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Témoignages : paroles d’expats à Nha Trang

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© Mùa Thu Vàng
Écrit par Morgan Diaz
Publié le 16 septembre 2019, mis à jour le 16 septembre 2019

La communauté d’expatriés francophones de Nha Trang n’est certainement pas la plus représentative du pays ; toutefois, lepetitjournal.com Ho Chi Minh Ville a souhaité lui donner la parole. Autour d’un café, rencontre avec deux d’entre eux issus d’horizons différents. Quelles sont les motivations qui les ont poussés à quitter leur mère patrie pour s’installer ici au Vietnam et plus particulièrement sous le soleil de Nha Trang ?   

Tout comme Tom Selleck dans la célèbre série Magnum, Pierre Roussel a fait de la chemise hawaïenne sa marque de fabrique, le rendant de ce fait repérable de loin. Photographe polyvalent basé au Québec jusqu’il y a peu de temps, il dispose d’une impressionnante collection de clichés d’archives qu’il vend régulièrement à des éditeurs de livres canadiens majoritairement québécois, ce qui lui permet de tirer des revenus suffisants pour vivre au Vietnam depuis juin 2018.

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© Morgan Diaz - Toujours équipé d'un appareil, Pierre adore arpenter les petites rues. 

 Comment le choix du Vietnam s’est-il fait et pourquoi Nha Trang ?

Pierre Roussel : Tout d’abord, j’avais une préférence pour l’Asie et ce pour plusieurs raisons : le climat, la sécurité, les gens y sont chaleureux, la nourriture y est bonne et variée etc. Avant de m’installer, j’avais une short-list de pays qui répondaient bien à ce que je recherchais. J’ai toutefois éliminé rapidement la Thaïlande, où le coût de la vie était trop élevé pour moi. Le Laos et le Myanmar sont deux très beaux pays mais la possibilité d’y résider sur une longue durée pour un étranger s’avère relativement compliquée. Malheureusement, aux Philippines, pays composée d’une multitude d’iles les déplacements d’un point A à un point B nécessitent à chaque fois de prendre plusieurs moyens de transport et réclament énormément de temps. De plus, pour bénéficier d’un « visa retraité » pour y vivre à temps plein, il faut déposer une garantie de 25.000 USD dans une banque locale si l’on ne dispose pas encore de pension. Le Cambodge arrivait donc en seconde place dans mon choix mais il m’aurait fallu m’installer à Sihanoukville pour profiter de la mer, et il n’en n’était tout simplement pas question.  Le Vietnam dispose d’un climat agréable mais le microclimat régnant sur Nha Trang est tout simplement fabuleux : plus jamais de neige et de vie en dessous de 0°C. C’est donc de cette manière que j’ai choisi de m’y installer, en pesant les pour et les contre, pour chacune des destinations.

Depuis ton arrivée, as-tu rencontré des difficultés particulières ?

P.R : Ne parlant pas vietnamien et n’ayant pas toujours des amis locaux disponibles, il m’arrive assez fréquemment d’avoir du mal à trouver quelque chose de bien spécifique qui n’existe pas en centre commercial. C’est faisable bien sûr, mais cela nécessite beaucoup plus de temps et de recherches. La technologie, Google Traduction m’est d’une aide précieuse, lorsque l’on écrit le texte dans l’application on a des résultats « relativement bons » et cela me facilite considérablement la communication avec ceux et celles qui ne parleraient pas l’anglais.

Que fais-tu au Vietnam ?

P.R : Je suis photographe polyvalent depuis une trentaine d’années donc dès que j’ai du temps libre je retourne à cette passion. J’aime arpenter les petites rues éloignées des quartiers touristiques pour sans cesse y (re)découvrir un Vietnam intemporel : street food, métiers dans les rues, vélos, mobylettes, femmes et hommes âgés. La plupart du temps, je pratique la photo de rue en noir et blanc, ce qui malgré la barrière de la langue, et avec un peu de « body language » permet d’avoir de beaux moments de complicité et plus particulièrement lors de photos de portrait. 

Le Québec et le Vietnam ont deux cultures totalement différentes, est ce qu’il y a des choses que tu ne trouves pas ici et qui te manquent ? 

P.R  : Nha Trang étant une ville touristique, il est donc assez facile de trouver de nombreux produits occidentaux mais de temps en temps, je ne serais pas contre un bon bagel : fromage à la crème et saumon fumé.  Mis à part ça, il n’y a pas grand chose qui me manque et surtout pas l’hiver québécois qui est si glacial. 

