Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

MOBILITE ETUDIANTE – La France maintient son rang malgré un ralentissement

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 15 janvier 2017, mis à jour le 13 janvier 2017

 

Les chiffres 2014 UNESCO de la mobilité étudiante internationale, publiés il y a un mois, montrent des évolutions importantes dans le monde et préoccupantes pour la France. 

Durant les 15 dernières années, le nombre d'étudiants parcourant le monde a doublé pour atteindre 4,3 millions. En 2015, la France a attiré 310 000 étudiants étrangers. Selon l'Unesco la France était en 2014 le quatrième pays d'accueil des étudiants en mobilité après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ainsi que le premier pays d'accueil non anglophone.  Mais alors que la mobilité étudiante mondiale a progressé de +23% entre 2009 et 2014, la France a progressé deux fois moins rapidement (+11,2%).

Ses concurrents directs parmi les destinations majeures enregistrent pour la plupart des hausses plus rapides, notamment les pays anglo-saxons : le Canada (+75%), qui passe en 7ème position des pays d'accueil; les Etats-Unis (+27%) et le Royaume-Uni (+16%), qui se confortent en tête des destinations. Par ailleurs, les Pays-Bas passent du 24e au 12e rang avec 199% de croissance.

La Francophonie semble être un bon moyen d'attirer la mobilité internationale étudiante puisque d'autres pays en partie francophones comme la Belgique (+64%) ou la Suisse (+42%) se distinguent par leur dynamique.

La progression est encore plus spectaculaire sur des pays auparavant moins attractifs, mais qui développent ainsi rapidement leur influence régionale.

La Russie notamment talonne la France devient le 5ème pays d'accueil devant l'Allemagne et le Japon, avec 65 % de croissance. 

La Chine quant à elle devient 9e pays d'accueil avec près de 80 % de croissance tandis que l'Arabie Saoudite passe du 27e au 11e rang des pays d'accueil, par sa politique de bourses d'études islamiques. La Turquie passe du 25e au 17e rang, en enregistrant une croissance de +120% d'étudiants internationaux.

Ces quatre pays ont clairement choisi pour cible la formation d'étudiants étrangers dans le cadre d'une nouvelle stratégie d'influence, sur une zone géographique ou un groupe de populations:

L'Arabie saoudite fait une entrée en force sur le continent africain, attirant les étudiants avec des bourses islamiques : les33 727 étudiants africains accueillis en 2014 contre 2 447 en 2009 représentent 50% de la mobilité entrante dans le pays contre 19% auparavant. Sont particulièrement concernés, dans l'ordre : le Nigéria, la Mauritanie, le Mali, l'Erythrée, la Somalie, le Kenya et le Tchad.

La Russie porte l'essentiel de ses efforts sur les membres de la Communauté des Etats indépendants (organisation des anciennes républiques soviétiques). Le nombre des étudiants de cette zone accueillis dans le pays a augmenté de 80% en cinq ans et ils représentent désormais 77% des étudiants étrangers en mobilité entrante contre 59% auparavant.   

La Chine ne diffuse aucune information sur la provenance de ses étudiants en mobilité entrante, mais la mobilité africaine vers ce pays serait en augmentation, dans la suite logique du développement des instituts Confucius en Afrique destinés à développer l'apprentissage du chinois, et de l'implantation économique du pays sur ce continent (achat de terres agricoles, de mines, investissements industriels...).

La très forte augmentation de la mobilité entrante en Turquie repose essentiellement sur des étudiants d'Asie centrale et du Moyen-Orient (76%). Les pays majeurs pour la Turquie sont dans l'ordre le Turkménistan, l'Azerbaïdjan, l'Iran, l'Afghanistan, la Syrie et l'Iraq.

 

La situation en France

Depuis 2006, sur la totalité des étudiants inscrits à l'université, y compris les étudiants français, les inscriptions en Doctorat ont diminué de 13%. Les inscriptions de doctorants internationaux ont diminué de 4,4% depuis 2011.

La croissance du nombre d'étudiants étrangers se fait dans les grandes écoles (+ 27 % sur les cinq dernières années) alors que les effectifs restent stables à l'université (+3 %).

La première zone d'origine des étudiants étrangers en mobilité en France est l'Afrique du nord (23%), suivie de l'Afrique subsaharienne (20%). Le Maroc, la Chine et l'Algérie restent les trois premiers pays d'origine.

Les luttes d'influences, voire de vision du monde, se traduisent dorénavant dans le domaine de l'attractivité universitaire. Or, par rapport aux autres puissances mondiales (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine) qui renforcent leurs positions, et aux puissances régionales (Russie, Arabie Saoudite, Turquie) qui jouent désormais dans la cour des grands, la France perd du terrain. C'est particulièrement le cas en Afrique, où la France voit son attractivité diminuer tout en restant le premier pays de destination des étudiants du continent.

Dans une interview donnée au Figaro, Béatrice Khaiat, directrice de Campus France, explique comment le gouvernement français compte doubler le nombre étudiants étrangers en France d'ici 2025.

RM (www.lepetitjournal.com) mardi 10 janvier 2017

Pour une étude complète des différents aspects de la mobilité étudiante en France et dans le monde, rendez-vous sur le site de Campus France.

 

logofbinter
Publié le 15 janvier 2017, mis à jour le 13 janvier 2017

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024