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OMC - Lourd héritage pour Roberto Azevêdo

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 11 septembre 2013, mis à jour le 12 septembre 2013

Fraîchement intronisé directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce, le Brésilien Roberto Azevêdo, s'est exprimé lundi dernier face aux 159 représentants des pays membres. Une chose est déjà sûre : la conférence de Bali prévue au mois de décembre prochain ne sera pas salvatrice pour l'organisation.

"Je serai peut-être le second à ne pas conclure le cycle de Doha". Pour le premier discours officiel de Roberto Azevêdo, l'optimisme n'était pas de rigueur. Conscient de l'ampleur de la tâche qui l'attend, le Brésilien s'est montré réaliste. Il faut dire que la situation de l'OMC n'a rien de rassurant. Douze ans après leur lancement, les négociations de Doha n'ont toujours pas abouti. L'incapacité de l'OMC à mettre tous ses membres d'accord lui a fait perdre de sa crédibilité. C'est donc l'avenir de l'institution qui réside entre les mains d'Azevêdo désormais. Questionné par le quotidien brésilien Folha de São Paulo sur un éventuel happy ending à la fin de l'année, le néo-directeur général s'est montré clair : "les chances pour que les accords de Doha se concluent cette année s'élèvent à zéro".

Un système paralysé
Azevêdo l'avoue lui même, "le système [de l'OMC] est en difficulté". Un bel euphémisme. Le cycle de Doha, sensé faire profiter les pays en voie de développement des vertus du commerce international, n'a jamais eu l'effet escompté. La conjoncture de la dernière décennie a poussé les pays membres au repli sur soi. L'OMC ne disposant d'aucun pouvoir de sanction direct sur eux, certains états ont su trouver des parades aux règles du libre-échange au profit d'un protectionnisme à peine masqué. La concurrence déloyale de la Chine et de la Russie n'a fait qu'accentuer cette tendance.

Autre source de problèmes, la multiplication continue d'accords commerciaux bilatéraux. Plus nombreux chaque année, ils représentent une menace sérieuse à l'harmonie du libre-échange et donc à l'utilité même de l'organisation. Des négociations de ce type sont d'ailleurs en cours entre les États-Unis et l'Union Européenne.

Un pays natal embarrassant
Selon un rapport de l'Organisation Mondiale du Commerce du 17 juin 2013, le gouvernement Rousseff est celui qui a le plus adopté de mesures protectionnistes durant le premier semestre de cette année. Augmentation des droits de douane, durcissement des normes sanitaires des produits importés... Le Brésil semble peu concerné par les règles de l'OMC dont il est pourtant un membre fondateur. Si Roberto Azevêdo s'est refusé à toute critique envers son pays natal, il a cependant affirmé qu'aucun traitement de faveur ne lui serait accordé.

Alexandre DE CASTRO (www.lepetitjournal.com ? Brésil) jeudi 12 septembre 2013

Lire aussi : OMC - Un Brésilien élu à la tête de l'organisation

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 11 septembre 2013, mis à jour le 12 septembre 2013

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