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Sébastien Lallement - Nouveau consul de France en Indonésie

Sébastien Lallement diplomatieSébastien Lallement diplomatie
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 20 septembre 2020, mis à jour le 21 septembre 2020

Pour Sébastien Lallement, nouveau consul de France en Indonésie, l’archipel n’est pas une inconnue car il y a déjà vécu 10 années. C’est donc un retour pour lui vers un pays pour lequel il a gardé beaucoup d’attachement. En poste depuis le 1er septembre, Sébastien Lallement a accordé un entretien au petit journal.com de Jakarta.

 

En quelques mots, quel est votre parcours de Consul ?

J’étais étudiant à l’Inalco (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) et pour faire suite à mes études, je suis parti pour ce qui devait être une année à Jakarta en 1987 en tant que lecteur à l’université de Depok, qui venait tout juste d’ouvrir. Ensuite, j’ai passé 10 ans à Bandung au Centre Culturel Français où j’ai animé entre autres un groupe de traduction. Il y avait un gros projet lié au bicentenaire de la révolution française ; l’idée était de faire connaitre cette période de l’histoire française au public indonésien. Je rentre en France en 1998, où je passe le concours du Ministère des Affaires Étrangères, puis s’enchaînent des postes au Vietnam, Brunei, Birmanie et enfin ces quatre dernières années à Wellington en Nouvelle-Zélande. Je reviens donc dans ma zone de prédilection : l’Asie du Sud-Est.

 

C’est donc un retour après 25 ans à Jakarta, la ville a beaucoup changé ?

Même sil y a des constantes que lon retrouve comme le plan de la ville, les habitudes, le caractère de la population indonésienne, la capitale a beaucoup changé. J’étais revenu en Indonésie plusieurs fois mais pas à Jakarta ; la ville me semble mieux organisée quil y a 25 ans. Elle s’est étendue, les buildings se sont multipliés, la gestion des transports s’est améliorée, il y a le Transjakarta, un métro, des trottoirs, les rivières et la ville sont plus propres. La période actuelle fait aussi que je découvre la ville avec beaucoup moins d’embouteillages et de pollution. Je reviens donc dans un pays pour lequel j’ai beaucoup d’intérêt et d’affection. 

 

Vous connaissez l’Indonésie et parlez l’indonésien, un atout pour cette prise de poste ?

Oui c’est certainement un atout, de plus, en Indonésie, beaucoup de choses reposent sur le relationnel, pouvoir échanger en Indonésien, connaitre les us et coutumes facilitent grandement le contact. Je dois aller à la rencontre des responsables locaux, ces connaissances me seront d’une grande aide car je sais que les Indonésiens y attachent beaucoup d’importance.

 

Quelles sont les priorités du consulat en cette période sanitaire ?

Il y a une priorité qui est une constante  : que les français qui habitent en Indonésie s’inscrivent au registre mondial des Français de l’étranger. Non pas pour les mettre en fiches, mais pour savoir où ils sont, combien ils sont, afin de leur venir en aide si le cas se présente. Nous avons besoin de connaitre leur nombre afin d’adapter notre dispositif, de dimensionner nos moyens, de pouvoir demander également des budgets adaptés au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères car ce n’est pas la même chose d’avoir 1000 ou 5000 résidents. Nous sommes actuellement 4800 en Indonésie, répartis principalement entre Java et Bali ; nous estimons qu’il y a entre 20 et 30% de français qui ne sont pas inscrits. Certes, certains ont quitté le pays définitivement depuis cet été. 

Plus encore en cette période de crise, nous avons vraiment besoin de recenser nos compatriotes. C’est une démarche gratuite qui se fait en ligne. Être inscrit permet de recevoir les mails d’information de l’ambassade, d’avoir des formalités simplifiées, des tarifs préférentiels sur les droits de chancellerie lors d’actes comme l’établissement d’un passeport, ou  la légalisation de la signature…

 

Avez-vous prévu une tournée consulaire ? Bali ?

Je sais qu’il y a une forte demande à Bali, mais pas seulement. Il y a des personnes qui ne peuvent pas se déplacer facilement, certains de nos compatriotes ont des difficultés financières, beaucoup de français vivent du tourisme directement ou indirectement et depuis la fermeture des frontières, ils se retrouvent dans des situations difficiles. J’ai bien conscience que ce n’est pas possible pour eux de venir à Jakarta. Bali sera le premier endroit où je vais me rendre pour rencontrer la communauté française. Il faut savoir que ces tournées sont un peu compliquées à organiser : nous nous déplaçons avec tout l’équipement nécessaire pour recueillir les demandes de passeports et cartes d’identité biométriques. J’espère pouvoir organiser cette tournée d’ici la fin du mois de septembre. Nous informerons la communauté via email et sur notre site de cette date. J’aimerais ensuite faire d’autres tournées, car je dois aussi me déplacer dans les autres îles afin de rencontrer les agences consulaires et les interlocuteurs locaux.

 

Quels sens allez-vous donner à votre mission en Indonésie ?

J’arrive dans une période de crise sanitaire où la communauté est très éprouvée ; le sens de ma mission, dans un premier temps au moins, est d’être là pour assister nos compatriotes. Il y a un dispositif de secours occasionnel mis en place par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères pour venir en aide à nos compatriotes ; cette aide est aujourd’hui mensualisée et va être reconduite jusqu’en décembre 2020. Le montant de cette aide est certes modeste, mais c’est un complément qui peut aider les familles en difficulté. J’invite nos compatriotes à consulter le site de l’ambassade : il y a un lien pour solliciter cette allocation. A côté de cela, il y a le dispositif habituel d’aides sociales en fonction de certains critères de ressources comme pour les personnes âgées sans ressources, pour les personnes handicapées, et bien sûr les bourses scolaires.

 

Un mot pour la communauté française en Indonésie ?

Encore plus dans ces circonstances particulières, la section consulaire de l’ambassade s’efforce d’être aux côtés de nos compatriotes, nous sommes à leur écoute. Les Français ne doivent pas hésiter à nous saisir via les réseaux sociaux ou le formulaire de contact qui se trouve sur le site de l’ambassade. Tous les emails sont lus et nous nous efforçons d’y répondre. Même si nous ne pouvons pas toujours apporter de solution immédiate à chaque cas individuel, nous faisons remonter les demandes ou questions au Ministère afin que des réponses adaptées puissent être apportées.

J’espère de tout cœur une amélioration rapide de la situation sanitaire actuelle, car les mesures qui sont prises en Indonésie et à Jakarta en ce moment dans le cadre de la lutte contre le coronavirus pèsent énormémént sur la vie de nos compatriotes, et je sais que c’est très compliqué pour nos entreprises et entrepreneurs. Les lycées français ne peuvent accueillir d’élèves pour le moment et c’est une situation difficile pour les familles.

 

Site ambassade de France en Indonésie et lien ici pour l'aide spéciale Covid-19

Pour s'inscrire au registre des Français établis hors de France c'est ici

Valerie Pivon
Publié le 20 septembre 2020, mis à jour le 21 septembre 2020