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AFREZ - A la découverte de l'Association francophone des étudiants de Zurich

Écrit par Lepetitjournal Zurich
Publié le 26 avril 2016, mis à jour le 25 juillet 2016

Pour découvrir l'Association francophone des étudiants de Zurich, le plus simple, c'est d'aller directement à la rencontre de ses membres sur la terrasse de l'ETHZ. C'est là, le mercredi midi, que l'AFREZ tient son stand de crêpes. Un moyen pour l'association de tisser des liens avec la communauté étudiante et d'annoncer ses évènements. Et notamment le prochain: la soirée "French Kiss", qui aura lieu le 28 avril au Plaza Klub.



Lionel, Virgine et Benjamin: membres du Bureau de l'AFREZ (Valentine Lafond)

"Le stand de crêpes, ça fait partie de l'ETH"

Sur la Polyterrasse de l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ), la scène se répète régulièrement le mercredi midi durant l'année académique. Une file d'attente se forme devant un petit stand marqué par le logo (en l'occurrence une fraise) de l'AFREZ, l'Association francophone des étudiants de Zurich. Dans la queue, Ivan, étudiant en mathématique, patiente: "Je suis là pour les crêpes. J'en avais déjà entendu parler mais c'est la première fois que je viens."  Elie, originaire du canton de Zug, acquiesce: "Tout le monde connait ce stand de crêpes, ça fait partie de l'ETH". De l'autre côté des crêpières, Lionel, 23 ans, surnommé "Maitre Crêpes", s'affaire pour rassasier les amateurs: "Je fais mes études à Zurich depuis cinq ans et je suis membre de l'AFREZ depuis quatre ans. J'ai commencé directement par la présidence de l'association, ce qui est assez drôle parce que je n'avais aucune expérience au sein du Bureau. Aujourd'hui, je suis connu pour faire les crêpes!" Il poursuit: "Quand on est bien dans une association, c'est un peu dur de partir. Ma manière à moi de lâcher prise ça a été de dire "Ok je ne m'occupe plus que des crêpes!""

Pour l'AFREZ, le mercredi-crêpes est tout sauf anodin. Lionel n'est d'ailleurs pas venu tout seul, plusieurs membres du Bureau de l'association l'accompagnent. "Les crêpes c'est un peu notre pub, c'est comme ça que les gens nous connaissent", explique Virgine, 26 ans, en charge de l'organisation des évènements. "Ils viennent d'abord pour les crêpes, et après on peut leur parler de notre association." Benjamin, 22 ans, est étudiant en Droit et secrétaire général de l'association. Il confirme: "Pour beaucoup de monde, la porte d'entrée vers l'AFREZ, ce sont ces crêpes. On s'en sert donc pour promouvoir nos évènements."

"Les évènements sont le c?ur de l'activité de l'AFREZ"

Les évènements, justement, "c'est le c?ur de l'activité de l'AFREZ", selon Benjamin. Le prochain est d'ailleurs annoncé par une affiche accrochée au stand de crêpes: il s'agit de la soirée "French Kiss", qui se tiendra le 28 avril. "C'est notre plus gros évènement annuel, explique-t-il.  La soirée aura lieu au Plaza Klub sur le thème Gangsters Vs Cops, avec un maximum d'activités au programme." "On attend entre 800 et 1.000 personnes, poursuit Virginie. Il y a énormément de choses à organiser. Il faut faire de la pub, mettre en place un thème, penser à la déco, à la logistique... Mais je dois dire que cette année je suis assez épatée par notre organisation, et tout se passe très bien."

Si la soirée "French Kiss" mobilise actuellement les énergies, elle est loin d'être la seule activité proposée par l'association. Valentin, 23 ans, est le responsable culture de l'AFREZ, il revient sur son programme passé et futur: "En novembre nous avons organisé une visite de la Tonhalle, à un très bon prix pour les membres de association. Et nous avons eu la possibilité de discuter avec les musiciens. Le 10 mai, c'est une visite du Kreis V qui est prévue, avec un guide agréé." Des évènements qui rassemblent à chaque fois "20 à 30 personnes". Pas autant que la dégustation de vins et de fromages, qui avait lieu à l'automne, et pour laquelle l'association a vendu 150 entrées. "C'est l'évènement qui a le mieux marché cette année, explique Valentin. Plusieurs producteurs et distributeurs de vins, quatre romands et deux alémaniques, sont venus présenter leurs produits."

Certains de ces évènements rapportent un peu d'argent à l'association, et permettent de compenser pour ceux qui sont organisés à perte, comme l'avant-dernière fondue "à volonté" proposée à dix francs par personne. D'autres dépendent en partie du sponsoring, comme la soirée dégustation, où vins et fromages sont donc fournis par des partenaires. Pour les crêpes, c'est plus aléatoire: "Les gens peuvent toujours donner à leur bon c?ur, explique Virginie. Mais on fait ça gratuitement. En général, et surtout s'il fait beau et qu'il y a pas mal de monde, on arrive plus ou moins à égaliser les coûts."


