pour les mêmes raisons, de la ville située jusqu'au Ve siècle avant J.C. sur le Cerro de la Cabeza de Santiponce et du sanctuaire d'El Carambolo. D'autre part, des enclaves sont restées jusqu'à l'époque romaine à Alcalá del Río, Séville, San Juan de Aznalfarache et Coria del Río, entre autres villes, d'où leurs anciens toponymes : Ilipa, Spal, Osset et Caura.

Un site important lié au Guadalquivir

Carmo (Carmona) se trouvait également dans une zone proche, et d'autres études ont suggéré qu'il s'agissait de la capitale de la région, avec plusieurs colonies annexes, dont celle établie sur le Cerro Macareno. Pour cette raison, son port fluvial pourrait également avoir été utilisé par Carmo. Un déplacement soudain du secteur fouillé au sud-est de la colline, daté de la fin du IIIe siècle avant J.C., suggère l'implication du site dans la bataille d'Ilipa, un épisode guerrier de la deuxième guerre punique. Les raisons de son déclin, étroitement liées au Guadalquivir et aux changements de son cours, démontrent la dépendance de la population à l'égard des possibilités économiques offertes par le fleuve. Ce fait peut faire du Cerro Macareno un exemple unique pour l'analyse des modèles de logement applicables à de nombreuses autres enclaves riveraines.

Un lieu de commerce international

Grâce à l'analyse et à l'évaluation de son matériel archéologique, le site a contribué à l'organisation de nombreuses autres découvertes dans le sud de l’Espagne, ce qui a permis d'étudier en détail, ce qui n'avait jamais été fait auparavant, le commerce international, en particulier avec le monde phénico-punique. Les bases de connaissances fournies par les travaux réalisés dans les années 1970 sur le site ont été renouvelées et élargies grâce aux données obtenues par les recherches sur d'autres sites, mais aussi grâce à la révision de l'ancienne documentation du Cerro Macareno lui-même, dans de nouvelles perspectives d'étude.

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