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ENSEIGNER LE FRANCAIS A SES ENFANTS - Comment éviter leur rejet en changeant d'attitude !

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 août 2014, mis à jour le 18 septembre 2014

 

C'est la fin de la journée, vos enfants finissent les devoirs de l'école et vous débarquez avec votre méthode pour apprendre le français ! "Oh, non !" est souvent ce que l'on entend alors, dit à voix haute par votre enfant et répété à voix basse par vous-même. Je me trompe ? Alors comment cultiver sa motivation et celle de son enfant ? Vous allez voir, c'est plus facile que vous ne le croyez !

1. On s'amuse !

Trouvez une activité en français qui l'amuse ! Oubliez un peu la sacro-sainte méthode académique ! Pourquoi ne pas faire une dictée farfelue ? Ou lui proposer un texte à trous en vous inspirant d'un livre qu'il est en train de lire ? Pourquoi ne pas lui demander de lire une bande-dessinée ? Pourquoi ne pas faire le jeu du bac avec lui ? L'aider à écrire une lettre à un copain ?

La notion de plaisir est extrêmement importante dans l'apprentissage, tant pour l'apprenant que pour l'enseignant ! Ces petits jeux qui vous paraîtront peut-être au premier abord "pas très sérieux" instaureront un climat plus serein et cultiveront votre enthousiasme et le sien.

2. On oublie le parfait !

Bien sûr, en tant que parents, nous souhaitons que notre enfant parle, lise et écrive dans un français impeccable ! C'est normal. Nous voulons que notre enfant soit au top ! Mais pour arriver à cette perfection idéale, nous sommes extrêmement exigeants et nous mettons une pression forte sur nos enfants et sur nous-mêmes.

Et les conséquences sont lourdes : à force de ne pas se sentir au niveau exigé, votre enfant peut perdre sa confiance en lui et arrive alors le coup de grâce : "De toute façon, je suis nul en français !". S'en suit, pour nous parents, un sentiment de culpabilité fort ("Qu'est-ce que j'ai fait pour que mon enfant rejette ainsi le français ?"). C'est alors la confiance en soi de toute la famille qui est ébranlée !
Pour lâcher prise avec cette idée du parfait, il faut simplement changer de point de vue ! Prenons un exemple concret. Si vous relisez un texte de votre enfant, ce sont les fautes que vous allez voir, pas le reste, car les mots justes sont, après tout, "normaux". Basculez cette normalité sur les erreurs ("Il a fait des erreurs, oui, c'est normal !") et regardez les mots corrects comme des choses exceptionnelles ("Il a compris l'accord des verbes au pluriel ! Génial !") : vous y êtes !

Et c'est tellement plus agréable pour nous parents de ne plus avoir ce rôle de celui ou celle qui pointe les erreurs et d'embrasser ce rôle de soutien et de bienveillance qui nous convient bien mieux !
On oublie donc le stylo rouge. On valide et on célèbre chaque victoire que fait notre enfant. Ce n'est pas encore parfait et c'est tant mieux ! Dans cet état d'esprit on peut passer à l'étape suivante !

3. On encourage !

Connaissez-vous la méthode du sandwich ? Je l'ai empruntée à un coach de baseball ! En voici la recette !

- Commencez par énumérer toutes les choses bien faites. Ça donne ça : "Dis donc, tu as bien pensé à mettre le "s" ici ! Et la ponctuation est bien utilisée ! Et je vois que tu t'es beaucoup appliqué pour tracer tes lettres !"
C'est la première tranche de pain.

- Déposez ensuite le jambon, en indiquant le plus positivement possible ce qui ne va pas.
"Tu sais quoi ? Moi je ne visualise que 5 fautes dans ce texte ! On essaie de les trouver ensemble ?" Pour cette étape, on peut l'aider, lui rappeler des règles. Mais il sera bien plus fier s'il trouve les erreurs par lui-même !

- Terminez par la tranche de pain du dessus avec un "Super ! Tu as vu comme tu maîtrises maintenant l'accord des adjectifs !"
Soyez honnête et basez-vous sur du concret pour appuyer votre propos. Il aura encore plus d'impact !

Nous ne sommes pas habitués à avoir ce genre d'attitude. Notre culture et notre éducation nous ont appris bien autrement : il faut en baver pour apprendre. Le mot "persévérance" sonne comme quelque chose de contraignant.
Pourtant ces mots d'encouragement portent leur fruit au-delà de toute espérance. Votre enfant se rend compte qu'il est soutenu, il va avoir de plus en plus confiance en lui, il va avoir plus d'initiatives, il va voir ses erreurs comme des tremplins pour apprendre et non comme les preuves d'une incapacité. Vous allez pouvoir le voir évoluer, progresser, grandir. Plus que des leçons de français, vous lui aurez donné le plaisir d'apprendre.

Catherine Allibert (www.lepetitjournal.com)  jeudi 26 juin 2014
Catherine est écrivain et accompagnatrice des enfants expatriés dans le monde de la langue française.
Son site : Une histoire de ninjas et de samourais

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Publié le 1 août 2014, mis à jour le 18 septembre 2014

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