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Législatives 2022 : Roland Lescure, candidat de la Majorité présidentielle

Roland LescureRoland Lescure
Roland Lescure
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 26 mai 2022, mis à jour le 27 mai 2022

Les Français des États-Unis et du Canada sont appelés aux urnes les 4 et 18 juin 2022, dans le cadre des élections législatives. Nos éditions deux éditions américaines — New York et Miami — partent à la rencontre des candidats à la députation pour la première circonscription des Français établis hors de France — qui comprend les États-Unis et le Canada.

 

Roland Lescure est le candidat Ensemble!, de la Majorité présidentielle pour les élections législatives en Amérique du Nord.

 

Roland Lescure

 

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous représenter aux prochaines élections législatives ?

Il y a cinq ans, les raisons pour lesquelles je me suis présenté étaient évidentes : la nécessité de s’ériger contre le populisme à l’heure du Brexit et de l’élection de Donald Trump. Il y avait surtout un homme, Emmanuel Macron, un programme, une vision pour la France qui m’ont convaincu de m’engager. Cette année, avant de décider de me représenter, j’ai pris le temps de réfléchir. D’un point de vue personnel à ce que cela impliquait pour ma famille mais aussi d’un point de vue politique sur ce que je pouvais continuer d’apporter à la majorité présidentielle. Je suis plus que jamais convaincu que la politique n’est pas une profession mais un engagement. Je ne me représenterai pas à un troisième mandat, mais je crois avoir encore des choses à faire. Pour que la France continue d’être leader en Europe, nous devons engager de grandes réformes en matière de santé, d’éducation et sur le plan environnemental. Pour mieux partager la valeur, il faut aussi que nous créions plus de richesses. Je sais que le Président n’a qu’une obsession pour ce second mandat : livrer des résultats. Je veux mettre toute mon énergie et mon expérience pour y parvenir.

 

Quel est votre rapport avec la circonscription d’Amérique du Nord après cinq années passées à Paris et cinq ans de mandat ?

Je sais d’où je viens et ce que l’Amérique du Nord a pu apporter à ma vision du monde. En tant que parlementaire, je me suis attaché à insuffler une approche nord-américaine à nos débats et à nos politiques publiques. Quand le Président de la République souhaitait faciliter l’accès aux services publics, je lui ai proposé que nous nous inspirions de Service Canada. Cela s’est concrétisé par les Maisons France Service, dont nous allons développer l’extension pour les Français de l’étranger avec une plateforme téléphonique qui permettra de joindre l’ensemble des services publics 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Sur la loi PACTE et sur l’entrepreneuriat, je me suis fortement inspiré des pratiques canadiennes et américaines pour faciliter la création d’entreprises mais aussi en important des notions venues d’ici comme les entreprises à mission.

Lorsqu’on habite de ce côté de l’Atlantique, on se sent à la fois éloigné du pays et tellement fier d’être Français. Notre vision du monde est à deux vitesses, tournée d’une part vers le continent nord-américain et d’autre part, vers l’Europe. Mon engagement est une recherche d’équilibre entre mon mandat national et la défense des intérêts des Français d’Amérique du Nord. Le lien que j’ai avec l’Amérique du Nord reste fort et s’est toujours maintenu, malgré les contraintes de la pandémie, à travers des déplacements, réunions publiques, infolettres, courriels, courriers, et visioconférences.

 

Quel bilan tirez-vous de ce premier mandat ?

Pendant cinq ans, j’ai été pleinement engagé au service des Françaises et des Français d’Amérique du Nord. Je crois avoir honoré la confiance qu’ils m’ont accordée en 2017 en les écoutant, en apportant des solutions concrètes, ou encore en votant des lois qui accompagnent la transformation de notre pays.

Nous avons fait de l’enseignement une priorité. Nous avons renforcé les programmes bilingues dans les systèmes éducatifs locaux et largement augmenté les subventions aux associations FLAM. Nous avons aussi créé des Instituts de formation à l’étranger pour former plus de professeurs.

Nous avons amélioré la lisibilité de la fiscalité. La CSG-CRDS est maintenant considérée comme un impôt par le fisc américain, avec 10 ans de rétroactivité pour les sommes déjà perçues. Concrètement, cela veut dire que vous pouvez déduire la CSG-CRDS payée en France de vos impôts américains, comme c’était déjà le cas au Canada.

Enfin et surtout, nous avons lancé un grand chantier de simplification des démarches administratives. L’identité numérique est aujourd’hui disponible pour tous les Français de l’étranger qui peuvent se connecter sur France Connect. Les certificats de vie et les actes notariés ont été dématérialisés et mutualisés.

Ces cinq dernières années ont surtout été marquées par une crise sanitaire sans précédent qui a bouleversé nos vies, changé notre vision du monde et modifié nos habitudes. Malgré ces contraintes, nous avons maintenu le contact avec les Françaises et Français d’Amérique du Nord qui avaient besoin qu’on les accompagne comme nous l’avons fait. Nous avons apporté une réponse personnalisée à plus de 6 000 courriels, organisé des réunions publiques pour répondre aux questions, et informé via une quarantaine d’infolettres. Nous avons aussi voté un plan de soutien spécifique aux Français de l’étranger qui a permis de financer des bourses et des aides sociales pour nos compatriotes en Amérique du Nord.