Le stand de l'AFREZ sur la Polyterrasse (Valentine Lafond)

"L'AFREZ c'est un peu comme une petite famille"

C'est grâce à ces activités diverses que l'association peut assurer les missions qu'elle s'est fixée lors de sa création, en 2007: "On a deux buts essentiels, aider les étudiants francophones à s'intégrer et promouvoir la culture francophone", explique Benjamin. Pour la culture francophone, entre la soirée dégustation de vins et fromages et la soirée "French Kiss", les membres sont servis! Pour l'intégration, l'AFREZ espère, à travers ses évènements, permettre aux nouveaux étudiants, souvent un peu perdus,  de rencontrer d'autres francophones. Elle dispose pour ce faire d'un annuaire conséquent: 1.100 membres, pour la plupart des étudiants de l'Université de Zurich ou de l'ETHZ, reçoivent régulièrement la newsletter de l'association.

Ce soir-là, rendez-vous est donné au Cabaret Voltaire: "On va faire la tournée des bars pour que les étudiants qui viennent d'arriver à l'université puisse apprendre à connaitre de nouvelles personnes? histoire de créer des liens", détaille Virgine. Il est vrai qu'il est parfois compliqué pour un étudiant francophone nouvellement débarqué à Zurich de s'acclimater,  à cause de  "la barrière de la langue", mais aussi parce que "c'est difficile d'arriver quelque part où tout le monde se connait et où tu ne connais personne", atteste Victoria, 23 ans, ancienne présidente de l'AFREZ et qui en est restée très proche. "L'association m'a clairement aidé, et pas seulement moi, confirme Lionel. Je connais beaucoup d'amitiés et même de couples qui se sont formés grâce à l'AFREZ." Victoria va même plus loin: "Adhérer à l'association c'est comme retrouver une petite famille. Et puis ça fait du bien de parler français à Zurich."

Si l'AFREZ met bien sûr l'accent sur la francophonie, l'association est ouverte à tous. Le mercredi-crêpes est d'ailleurs un bon moyen de créer des ponts avec les étudiants non francophones. "Tout le monde aime les crêpes", explique Benjamin, "pas besoin de maitriser telle ou telle langue pour ça!" Et effectivement, dans la queue, la plupart sont des étudiants germanophones de l'ETHZ. Certains d'entre eux, comme Elie, sont membres de l'association. D'autres, comme David, ont déjà participé à la soirée "French Kiss". Florian, lui, vient d'Hanovre: "J'ai découvert l'AFREZ lors de la  distribution de crêpes sur la patinoire de la Polyterrasse l'hiver dernier. Je ne suis pas allé aux évènements jusque là parce que je ne parle pas français,  mais maintenant que je sais qu'il y a aussi des non-francophones qui y vont je vais  y repenser."

"Une manière d'apprendre à gérer une organisation"

Pour fonctionner de manière pérenne, l'association nécessite une structure bien rodée et une équipe motivée. Benjamin en trace les contours: "Le Bureau est composé d'une dizaine de personnes, toutes francophones, qui viennent de différents endroits de la francophonie, avec pas mal de Suisses et de Français cette année." Lui et Valentin viennent de Lausanne, Virginie et Victoria sont originaires du canton de Fribourg, et Lionel de la région parisienne. Et pour ces membres, ou ex-membres, du Bureau aux parcours divers, l'engagement dans une association aussi active est une expérience formatrice: "L'AFREZ ce n'est pas simplement un moyen de rencontrer des gens, c'est aussi une manière d'apprendre à gérer une organisation, explique Victoria. C'est donc assez courant d'être président pendant une année avant de laisser la place à quelqu'un d'autre. Pour partager l'expérience." Une expérience qui peut se révéler particulièrement chronophage: "En tant que présidente je consacrais en moyenne cinq heures par jour à l'association. Parfois, j'y passais ma journée entière." Même son de cloche du côté du "Maitre Crêpier": "Pour faire toute cette pâte là il me faut environ une heure. Et entre les achats, la préparation et le nettoyage, ça me prend bien six heures au total."

Pas de quoi, en tout cas, altérer leur motivation. Virginie conclut: "Faire partie d'une expérience comme ça c'est vraiment cool. Donc j'encourage les étudiants à adhérer à une association. Pas forcément la nôtre? mais la nôtre est vraiment très bien!"

N.D.L.R: Les crêpes de l'AFREZ c'est terminé pour ce semestre sur la Polyterrasse, l'ETHZ ayant révoqué son autorisation. Mais l'association compte bien faire une nouvelle demande pour pouvoir reprendre son activité de c?ur dès le prochain semestre. Après tout, les crêpes "ça fait partie de l'ETH". En attendant, l'AFREZ espère pouvoir déplacer son stand le mercredi dans le bâtiment principal de l'Université de Zurich.

Jean-Baptiste CHATAIN et Valentine LAFOND (www.lepetitjournal.com/zurich) mercredi 27 avril 2016.
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Publié le 26 avril 2016, mis à jour le 25 juillet 2016

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