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Gaza: négociations au Caire pour une trêve, nouveaux bombardements meurtriers

Des négociations ont repris dimanche au Caire en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas pendant le ramadan dans la bande de Gaza, soumise à de nouveaux bombardements Israël.

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Écrit par AFP
Publié le 3 mars 2024, mis à jour le 4 mars 2024

Des négociations ont repris dimanche au Caire en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas pendant le ramadan dans la bande de Gaza, soumise à de nouveaux bombardements israéliens meurtriers alors que le territoire palestinien assiégé est menacé de famine selon l'ONU.

Selon un média progouvernemental égyptien, des représentants du Qatar et des Etats-Unis se trouvent au Caire, où des envoyés du Hamas devaient leur "donner une réponse à la proposition élaborée à Paris" fin janvier, a indiqué une source proche du mouvement islamiste palestinien.

La proposition des médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte - porte sur une pause de six semaines des combats et la libération de 42 des 130 otages israéliens --dont 31 seraient morts-- encore retenus à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés par Israël.

L'objectif est de parvenir à une trêve dans les hostilités, déclenchées il y a bientôt cinq mois, avant le début du mois du jeûne musulman, qui commence cette année le 10 ou 11 mars.

"Les Israéliens ont accepté en principe les éléments de l'accord", avait assuré samedi un haut responsable américain à Washington, mais Israël n'a pas confirmé ces informations.

Une trêve pourrait être signée d'ici "24-48 heures" si Israël "accepte les demandes du Hamas", a dit dimanche à l'AFP un haut responsable du mouvement palestinien, sous couvert d'anonymat.

Elles incluent "le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l'aide humanitaire" de l'ordre de "400 à 500 camions par jour", a-t-il ajouté, contre environ 80 actuellement. Le Hamas réclame également un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Gaza.

Et Israël, qui a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, n'a jusqu'à présent pas annoncé d'intention de se joindre aux négociations en Egypte, exigeant que le Hamas fournisse une liste des otages encore retenus à Gaza.

- Famine "quasiment inévitable" -

afp

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé le lancement prochain d'une opération d'envergure sur Rafah (sud), pour vaincre le Hamas dans son "dernier bastion".

Cette perspective inquiète la communauté internationale car la ville abrite près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés, piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Dimanche soir, un correspondant de l'AFP a rapporté plusieurs frappes aériennes israéliennes sur Rafah et Khan Younès plus au nord.

Des témoins ont également indiqué à l'AFP qu'une frappe israélienne avait touché un camion humanitaire à Deir el-Balah (centre). Contactée par l'AFP, l'armée israélienne à affirmé sans fournir de détails: "Ce n'est pas un camion humanitaire qui a été touché".

Pour sa part, le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué sur X (ex-Twitter) avoir "transporté cinq morts et quatre blessés suite au ciblage d'un camion par un drone israélien (...) à Deir el-Balah".

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas depuis la bande de Gaza qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont aussi été enlevées lors de l'attaque. Une trêve fin novembre avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens emprisonnés par Israël.

En près de cinq mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, les opérations militaires israéliennes déclenchées en représailles ont fait 30.410 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Il a fait état de 90 morts en 24 heures, dont 14 membres de la famille Abou Anza, parmi lesquels les bébés jumeaux de quelques mois Naïm et Wissam, dans une frappe sur leur maison à Rafah.

"Honnêtement, il n'y avait aucune présence militaire dans la maison, seulement des civils", a raconté à l'AFP, Shehda Abou Anza, un neveu. "Il y avait peut-être plus de 15 enfants dans cette maison" de quatre étages complètement détruite. "Tous des bébés et des enfants en bas âge".

afp

La guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire et la famine est "quasiment inévitable" pour 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population de Gaza, d'après Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha, l'agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

- Aide à grande échelle -

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé samedi sa "grave préoccupation" et appelé à la livraison sans entraves d'une aide humanitaire "à grande échelle".

Face aux difficultés de l'acheminer par la route dans le territoire bouclé par Israël, plusieurs pays ont mené des parachutages d'aide sur la bande de Gaza ces dernières semaines, dont les Etats-Unis samedi.

Les cargaisons par voie terrestre, soumises au feu vert d'Israël qui impose un blocus à Gaza depuis 2007, n'arrivent qu'en quantité très limitée via Rafah, depuis l'Egypte, selon l'ONU.

afp

Leur acheminement est périlleux en raison des combats, des bombardements israéliens, des décombres bloquant des routes et parfois de pillages.

Une distribution d'aide dans la ville de Gaza a tourné au drame jeudi quand plusieurs centaines de personnes se sont ruées sur des camions d'aide humanitaire.

Le Hamas affirme que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule affamée et fait état de 118 morts et 760 blessés.

afp

Une équipe de l'ONU a dit avoir constaté "un grand nombre" de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admis de nombreuses victimes tandis que la communauté internationale a réclamé une enquête.

Dimanche, Israël a évoqué des tirs contre "plusieurs voleurs" qui représentaient "une menace immédiate" envers les soldats chargés de sécuriser la zone.

L'enquête préliminaire "a confirmé qu'aucune frappe n'a été effectuée par (l'armée) en direction du convoi d'aide", a affirmé le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, selon lequel "la majorité des Palestiniens ont été tués ou blessés à la suite de la bousculade".

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Publié le 3 mars 2024, mis à jour le 4 mars 2024

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