LYCÉE FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER – Rencontre avec les Boursiers Excellence Major

 

L'agence pour l'enseignement français à l'étranger a organisé pour la quatrième année consécutive une cérémonie en honneur des anciens élèves des lycées français ayant bénéficié après leur bac d'une bourse pour poursuivre leurs études en France. Destinée à féliciter ces étudiants brillants français ou étrangers francophones, la cérémonie a aussi été l'occasion pour eux d'échanger avec des représentants de grandes entreprises implantées à l'international dans le but de renforcer la diplomatie économique.  

 

La promotion 2011-2016 des Boursiers Excellence Major en présence de Jean-Marc Ayrault et Christophe Bouchard, directeur de l'AEFE 

« Qu'est-ce que les lycées français vous ont apporté ? » 

Près de 80 anciens élèves des lycées français de l'étranger étaient réunis au Quai d'Orsay pour une cérémonie de sortie organisée en leur honneur, en présence du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. 54 étaient issus de la promotion excellence major, une bourse qui leur permet de poursuivre après l'obtention de leur bac des études en France. Lors de la table ronde «les lycées français : incubateurs de talents ? »  animée par Virginie Herz, journaliste et ancienne élève du lycée de Freiburg en Allemagne, les intervenants ont été unanimes : la formation « à la française » est un vrai atout. 

Bérénice Martinez, 25 ans, d'origine anglaise n'avait aucun lien avec la France. Pourtant, alors qu'elle vivait avec ses parents en Australie, elle raconte avoir, dès l'âge de 13 ans, énormément insisté auprès de ses parents pour effectuer sa scolarité au lycée français. Maintenant conseillère politique à la délégation du Royaume-Uni à l'OCDE, Bérénice est consciente de sa chance car la formation au lycée français lui a permis de bénéficier de la Bourse Excellence Major (B.E.M.) Ce qui lui a ouvert les portes d'une double formation science politiques / sciences en France. Selon Bérénice, accéder à un tel cursus n'aurait pas été possible dans un autre pays. Pour Pierrick Chabi, 34 ans et qui a fondé Wakatoon, une application qui permet d'animer les coloriages des enfants, l'obtention de la B.E.M lui a ouvert de nombreuses portes. Il a pu poursuivre ses études scientifiques en France, en relation avec le graphisme. 

Des liens forts avec le pays d'origine 

Etait également présent Miguel Bonnefoy, écrivain, lauréat du prix du Jeune écrivain francophone en 2013 et ancien élève du lycée français de Caracas et de Lisbonne. Il a témoigné de son attachement à la langue française, considérant que cette « langue d'art et de rhétorique » lui a énormément apporté. Pour Miguel, écrire en français sur le Venezuela permettra de mieux faire connaître son pays. Car c'est l'un des principaux atouts des lycées français : le maintien d'un lien à la fois avec la France et le pays d'origine. Petro Ralina, Boursière Excellence Major, d'origine congolaise et angolaise, étudie le droit des affaires « pour rétablir la justice ». Plus tard, elle veut se réinstaller au Congo pour créer un réseau avec la France. Henriette, 23 ans, s'inscrit dans la même démarche. Elle qui suit actuellement une formation d'expert comptable nourrit le rêve d'un jour pouvoir créer un réseau de cabinets d'expertise comptable entre l'Afrique et la France. Pour l'instant, elle se voit plutôt vivre en France mais projette à long terme de se réinstaller elle aussi dans son pays d'origine, en Centrafrique. 

Henriette, 23 ans, était au lycée français de Bangui avant de venir faire ses études d'expert-comptable en France

Un soutien bénéfique 

Nathalie, qui a effectué deux ans de prépa maths à Nantes après avoir eu son bac S mention très bien, étudie désormais les statistiques à l'université Pierre et Marie Curie. Pour elle, la B.E.M. ce n'est pas seulement une opportunité, c'est aussi un accompagnement sûr. L'aide délivrée facilite la vie dans les démarches administratives. Les boursiers sont parrainés par un ancien qui les conseille. Selon Nathalie, celui-ci « est réellement à notre écoute ». Nathalie, comme ses camarades, a déjà une idée très claire de ce qu'elle souhaite faire dans la vie. Passionnée de mathématiques et actuellement en stage dans un cabinet de conseil, elle a comme projet de travailler plus tard dans l'actuariat. Elle aussi parraine maintenant deux élèves boursiers et entend perpétrer cette tradition d'entraide au sein du réseau des anciens des lycées français du monde. 

Mathilde Poncet (www.lepetitjournal.com) - Mercredi 6 juillet 2016