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Les dépouilles des humanitaires tués à Gaza sont arrivées en Egypte, Israël reconnaît une "grave erreur"

Les corps des six travailleurs humanitaires étrangers tués dans une frappe israélienne sont arrivés mercredi en Égypte afin d'être rapatriés dans leurs pays respectifs, Israël qualifiant la frappe de "grave erreur".

Une frappe en Israël tue un australien Une frappe en Israël tue un australien
Écrit par AFP
Publié le 3 avril 2024, mis à jour le 4 avril 2024

 

La frappe, qui a suscité une vague de critiques internationales, survient après près de six mois d'une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre.

Elle a tué lundi à Deir al-Balah (centre) sept membres de World Central Kitchen (WCK, basée aux Etats-Unis) qui venaient de décharger "plus de 100 tonnes de nourriture amenées à Gaza par voie maritime", selon l'ONG.

Les dépouilles des six Occidentaux (une Australienne, un Polonais, un Américano-canadien et trois Britanniques), qui ont été tués avec un humanitaire Palestinien, sont arrivées mercredi soir en Egypte, ont annoncé des sources sécuritaires égyptiennes. Elles ont été remises à des représentants de leurs pays en vue de leur rapatriement.

 

C'est "une grave erreur" qui "n'aurait pas dû se produire", a reconnu le chef de l'état-major israélien Herzi Halevi, évoquant "une mauvaise identification" dans des "conditions très complexes".

 

La veille, le président israélien Isaac Herzog avait présenté ses "excuses", son Premier ministre Benjamin Netanyahu évoquant une frappe "tragique".

WCK a annoncé suspendre ses opérations dans la région.

 

- "Colère et préoccupation" -

afp

L'ONG qui s'est dite "dévastée" par la mort de ses collaborateurs avait, depuis le 7 octobre, fourni des repas dans le territoire palestinien, où la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.

Elle avait participé mi-mars à l'envoi à Gaza d'un premier bateau d'aide depuis Chypre.

Mercredi, Le Premier ministre australien Anthony Albanese a exprimé sa "colère et préoccupation" à son homologue israélien, la Pologne ayant annoncé convoquer l'ambassadeur d'Israël pour discuter de "responsabilité morale, politique et financière" d'Israël.

La veille, le Royaume-Uni avait annoncé convoquer l'ambassadeur d'Israël afin d'exprimer sa "condamnation sans équivoque" de la frappe israélienne.

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L'ONU a quant à elle dénoncé un "mépris du droit humanitaire international" et de ses travailleurs, le président américain Joe Biden s'est dit "indigné", estimant qu'Israël ne protège "pas assez" les personnes venant en aide à la population palestinienne "affamée".

La frappe israélienne contre les sept membres de World Central Kitchen "présente les caractéristiques d'une frappe aérienne de précision, ce qui indique que l'armée israélienne avait l'intention de frapper ces véhicules", a affirmé Richard Weir de l'ONG Human Rights Watch (HRW), cité dans un communiqué.

Depuis le début de la guerre, 196 travailleurs humanitaires ont été tués, dont 175 de l'ONU, selon son secrétaire général, Antonio Guterres.

 

- "On souffre" -

afp

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

D'après Israël, plus 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le Hamas et a lancé une campagne de bombardements aériens sur la bande de Gaza, suivie d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats de progresser du nord au sud de la petite bande de terre.

Au moins 32.975 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les opérations israéliennes, selon le Hamas, faisant état mercredi de 59 morts en 24 heures.

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire assiégé où l'aide humanitaire, strictement contrôlée par Israël, entre au compte-gouttes.

afp

Un couloir maritime, ainsi que des parachutages d'aide, ont été mis en place en raison de la difficulté de faire entrer des vivres par voie terrestre mais de nombreux pays et organisations humanitaires jugent que la voie terrestre est la plus à même de permettre l'acheminement de l'énorme aide dont la population a besoin.

A Gaza, des images de l'AFP montrent des cohortes d'hommes marchant à travers les décombres le long d'une route où se succèdent immeubles éventrés et magasins fermés. "On souffre pour ramener de la farine et nourrir nos enfants en bas âge", dit un homme à l'AFPTV à Gaza-Ville, où il vient de récupérer de l'aide alimentaire.

 

- "Risque plausible d'un génocide" -

afp

Dans ce contexte, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va examiner vendredi un projet de résolution condamnant "le recours par Israël à des armes explosives à large rayon d'action" dans des zones peuplées de Gaza et appelant à un embargo sur les armes pour Israël. Le texte évoque "le risque plausible d'un génocide à Gaza".

Après une vaste opération de deux semaines dans le complexe hospitalier al-Chifa, dans la ville de Gaza, l'armée israélienne a indiqué mardi continuer ses opérations dans la ville de Khan Younès (sud), notamment dans le secteur de l'hôpital Al-Amal, qui avait dû cesser ses activités il y a une semaine en raison des opérations israéliennes.

Elle accuse des hôpitaux d'abriter des bases du Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Sur le front des négociations autour d'un projet de trêve, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a accusé mercredi Israël de tergiverser. Mardi, le bureau du Premier ministre israélien a fait savoir que son équipe de négociateurs était revenue d'un nouveau cycle de négociations au Caire. Une affirmation démentie par un dirigeant du Hamas.

burs-adm/hme

 

 

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Publié le 3 avril 2024, mis à jour le 4 avril 2024

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