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RENAUD MEYSSONNIER – Quand un tour du monde se transforme en cauchemar

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 13 janvier 2016, mis à jour le 14 janvier 2016

Renaud rêvait de faire le tour du Monde. Il est parti vers l'Asie en mai 2015, seul.  Tout s'est très bien passé pendant 5 mois. Au Cambodge, il change des euros contre 160 dollars USD, sans aller dans une banque. Il utilise ces dollars pour payer son visa népalais. Il est aujourd'hui en prison à Katmandou, condamné pour possession de fausse monnaie, et clame son innocence.

"Je suis allé à Moscou en stop, j'ai dormi dans le Transsibérien, j'ai gravi la grande muraille de Chine, navigué sur la baie d'Halong, visité les temples d'Angkor, le Taj Mahal, je suis passé à plus de 5.000 mètres d'altitude dans le Ladakh. Pendant cinq mois, j'ai vécu une aventure humaine incroyable."
Le voyage de rêve de Renaud Meyssonnier, 27 ans, s'est arrêté à la frontière de l'Inde et du Népal le 17 octobre dernier. Quelques semaines plus tôt, il avait changé des euros contre des dollars (160 dollars US achetés, en coupures de 20). Ces dollars qu'il a utilisés pour payer son visa se sont révélés faux. En le fouillant, la police népalaise a aussi trouvé dans ses affaires 21 billets de 100 dollars, or il s'agissait de ces reproductions de billets brûlés en offrande aux défunts, afin de leur assurer dans l'au-delà tout le confort. En aucun cas ces billets peuvent être confondus avec de la monnaie véritable, et Renaud en avait gardé une liasse, en souvenir.

Le jeune voyageur a d'abord effectué une peine de prison en préventive de 3 semaines au poste de police avant son procès qui s'est déroulé le 8 novembre 2015, en présence d'un avocat népalais conseillé par l'ambassade. Le juge du district a réclamé une amende de 2.260 euros (correspondant aux 160 dollars de "vrais faux billets" et les 2.100 dollars de billets factices) et une peine de prison d'un an. Il est donc incarcéré.

Dans un message de remerciement repris sur la page Facebook "Soutenir Renaud au Népal", Renaud clame son innocence : ?C'est moi qui ai été trompé. Ma volonté n'a pas été de tromper les Népalais en payant mon visa. Bien entendu, je ne représente pas une menace pour l'ordre, la sécurité nationale, je ne crois pas que les contribuables népalais aient besoin de payer des policiers pour surveiller un citoyen français pendant un an, surtout par les temps qui courent pour le peuple népalais. Non, si on m'a cloîtré avec des criminels, c'est avant tout pour me punir, me donner une leçon de morale".

Un transfert mal vécu vers Katmandou
"Le 16 décembre, j'ai été transféré de force, contre mon gré. Maman était venue me parler à la prison et on m'a menotté et emmené sous ses yeux, la laissant seule, en pleurs. Ceci est l'exemple le plus criant des fois où mes droits ont été égratignés voire bafoués. Je n'ai pas eu d'interprète ni pendant l'enquête de la police, ni pour le jugement au Tribunal."
D'après ses parents, dans la capitale, les conditions sont "meilleures par certains aspects (lecture de journaux, livres en anglais, contact avec des Européens, nourriture plus variée, déplacements longs coûteux et difficiles pour nous...) mais moins bonnes par d'autres (bruit, hygiène, impossibilité de le voir tous les jours)".
 
Renaud garde foi en l'avenir : "A Katmandou où je suis désormais emprisonné, mes frères humains continuent de me faire vivre leur Népal avec ferveur mais de l'intérieur. Au contact d'une langue et d'une culture différentes, c'est comme si je réapprenais à vivre chaque jour. Ce Népal-là, je l'aime, ces Népalais-là, je les aime."

Ses proches se mobilisent. Un comité de soutien a été créé pour permettre à ses parents de financer leur séjour au Népal et alerter les autorités françaises. De passage au Népal, le sénateur Olivier Cadic a plaidé l'indulgence auprès de ses interlocuteurs népalais. Un dossier d'appel vient d'être déposé et une conférence de presse aura lieu le 15 janvier afin d'alerter l'opinion sur sa situation.

"Je suis parti découvrir les hommes, voir si l'humanité était vouée à l'autodestruction ou si au contraire, on pouvait avoir de l'espoir, explique Renaud dans sa lettre de remerciements. Maintenant, grâce aux réactions de mes frères français et népalais, je sais que l'espoir existe. Je vois de très belles personnes, nombreuses, qui se lèvent pour que les droits de l'homme soient respectés, pour que je sois prochainement libéré. Mon tour du monde n'est pas fini mais j'ai déjà trouvé des réponses à mes questions.
Et le printemps reviendra".

MPP (www.lepetitjournal.com) jeudi 14 janvier 2016

www.soutien-renaud-nepal.fr

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Publié le 13 janvier 2016, mis à jour le 14 janvier 2016

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