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La fonte du permafrost canadien : menace latente de la survie de l’humanité

Le permafrost de Yukon au Canada menacé par le réchauffement climatique. Le permafrost de Yukon au Canada menacé par le réchauffement climatique.
Écrit par Madeleine Donnadieu
Publié le 16 mai 2023, mis à jour le 16 mai 2023

La planète témoigne d'un cycle chaotique : la fonte du permafrost Canadien, due au réchauffement climatique global, libère des gaz à effets de serre, eux même sources principales du dérèglement climatique. Quelle menace représente réellement la fonte actuelle du permafrost pour la survie des populations et écosystèmes ? 

 

Les terres canadiennes impactées 

Particulièrement présent en Alaska et en Sibérie, le permafrost caractérise le sol perpétuellement gelé des régions arctiques. Représentant 20% de la surface terrestre de la planète, le permafrost est présent dans les Basses-Terres de la baie d’Hudson, au nord du Canada, précisément à proximité des provinces d’Ontario et du Manitoba. Contrairement à bien d’autres voies maritimes situées à de telles latitudes, la baie d’Hudson reste gelée pendant une bonne partie de l’été, ses surfaces de glace réfléchissant les rayons du soleil maintiennent les températures à des niveaux relativement bas.

 

Le réchauffement climatique global que connaît l’humanité depuis ces dernières décennies impacte directement la survie du permafrost. En effet, les températures croissantes des régions entraînent le dégèlement de celui-ci lourd de conséquences. De nombreux bâtiments, inadaptés aux répercussions de ce phénomène,  se sont déjà effondrés en Russie au cours de ces dernières années. 

 

La production de gaz à effet de serre, le permafrost comme « bombe à retardement »

Selon Sergueï Zimov, géophysicien et écologue russe, « la fonte du permafrost menace directement le climat ». En effet, la fonte du permafrost libère dans l’atmosphère du carbone et du méthane. Un gaz qui, selon The United Nations Environment Programme (UNEP), a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. L’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère - ayant pour conséquence directe la hausse de température atmosphérique - entraîne ainsi l’accélération de la fonte du permafrost : on parle de boucle rétroactive. Pour de nombreux experts, il s’agit là d’une menace grave à la survie des populations et des écosystèmes, et de l’humanité en général. Au total, le permafrost renferme 1,5 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. 

 

 

La délivrance du mercure et des virus, les risques des poisons naturels

L’ère glacée cache de grandes réserves de mercure. Cet élément, naturellement présent dans l’écorce terrestre, est libéré dans l’environnement par l’activité volcanique, l’érosion des roches, mais aussi à la suite des activités humaines.  Or sa présence à proximité des populations et écosystèmes s’avère être extrêmement alarmante. En effet, le mercure peut avoir des effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, et sur les poumons, les reins, la peau et les yeux. Le mercure est considéré par l’OMS comme l’un des dix produits chimiques ou groupes de produits chimiques extrêmement préoccupants pour la santé publique. Les principaux touchés sont les peuples autochtones du nord de l’Ontario, mais également les animaux chassés et pêchés. Des chercheurs ont également trouvé dans le permafrost des virus vieux de dizaines de milliers d’années comme le Mollivirus, représentant un risque de maladies dont les cures restent inconnues. 

 

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