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Des sommets asiatiques sur fond de frictions sino-américaines

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VNA via REUTERS-Le ministre des Affaires étrangères du Vietnam, Pham Binh Minh, préside une réunion en vidéo conférence avec les ministres des Affaires étrangères des pays de l'ASEAN à Hanoi, le 9 septembre 2020
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 11 septembre 2020, mis à jour le 11 septembre 2020

Les ministres des Affaires étrangères d'Asie du Sud-Est ont lancé mercredi une série de sommets régionaux en vue de susciter la collaboration pour lutter contre les menaces mondiales et tenter de désamorcer une rivalité entre les États-Unis et la Chine jugée dévastatrice pour un certain nombre.

La Russie, le Japon, l'Australie, la Corée du Sud et l'Inde faisaient partie des autres pays qui se sont joints à distance à l’événement organisé par le Vietnam qui devait comprendre un forum sur la sécurité réunissant 27 pays, alors que l'inquiétude grandit vis-à-vis de la rhétorique enflammée et des conflits accidentels mais aussi du fait que d'autres pays se trouvent pris dans la mêlée.

"Le paysage géopolitique et géoéconomique régional, qui comprend la mer de Chine méridionale, connaît une volatilité croissante qui nuit à la paix et à la stabilité", a déclaré le Premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc en ouvrant le sommet.

Le ministre vietnamien des Affaires étrangères, Pham Binh Minh, a déclaré que le rôle du droit international et des institutions multilatérales était "grandement remis en question".

Le département d'État américain a fait savoir que le secrétaire d'État Mike Pompeo s'était joint à plusieurs pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et à de "nombreux autres partenaires" qui ont fait part de leurs inquiétudes eu égard aux "actions agressives" de la Chine dans la mer de Chine méridionale.

Pompeo et plusieurs pays se sont déclarés préoccupés par l'imposition par la Chine d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, les arrestations d'étudiants pro-démocratie, le report des élections dans le territoire, et la disqualification des candidats pro-démocratie, a déclaré la porte-parole du département Morgan Ortagus.

Plusieurs ministres ont également appelé à l’arrêt des violences et à une solution négociée à l'escalade de la violence dans l'État Rakhine en Birmanie, ainsi que l’abandon des armes de destruction massive par la Corée du Nord, a-t-elle déclaré.

Le haut diplomate chinois, le conseiller d'État Wang Yi, a accusé les États-Unis d'intervenir directement dans les différends territoriaux en mer de Chine méridionale et aussi d'être le principal moteur de sa militarisation.

"La paix et la stabilité constituent l’intérêt stratégique principal de la Chine en mer de Chine méridionale", a-t-il déclaré lors de la réunion, selon le site Internet du ministère chinois des Affaires étrangères.

La ministre indonésienne des Affaires étrangères Retno Marsudi, dans une interview à Reuters, a demandé aux États-Unis et à la Chine de ne pas entraîner les nations de l'Asie du Sud-Est dans leur bataille géopolitique.

«Nous ne voulons pas nous trouver piégés par cette rivalité», a-t-elle déclaré mardi, qualifiant la militarisation du passage maritime de «préoccupante».

Se dégager de la rivalité sino-américaine

Le président Donald Trump ne cesse de vanter son approche dure avec la Chine à l'approche des élections de novembre, et son administration a pris des positions fermes à l’encontre de Pékin sur des questions diverses, du commerce à l'espionnage en passant par les différends maritimes entre la Chine et ses voisins.

Washington accuse Pékin d'intimider ces derniers en envoyant des navires près de leurs exploitations offshore, et aussi d'opportunisme dans les sites choisis pour effectuer ses exercices militaires et ses essais de nouveau matériel de défense, situés dans des zones disputées alors que les pays détracteurs combattent des épidémies d’un coronavirus qui, ironiquement, est parti de Chine. Les autorités chinoises répondent que leurs actions sont légales.

"Il n'y a aucun désir de prendre parti - ou d'être vu comme le faisant", a déclaré Collin Koh, un expert en sécurité à la S. Rajaratnam School of International Studies de Singapour.

L'ASEAN va probablement préférer discuter avec la Chine de l'avancement d'un code de conduite maritime et de l'accès à un vaccin COVID-19, et parler avec les États-Unis de l'augmentation des investissements des entreprises américaines.

L'ASEAN va sans doute essayer de "se dégager de cette rivalité croissante", a-t-il déclaré.

Morgan Ortagus a souligné que Pompeo avait salué l'unité et la transparence de l'ASEAN en réponse à l’épidémie de COVID-19 et a souligné l'engagement des États-Unis à s'associer aux pays de l'ASEAN dans les efforts de relance économique.

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