Depuis cinq ans, en tant que député, j’ai contribué à transformer la France. Les résultats sont là avec un chômage au plus bas depuis 15 ans, et pour les jeunes depuis 30 ans. La France est le pays le plus attractif d’Europe avec un niveau de création d’entreprises record et un rebond au sortir de la crise sanitaire plus solide que dans de nombreux autres pays.

 

Vous essuyez quelques critiques de la part des nouveaux venus dans la course aux législatives sur la circonscription d’Amérique du Nord, que leur répondez-vous ?

C’est la première fois qu’un député des Français de l’étranger est Président d’une commission permanente à l’Assemblée nationale. La reconnaissance que j’ai gagnée au Parlement m’a permis d’acquérir de l’influence dans les arbitrages qui concernent les Français d’Amérique du Nord. J’ai ainsi pu négocier la suppression du délai de carence à la sécurité sociale pendant la pandémie, une liste étendue de motifs impérieux, permettant aux Français d’Amérique de rentrer en France au plus fort de la crise ou encore une expérimentation pour la dématérialisation du renouvellement de passeports au Canada.

Loin des critiques, je m’attache surtout à présenter notre projet et à défendre mon bilan sur le terrain auprès des Françaises et Français d’Amérique du Nord. Ces dernières semaines, avec mon suppléant, Christopher Weissberg, nous sommes allés à leur rencontre partout sur le territoire : de New-York à Miami, de Washington DC à Montréal, de Saint-Jérôme au Québec à Vancouver, de Seattle à Los Angeles, de San Francisco à Boston.

 

Aujourd’hui, que constatez-vous quant aux préoccupations des Français d’Amérique du Nord ?

Nos compatriotes sont encore inquiets des effets de la crise sanitaire et économique sur leurs vies à l’étranger. La distance qui s’est parfois accrue avec leurs proches restés en France, le virus qui circule encore, l’inquiétude de ne pas obtenir de visas au Canada et aux Etats-Unis. Je suis en négociation constante avec les autorités américaines et canadiennes pour améliorer leur situation notamment concernant les visas E2 aux États-Unis et sur la question d’accès à la résidence permanente au Canada.

Les échanges de ces dernières semaines ont été extrêmement riches et me confirment dans l’ambition que nous devons porter pour les Françaises et Français d’Amérique du Nord. Partout, ils m’ont fait part de leurs priorités, comme la simplification administrative qui est au cœur de leurs préoccupations et que je poursuivrai avec détermination. Ils souhaitent que l’éducation en français continue à être plus accessible et que nous poursuivions notre soutien actif aux associations.  

 

Comment voyez-vous votre second mandat de député, si vous êtes réélu, pour répondre à ces préoccupations ?

Je le vois comme « un mandat au carré », c’est-à-dire un mandat où nous faisons plus, mieux, avec et pour les Français. Un mandat autour de trois piliers : l’éducation, une société pour tous, et la simplification administrative. Nous voulons faciliter l’accès à un enseignement de qualité en Français avec la mise en place d’un chèque permettant aux enfants de garder un lien fort avec notre langue (à utiliser notamment dans les associations FLAM et Instituts français). Une meilleure accessibilité passe aussi par une Agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE) modernisée et confortée dans ses moyens. Par ailleurs, nous savons combien le tissu associatif est essentiel. Les subventions seront augmentées et fléchées vers des associations porteuses d’initiatives environnementales. Le Pass Culture sera quant à lui étendu aux jeunes Français de l’étranger avec 300 € pour découvrir une offre culturelle en français. Enfin, nous créerons France Service Français de l’étranger, une plateforme permettant de joindre l’ensemble des services publics 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le déplacement en consulat ne sera plus nécessaire pour le dépôt de procuration et le renouvellement des titres d’identité. Nous faciliterons l’accès au vote pour l’ensemble des élections, avec notamment le vote par internet. Autant d’actions à mettre en œuvre pour améliorer le quotidien des Français d’Amérique du Nord.

 

Vous menez votre campagne sous les couleurs du parti présidentiel qui vous a réinvesti, comment est financée votre campagne ?

Les règles en la matière sont fixées par la commission des comptes de campagne. Tout est très encadré. Je finance ma campagne grâce à des dons de personnes physiques, plafonnés à 4,600 € par donateur. Depuis 2017, ceux-ci doivent obligatoirement être de nationalité française ou résidents fiscaux en France. L’État rembourse par ailleurs la moitié des dépenses pour les candidats obtenant plus de 5% des suffrages, ainsi que les frais de déplacement. De ce point de vue on est très loin des excès qu’on observe aux États-Unis !

 

Un autre candidat se réclame de la majorité présidentielle, qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Je suis le seul candidat officiel de la majorité présidentielle, sans aucune ambiguïté. Je note pour autant avec amusement que l’étiquette semble porteuse à certains qui s’en réclament, alors qu’ils n’ont pas ménagé leurs critiques envers la dite majorité pendant le quinquennat. En ce qui me concerne, seuls m’importent la défense de notre bilan et la présentation de notre projet.