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Tampons VS Cup Menstruelles : Psychose, polémique et contre-enquête.

Écrit par Lepetitjournal Brisbane
Publié le 24 juillet 2017, mis à jour le 24 juillet 2017

 

 

La rumeur s'est répandue comme une véritable traînée de poudre et a littéralement secoué les réseaux sociaux : la cup menstruelle serait plus dangereuse que le tampon. Le bio, pire que l'industriel, c'est grave docteur ?

 

 

Le 4 juillet dernier, le Centre National du Staphylocoque convoque en urgence journalistes et experts de santé à l'Hôpital de la Croix Rousse de Lyon pour une soirée de grandes révélations sur nos protections périodiques?On aurait tout faux !  Contre toute attente : les tampons bios et les cups menstruelles seraient les plus grands catalyseurs du choc toxique.

 

 

Cela fait plusieurs mois que les géants industriels de l'hygiène intime sont éclaboussés par le scandale du SCT : Syndrome du Choc Toxique. Le SCT, qui a coûté sa jambe droite au mannequin Lauren Wasser.

 Depuis son témoignage et sa photo choc, de plus en plus de femmes prennent la parole dans les médias, et racontent comment un tampon a failli les tuer. Tout commence par de la fièvre, puis des vomissements, des rougeurs sur la peau, une fatigue extrême? Tout ressemble à s'y méprendre à une gastro-entérite. Sauf que s'il n'est pas traité à temps, les reins ou le c?ur peuvent lâcher.

 

 

 

 

Pas d'explication scientifique

 Lors de cette conférence de presse lyonnaise, on découvre une étude. Elle indique que « Les coupes menstruelles, en ayant un diamètre plus important que les tampons, (?) permettent une arrivée d'air et donc d'oxygène plus importante et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine ». Un schéma accompagne le communiqué de presse, indiquant que les tampons bios et les cups menstruelles sont les protections les plus à risque pour faire proliférer le staphylocoque doré.

 Deuxième information étonnante : juste en dessous, le communiqué précise que « certains tampons ont même un effet protecteur ». Comment ? Pourquoi ? Aucune explication scientifique, pas de démonstration par a+b.

 

 

 

 

 

Nous avons interrogé Elise Thiébaut, journaliste et auteure de Ceci est mon sang - éditions La Découverte. Présente à la conférence de presse, elle ne cache pas son incompréhension : « A notre connaissance, l'étude n'a pas été publiée dans une quelconque revue scientifique, on ne sait rien de sa méthodologie, et les conclusions données lors de la conférence de presse sont si vagues qu'on les croirait écrites par quelqu'un qui a trouvé son diplôme de laborantin dans une pochette surprise. »

Une étude menée sur 700 tampons

La tête pensante de toute cette étude, est le Professeur Lina, du CHU de Lyon. Mais en octobre 2016, soit dix mois avant les conclusions de son enquête, il alertait dans les médias sur les tampons et leur dangerosité, sans préconiser la cup menstruelle plutôt que le tampon pour autant. Il lance alors un appel aux dons de tampons afin d'étudier le comportement du staphylocoque doré en contact avec les protections périodiques. Selon lui, c'est la chaleur qui provient de notre vagin qui augmente la croissance de la bactérie : "Le sang des règles, coincé en intravaginal, représente un très bon milieu de culture, chaud, avec des nutriments, un véritable bouillon de culture où la bactérie peut se multiplier".

 

 Toutefois, les chiffres parlent d'eux-mêmes : il y aurait eu 19 cas de choc toxique menstruel en 2016. Elise Thiébaut ajoute : « Selon toutes les victimes que j'ai pu rencontrer, des tampons des marques conventionnelles les plus courantes. Un seul cas serait lié au port d'une coupe menstruelle. »

 

 

 

Et si Tampax avait financé l'étude ?

Beaucoup de théories du complot, ont alors fleuri sur la toile. Mais elle pose une question intéressante : qui a financé l'étude ? Le centre a tenu à préciser que l'étude était financée par l'Ecofect, laboratoire de l'université Lyon 1, et la Fondation Finovi. « Il s'agit d'argent public. En aucun cas l'étude n'a été financée par des fabriquants ou vendeurs de tampons ou de coupes », tranche Gérard Lina.

Une erreur d'interprétation ?

Face à cette polémique, le Pr Lina revient sur ses propos et parle d'une « erreur d'interprétation » : « Mais il ne faut pas oublier que cette étude a été faite in vitro et que plus que les petites différences entre tel et tel tampon ou coupe qui sont peu pertinentes, la découverte de cette étude est surtout que les produits actuellement sur le marché ne sont pas dangereux et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter », martèle-t-il.

Pour les tampons comme pour les coupes menstruelles, les auteurs de l'étude rappellent de ne pas les porter plus de 4 à 6 heures et de les enlever la nuit. « Quand on les utilise correctement, le risque est moindre, mais pas de zéro ». 

Et vous, les backpackeuses? Plutôt team cup ou team tampon? Ou rien du tout ? Likez, commentez, partagez!

 www.lepetitjournal.com/Brisbane

Publié le 24 juillet 2017, mis à jour le 24 juillet 2017

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