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COUPLE FRANCO-ROUMAIN - Mariana et Gérard

Pour cette nouvelle série de couples franco-roumains, notre rédaction est allée à la rencontre de Mariana qui est roumaine et de son mari Gérard qui est français. Ils se sont autrefois rencontrés autour de l'éducation de la langue française et ne se sont plus jamais quittés ensuite.

Mariana et GérardMariana et Gérard
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 1 avril 2024, mis à jour le 1 avril 2024

Parlez-nous de votre première rencontre? 

Mariana: Nous nous sommes rencontrés fin 2001 - début 2002 dans le cadre de nos activités professionnelles. Gérard venait d’être nommé Attaché de coopération pour le français à l’ambassade de France et moi j'étais professeure - documentaliste au lycée français Anna de Noailles. Étant également formatrice pour les futures documentalistes du système roumain d’enseignement (où cette profession n’existait pas) nous avons été amenés à travailler ensemble sur des projets communs. De projet en projet l’éloignement s’est estompé et la fiction est devenue réalité.

 

Qu’est-ce qui vous a plu chez l’autre ?

Gérard: Qui se ressemble s’assemble » dit un proverbe. Voilà pourquoi la détermination, la volonté, l’intelligence, le sens de l’humour et la capacité à résoudre les difficultés insurmontables qui caractérisent chacun de nous, nous les avons découverts et appréciés beaucoup l’un chez l’autre.

 

Pouvez-vous revenir sur votre première découverte du pays Gérard. Des a priori particuliers avant de venir?

Ayant travaillé beaucoup d’années à l’étranger, j’ai appris à laisser de côté les a priori et à découvrir par moi-même chaque nouveau pays. Il y avait quand même de petits « problèmes » que j’ai connus avant d’être nommé en Roumanie. Ma fonction antérieure à l’ambassade de France en Bulgarie m’a permis de traverser en voiture plusieurs fois le territoire roumain, à l’occasion de retours en France.

Quand je passais la frontière à Giurgiu, je disais entrer dans « l’empire des trous noirs ». Cette expression voulait caractériser les routes de l’époque, des routes pleines de nids de poules - parfois de gigantesques trous particulièrement sur la rocade autour de Bucarest - pas ou très peu de lumière et un manque significatif de signalisation.

 

Qu'est-ce qui vous a plu, choqué ou interpellé à votre arrivée?

La Roumanie et la cordialité des Roumains m’ont conquis dès le début. Pour mes premières impressions je veux évoquer le jour de mon arrivée. En arrivant en voiture depuis la côte atlantique, je suis entré dans Bucarest le soir vers 18h00. Je me suis dit bon, ça y est, c’est terminé. Je croyais être presque arrivé. Je roulais sur le boulevard Iuliu Maniu entre une « haie d’honneur » d’immeubles à l’aspect alors vétuste, je roulais, je roulais et ne voyais pas la fin de ce boulevard. N’étais-je pas dans la bonne direction ? Les GPS n’existaient pas à l’époque. Nous étions également aux balbutiements des téléphones portables ; moi je n’en possédais pas… Je m’arrêtai et demandai mon chemin avec le vocabulaire d’une vingtaine de leçons Assimil.

J’ai fini - tardivement - par arriver !

Mais tout ça c’est d’un autre temps !!! Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…  Souvenir qui me fait sourire aujourd’hui.

 

Mariana vous êtes également professeur et traductrice. Pourquoi cet amour pour la langue française?

La Roumanie est un pays francophone. Autrefois parler la langue française c’était une tradition et une fierté et moi j’ai suivi la tradition. J’ai découvert dès mon enfance la beauté de cette magnifique langue et, plus tard, faire d’elle mon métier c’était une évidence.

 

Votre pays vous manque-t-il?

Mes racines et une partie de ma vie sont restées en Roumanie. Indubitablement  mon pays sera à toujours dans mon cœur où que je sois. Nous essayons de revenir régulièrement à Bucarest, pour que l’éloignement ne soit pas ressenti comme « un manque ».

 

Avez-vous constaté des changements au fil de vos retours?

Oui, bien sûr, il y a des changements de toute nature et ils sont visibles d’une année à l’autre. C’est une évolution positive et normale pour une société qui se développe à grands pas sur tous les plans : architecturalement, économiquement et évidement socialement.

 

De manière un peu plus légère, y a-t-il chez l'autre un trait de caractère proprement français, et proprement roumain que vous aimez ou que vous détestez ?

Il y en a, certainement et nous citons ici ce qui est plus prégnant chez chacun d’entre nous :

Proprement français chez mon mari : l’importance accordée à la culture, la politesse, la courtoise dans toutes circonstances, la classe et surtout ses manières

Proprement roumain chez mon épouse : la sociabilité et l’importance des relations, l’énergie débordante, la passion de vivre, l’expressivité, l’amour pour la cuisine.

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