FORMATION - L'éducation nationale et Dassault Système main dans la main pour former des étudiants

(Crédit: DR)

L'éducation nationale, une grande entreprise française et une université sud-africaine ont décidé de s'associer pour créer un centre de formation dédié aux ingénieurs. Visite avec le Petitjournal.

"Voici le premier avion conçu sans aucun prototype, tout s'est passé uniquement sur ordinateur. Ensuite il a été fabriqué et le premier exemplaire sorti d'usine a été testé en vol". En une phrase, Stéphane Bouyé a conquis son auditoire. En face de lui, des chercheurs venus se renseigner sur le PLMCC : un nouveau centre de formation.

Il est né il y a 2 ans d'un partenariat original : d'un coté l'éducation nationale française qui envoie un professeur chargé de créer le centre. De l'autre, la Cape Peninsula University of technology qui fournit le budget, les locaux et les étudiants. Enfin, une entreprise française, ici Dassault Système, qui permet l'utilisation gratuite de son logiciel : Catia V6.

Une centaine d'heures de formation

Démarré il y a 2 ans dans un bureau vide, le centre de formation tourne bien, une centaine de personnes ont déjà suivi des cours sur le logiciel.

Les étudiants qui se croisent ici ont des parcours différents : certains viennent du design industriel, d'autres sont ingénieurs en mécanique, d'autres en électricité? Car le logiciel permet de tout concevoir et de tout tester avant fabrication.

"Nous formons chacun sur la partie du logiciel qui l'intéresse, une formation dure une centaine d'heure. Ensuite, les étudiants sont capables d'utiliser le logiciel de façon assez basique. S'il faut approfondir, ils peuvent revenir nous voir", précise Stéphane Bouyé, le directeur exécutif du centre.

Un concept qui semble bien fonctionner. Les professeurs des différentes spécialités envoient les futurs ingénieurs apprendre l'utilisation du logiciel pour s'en servir ensuite lors de la réalisation de leurs projets : certains sont en train de dessiner une voiture de course, d'autres s'essaient à la fabrication d'un scanner 3D.

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Et le centre de formation ne se contente pas d'aider à la réalisation des prototypes des autres, il lance ses propres projets. Les étudiants du PLMCC vont participer à l'Eco-marathon Shell : il faut parcourir le plus de kilomètres possible en utilisant le moins d'énergie possible. Les élèves ont déjà dessiné leur voiture : un modèle électrique qu'ils devraient présenter à Dubaï en 2015.

Du dessin à la pièce réelle

Une fois les plans réalisés sur ordinateur, il ne reste plus aux étudiants qu'à passer dans la salle adjacente. Là, grâce à l'imprimante 3D, au scanner 3D et au découpage laser, ils peuvent fabriquer une grande partie de leur prototype eux-mêmes.

"Les élèves peuvent concevoir une pièce sur le logiciel, puis envoyer les plans à l'imprimante 3D qui va la leur fabriquer immédiatement", indique Stéphane Bouyé. "A l'inverse, ils peuvent scanner une pièce dont ils ont besoin pour l'intégrer ensuite dans le logiciel et ainsi tester sa pénétration dans l'air ou sa résistance", ajoute-t-il.

Un centre bientôt autonome

Pour faire tourner son centre de formation, le directeur a rapidement formé une équipe : un étudiant en doctorat est salarié pour donner des cours, des étudiants en master viennent également l'aider.

Stéphane Bouyé devrait quitter le Cap à la fin de l'année scolaire, il ne devrait pas être remplacé, son équipe étant capable de prendre la relève.

Il existe déjà 6 centres semblables à celui-ci dans le monde. "Le but de ce type de formation est de réduire le fossé entre l'industrie et l'université pour que les étudiants soient attractifs sur le marché du travail. Ici on les forme sur un logiciel utilisé par de très nombreuses entreprises", explique Stéphane Bouyé. Un partenariat entre l'éducation nationale et les grands groupes français qui vise à promouvoir l'enseignement à la française en même temps que les grandes entreprises tricolores.

Marie Dumoulin (www.lepetitjournal.com/lecap.html) mercredi 9 octobre 2013