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Récap de la semaine du 2 au 9 février 2024 : Code civil unifié, Ladakh et espionnage

Chaque vendredi, lepetitjournal.com Inde vous offre un récapitulatif des infos de la semaine. Cette semaine en une, l’Uttarakhand, premier État à obtenir un Code Civil Unifié depuis l’indépendance.

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Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 9 février 2024, mis à jour le 9 février 2024

Pour écouter le récap de la semaine :

 

L’Uttarakhand présente son projet de code civil unifié

L’Uttarakhand, gouverné par le BJP, est devenu le premier État à adopter le projet de loi sur le Code civil unifié (UCC). Ce projet, qui remonte à l'indépendance du pays, souhaite donner les mêmes opportunités, devoirs et droits à l'ensemble de la population indienne quelle que soit sa religion.

Après avoir remercié Narendra Modi pour son soutien, le ministre en chef de l’Uttarakhand, Pushkar Singh Dhami, a déclaré : "Aujourd’hui est un jour important pour l’Uttarakhand. Nous avons adopté un projet de loi que la population dans l’ensemble du pays réclame depuis longtemps, et l’Uttarakhand est le premier à l’adopter. Je tiens à remercier tous les députés et les habitants de l’Uttarakhand qui nous ont donné l’occasion de prendre le pouvoir et d’adopter ce projet de loi”.

Selon lui, cette loi est avant tout une garantie de protection pour les femmes : “Ce projet donnera le droit à l’égalité à tous sans aucune discrimination sur des questions comme le mariage, la pension alimentaire, l’héritage et le divorce... Il éliminera principalement la discrimination à l’égard des femmes”.

Parmi les provisions de la loi : 

  • Interdiction de la polygamie
  • Âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes. 
  • Même droit à l’héritage pour le fils comme pour la fille. 
  • Reconnaissance des enfants nés hors mariage
  • Mêmes droits pour les enfants adoptés que pour les enfants biologiques. 
  • Obligation pour les couples non mariés vivant sous le même toit de se déclarer auprès de la police sous peine d’amende voire d’une peine de 6 mois de prison.

Certaines provisions ont fait l’objet de beaucoup de critiques. Tout d’abord, la loi mentionne le terme “relation cis-genre” et ne donne aucune spécification pour les couples LGBTQIA+, ce qui inquiète la communauté, qui se demande aussi si leur relation sera considérée comme légitime.

Ensuite, selon l’Uttarakhand Mahila Manch, organisation de défense des droits des femmes, “des droits fondamentaux sont soit refusés soit enlevés aux femmes avec ce code”. Dans une déclaration publique, l'organisation regrette que le code soit avant tout un moyen d'interdire les lois familiales musulmanes telles que la polygamie ou la pratique de l’halala, (qui permet de se remarier avec son ex-épouse que si celle-ci a formé et consommé une autre union),ou l’idat, de ,même que les pratiques progressives comme le mehr (argent donner à l’épouse pour sa propre sécurite financière) et le nikhanama (contrat de mariage). Enfin, il ne protègerait pas les femmes hindoues des discriminations dont elles peuvent faire l'objet au sein des familles étendues.

La loi ne s’appliquera pas aux Scheduled Tribes, qui représentent tout de même 3 % de la population.

L’opposition a demandé que le texte soit analysé et débattu par un comité spécial de l'Assemblée de l'Uttarakhand. Le gouverneur doit encore approuver la loi.

A lire aussi : Vers un code civil unifié de l’Inde ?

Le Ladakh veut le statut d’État

Malgré le froid glaçant, des milliers d’habitants du Ladakh se sont rassemblés pour demander le statut d’État et plus de protection et de représentation au sein du gouvernement de l’Union. 

En effet, depuis la révocation de l’article 370 en août 2019, le territoire du Ladakh est devenu un territoire de l’Union sans législature.