Prêt à rester ?

P.R : Bien sûr, et le plus longtemps possible. 

Pour en découvrir plus sur les réalisations de Pierre Roussel et prendre contact, accédez à son site internet.  

 

Pour Stéphanie, 26 ans, l'hésitation s'est faite entre le Cambodge et le Vietnam, au moment crucial de sa prise de décision d'expatriation. Fraichement débarquée à Nha Trang depuis deux semaines, la jeune Française semble avoir déjà adopté les us et coutumes locales au guidon de son deux-roues rose et vert.

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© Morgan Diaz - Stéphanie, 26 ans, a eu un véritable coup de coeur pour le Vietnam. 

Qu’est ce qui t’a amenée au Vietnam ?

Stéphanie : L’aventure a débuté par un WHV (Working Holiday Visa) en Australie, où j’ai alterné job de toutes sortes et découverte de ce pays immense.  J’ai terminé ce périple en Asie du Sud-Est où j’ai traversé la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam ainsi que la Malaisie. J’ai eu un véritable coup de cœur pour le Cambodge mais plus particulièrement pour le Vietnam. Sachant que l’heure du retour en France approchait à grands pas, j’ai eu bon coup de blues une fois en Australie ; je n’étais pas encore prête à rentrer et à reprendre mon poste d’enseignante, fonctionnaire d’état. J’ai donc pris la décision de prolonger ma période de disponibilité et de chercher rapidement un poste au Vietnam. 

Pourquoi avoir choisi Nha Trang comme point de chute ?

S. : A dire vrai, j’ai eu un énorme coup de cœur pour la ville de Hà Nội mais je n’avais pas suffisamment de temps pour trouver quelque chose dans la capitale. Durant une semaine, j’ai enchainé entretien sur entretien et j’ai été engagée à la nouvelle école internationale d’An Viên liée à l’EFI CENTER. En France, avec mon diplôme, je peux enseigner de la petite section de maternelle jusqu’au CM2. Ici j’ai en charge la classe de grande section de maternelle que l’on appelle kindergarden - il y en a 2 dans les pays anglo-saxons. J’ai vraiment privilégié le contrat qui était très intéressant : je peux enseigner de manière bilingue en anglais et en français, chose que je n’avais encore jamais pu faire lors de mes trois premières années en France. Au niveau professionnel, il est certain que cela va m’ouvrir de nombreuses portes par la suite.

La culture étant bien différente de celle que l’on connait dans l’Hexagone, le choc culturel n’a-t-il pas été trop brutal ?

S. : Je pense que mon « voyage de préparation » durant 3 mois en Asie du Sud-Est a vraiment été essentiel pour mon adaptation, on va dire que je savais déjà plus ou moins à quoi m’attendre. Le choc culturel, je l’avais déjà eu quelques mois avant. De plus, même si ce n’était que quelques jours, j’avais déjà un peu visité la ville de Nha Trang, ce qui m’a permis de trouver quelques repères et me projeter un peu. Toutefois, le choc fut vraiment positif parce que j’ai eu envie de creuser un peu plus cette culture et relever le « défi » de vivre ici et de construire quelque chose un peu plus sur le long terme.

Deux semaines, c’est peut être un peu tôt pour en parler mais as-tu eu des difficultés particulières lors de ton installation ?

S. : Concernant mon arrivée, l’école a géré toute la partie administrative pour m’obtenir un visa valable sur toute la période scolaire, c'est-à-dire jusqu’à la fin du mois de juin. Il est vrai que la communication est parfois compliquée. A Nha Trang, les gens ont plus facilement tendance à parler un peu de russe et de chinois que l’anglais. Malgré ça, trouver un logement reste très facile. Sans exagérer, j’ai trouvé le mien en 2 heures montre en main, grâce aux réseaux sociaux où les groupes d’expats/locaux sont très actifs. Je commence petit à petit à avoir mes repères, les petits restaurants où j’aime bien aller, les plages sympas pour le week-end etc. 

Prête à rester ?

S. : J’ai un visa de 10 mois avec possibilité de renouveler le contrat. J’ai dit que pour l’instant je ne me prononcerai pas sur la question, j’attends de voir un peu comment se passent les premiers mois avant de donner ma réponse.