Depuis 2010, l'Europe doit faire face à la plus grande crise migratoire que le Vieux Continent ai jamais connu. Une catastrophe annoncée ? Le Monde entier a les yeux fixés sur elle et attend de voir comment elle va s'en sortir.
La semaine dernière, l'Autriche a demandé à être exemptée de l'accueil de migrants dans le cadre de la répartition des réfugiés entre les pays de l'Union européenne. Effet boule de neige garantit. Mais cette crise n'était-elle pas prévisible ?
En tout cas, elle fut pour le moins « prophétisée ». En effet, dans son roman « Le Camp des Saints », publié en 1973, l'écrivain français Jean Raspail décrit les conséquences d'une immigration massive sur la civilisation occidentale, la France en particulier.
Traité à l'époque de fasciste, il n'en est pas moins que la vision qu'avait eue alors Jean Raspail en regardant la Méditerranée ressemble à ce qui se passe aujourd'hui. Il affirme dans une interview accordée en septembre 2015 : « La situation que nous vivons est moindre à côté de ce qui nous attend en 2050. Il y aura 9 milliards d'individus sur terre. L'Afrique est passée de 100 millions à un milliard d'habitants en un siècle, et peut-être le double en 2050. Est-ce que le monde sera vivable ? La surpopulation et les guerres de religion rendront la situation délicate. C'est alors que se produira l'envahissement, qui sera inéluctable. Les migrants viendront en grande partie de l'Afrique, du Moyen-Orient et des confins de l'Asie? ».
J'ai lu ce livre il y a plus de 25 ans, ma grand-mère en même temps que moi, et toutes deux nous sommes dits à l'époque que c'est ce qui pendrait, un jour, inéluctablement, au nez des pays occidentalisés et de la France. Et ma grand-mère de rajouter après cette lecture : « Tu vois ma fille, sur notre Caillou, il fera toujours bon vivre ».
Nous sommes en 2017. Nous y sommes. Jean Raspail était bel et bien un visionnaire et je ne peux m'empêcher de penser à un autre écrivain français, Michel Houellebecq, condamné en 2015 avec son roman Soumission.
RÉSUMÉ :
Dans la nuit, sur les côtes du midi de la France, cent navires à bout de souffle se sont échoués, chargés d'un million d'immigrants. Ils sont l'avant-garde du tiers-monde qui se réfugie en Occident pour y trouver l'espérance. À tous les niveaux, conscience universelle, gouvernements, équilibre des civilisations, et surtout chacun en soi-même, on se pose la question trop tard : que faire ? C'est ce choc inéluctable que raconte Le Camp des Saints.
Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints est le livre qui a fait connaître Jean Raspail au grand public. Il révélait la fascination de l'auteur pour les causes perdues et les peuples disparus, une fascination qu'on continuera d'observer à travers la suite de son ?uvre. » Y a-t-il un avenir pour l'Occident ? » demandait-il à l'époque. Certains ont été choqués par la façon dont la question était posée, d'autres, en France comme à l'étranger, ont parlé d'?uvre prophétique. »
On n'épousera ou on n'épousera pas le point de vue de Jean Raspail, pouvait-on lire sur la quatrième de couverture de la première édition. Au moins le discutera-t-on, et passionnément. Ce débat n'a rien perdu de son actualité.