Selon Haji Ghulam Mustafa, le conseiller juridique du Leh Apex et de l’Alliance démocratique de Kargil, les organisateurs de la manifestation, "depuis que le Ladakh est devenu un territoire de l’Union, tous nos pouvoirs centrés sur le peuple se sont affaiblis. Lorsque nous faisions partie du Jammu-et-Cachemire, nous avions quatre membres à l’Assemblée et deux au Conseil législatif. Aujourd’hui nous ne sommes plus représentés à l'Assemblée”.

En amont de la manifestation, les deux organisations ont soumis un projet de loi visant à modifier la loi de réorganisation du Jammu-et-Cachemire de 2019, afin de doter le Ladakh du statut d’État et d’un statut sous l’Annexe 6 de la Constitution indienne. 

La sixième annexe de la Constitution indienne concerne l'administration des zones tribales comme dans les États d'Assam, du Meghalaya, de Tripura et du Mizoram. Il prévoit des dispositions spéciales pour l'administration et la gouvernance de ces zones, dans le but de protéger les droits et les intérêts des populations tribales. Le programme définit des conseils de district autonomes et des conseils régionaux, leur accordant des pouvoirs législatifs et exécutifs pour gouverner ces zones. 

Dans la même continuité, ils souhaitent aussi obtenir deux sièges au Parlement, l’un pour Leh, l’autre pour Kargil, et une plus grande opportunité d’emplois dans la fonction publique pour la population.
 

Un espion pakistanais arrêté en Uttar Pradesh

L’équipe antiterroriste de l’Uttar Pradesh (UP ATS) a arrêté un agent du renseignement inter-services pakistanais (ISI) qui travaillait au ministère des Affaires étrangères et était affecté à l’ambassade indienne à Moscou.

L'accusé, Satyendra Siwal, est en poste à l’ambassade depuis 2021. Natif de Hapur, il a travaillé comme MTS (Multi-Tasking Staff) au ministère des Affaires étrangères.

Au cours de son interrogatoire, Satyendra Siwal a révélé qu’il avait l’habitude de corrompre des fonctionnaires du gouvernement indien avec de l’argent pour obtenir des informations sur l’armée indienne et son fonctionnement quotidien. Il a également été accusé de transmettre des informations cruciales et confidentielles sur l’ambassade indienne, le ministère de la Défense et les Affaires étrangères aux responsables de l’ISI.

Selon des sources, le ministère des Affaires étrangères (MEA) est au courant de l’arrestation de Siwal et travaille avec les autorités enquêtant sur l’affaire.

Et un pigeon soupçonné d'espionnage libéré après neuf mois

Pigeon

L’espionnage est une affaire sérieuse… Qui prend parfois des proportions étonnantes. Ainsi un pigeon, trouvé près d’un port de Mumbai, avec deux anneaux métalliques attachés à sa patte et ce qui ressemblait à un message en chinois sur le dessous de ses ailes a été arrêté en mai dernier sur des soupçons d’espionnage. 

L’animal avait été mis en quarantaine au Bai Sakarbai Dinshaw Petit Hospital for Animals de la ville en attendant la fin de l'enquête. Après “une enquête approfondie et en bonne et due forme”, il a été conclu qu’il ne s’agissait pas d’un agent aviaire d’espionnage, mais probablement d’un oiseau de course taïwanais désorienté qui s’était égaré. 

Il n’aura pas fallu neuf mois pour conclure cela, mais la police ayant oublié de fournir le rapport à l'hôpital, celui-ci a dû obtenir l’aide de l’organisation à but non lucratif PETA pour obtenir la libération de l’animal. Il vient enfin d'être libéré.

L’organisation a déclaré “Comme tous les oiseaux, les pigeons devraient être libres de s’envoler dans le ciel, de chercher de la nourriture et d’élever leurs petits en couple”, a déclaré Poorva Joshipura, directrice de PETA Inde, dans un communiqué, qui note que les pigeons font preuve de conscience de soi et d’intelligence.

Selon les sources du Washington Post, il s’agit de la troisième affaire de la sorte : en 2015, l’emprisonnement d’un pigeon avait provoque l’amusement de l’Inde et du Pakistan, et en 2020, la police a brièvement retenu un pigeon de pêcheur pakistanais après qu’il a survolé la frontière lourdement militarisée du pays.

 

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