La Cappadoce, destination incontournable en Turquie, est connue pour sa géologie unique offrant à ses visiteurs des paysages à couper le souffle. Les cheminées de fée, ces formations rocheuses qui se détachent du paysage et que l’on ne peut pas rater (certaines atteignent 40 mètres de hauteur !), sont le témoin d’évolutions géologiques qui s’inscrivent sur plusieurs millions d’années. Certaines, occupées et excavées par l’homme au fil de l’histoire, nécessitent aujourd’hui des travaux de sauvegarde. Zoom sur ce paysage singulier…
À l’origine des cheminées de fée…
Ces imposantes formations rocheuses sont le résultat d’un processus géologique complexe qui s’inscrit sur plusieurs millions d’années : à l’origine, des éruptions volcaniques qui ont laissé un agglomérat de cendre et de boue (ce qu’on appelle le "tuf"). Au fil des années, l’érosion a sculpté ces dépôts créant ces formes uniques que l’on peut admirer aujourd’hui.
On peut distinguer différentes couches, plus ou moins résistantes au phénomène d’érosion. C’est pour cela que l’on retrouve très souvent un bloc de roche dure basaltique plus foncé au sommet des cheminées, formant une sorte de chapeau protecteur. Ce bloc de roche dure ralentit en effet le phénomène d’érosion du tuf, plus tendre, qui se trouve en dessous.
Certaines ont été aménagées par l’homme. Pendant des siècles, les habitants de la région ont creusé des maisons troglodytes, des pigeonniers et des églises (la région ayant notamment été un foyer du christianisme) dans cette roche volcanique tendre.
Une nécessaire préservation
Dans le parc national de Göreme, certaines de ces cheminées de fée nécessitent des travaux de consolidation car elles menacent de s'effondrer.
Même si, selon les lois de la nature, elles sont, à très long terme, vouées à disparaitre, ces merveilles du patrimoine géologique et ethnologique de la Turquie, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, n’ont pas dit leur dernier mot. Répondant à des besoins urgents de préservation, les premiers travaux de conservation qui viennent d’être décidés en mars dernier, se concentrent sur quatre cheminées de fée nécessitant une attention immédiate. Un comité d'experts est chargé de déterminer les mesures techniques qui doivent être envisagées pour la protection de neuf autres cheminées. L’objectif ? Les préserver pour encore quelques millénaires…
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