Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

RAPPORT UBS - Zurich, deuxième canton le plus compétitif de Suisse

Écrit par Lepetitjournal Zurich
Publié le 31 mars 2016, mis à jour le 31 mars 2016

 

Le canton de Zurich se classe deuxième, derrière celui de Zoug et devant Bâle-Ville, pour la compétitivité économique, selon l'Indicateur de compétitivité des cantons publié aujourd'hui par la banque UBS. Le canton de Zurich se distingue par sa population qualifiée, sa capacité d'innovation ainsi que la taille de son bassin démographique, facteurs  qui devraient lui assurer une croissance économique importante dans les années à venir.

"Huit piliers" de la compétitivité

Zurich-West depuis le Uetliberg (Jean-Baptiste Chatain)

L'Indicateur de compétitivité des cantons
(ICC) vise à mesurer le potentiel de croissance économique des cantons suisses relativement les uns aux autres. Selon les analystes d'UBS, la hiérarchie révélée par l'ICC devrait se traduire  par des rythmes de croissance différents sur le long terme, les cantons les plus compétitifs bénéficiant d'un taux de croissance au-dessus de la moyenne nationale.

Cet indice se base sur une cinquantaine d'indicateurs réunis en "huit piliers de la compétitivité" :

- structure économique : attractivité et compétitivité de l'économie cantonale par branche et importance des exportations.
- innovation : nombre de startups, de nouvelles entreprises, de demandes de brevet, et importance de la recherche et développement.
- capital humain : niveau de formation de la population et intégration professionnelle des diplômés.
- marché du travail : taux de chômage et structure de la pyramide des âges.
- accessibilité : temps d'accès en transport individuel et collectif aux centres régionaux, universitaires et aéroportuaires.
- bassin de réception : zone de rayonnement démographique à l'échelle locale et internationale.
- environnement de coûts : impôts, loyers et prix de l'énergie.
- finances publiques : dette et investissement publics.

Le canton de Zurich au sommet


Le canton de Zurich se situe au-dessus de la moyenne nationale dans cinq catégories (structure économique, innovation, capital humain, accessibilité et bassin de réception), à égalité dans deux (marché du travail et finances publiques) et en dessous dans une seule (environnement de coûts). Des résultats positifs qui s'expliquent par le haut niveau de formation de sa population, la taille de son bassin démographique, la compétitivité des secteurs des hautes-technologies et de la finance, ainsi que par la qualité de son tissu universitaire.

Zurich (en bleu) par rapport à la moyenne suiisse (en gris) (Crédits: UBS)

Au niveau national, il n'est devancé que par le canton de Zoug qui excelle dans tous les domaines. Et il précède Bâle-Ville, capitale suisse de l'innovation grâce aux secteurs des biotechnologies, de la chimie et de la pharmacie. Le premier canton romand, Vaud, apparait en septième position avec de bons résultats dans la catégorie innovation, autour de l'horlogerie, et la catégorie capital humain, avec des universités de très haut niveau dont l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne. En bas du classement on retrouve les cantons montagnards d'Uri, de Glarus, des Grisons, du Valais et le Jura, qui souffrent particulièrement de leur enclavement. Des mauvais scores à relativiser à l'échelle internationale : le canton du Jura, dernier, resterait plus attractif que la France.

Innovation et compétitivité

La Suisse reste, en effet, une des économies le plus compétitive du monde. Elle a bénéficié d'une croissance annuelle de 2% entre 2003 et 2015 qui lui a valu le qualificatif de "miracle économique suisse". Dans son rapport accompagnant l'ICC, UBS souligne l'importance de la part de l'innovation dans cette compétitivité et qualifie la Suisse de "championne du monde de l'innovation". La banque indique les raisons structurelles de cette capacité à innover : qualité de la formation universitaire, part de la recherche et développement dans les entreprises privées, existence de "clusters" sectoriels régionaux (horlogerie dans l'ouest, biotechnologie à Bâle, haute-technologie et finance à Zurich etc.) qui favorisent le transfert de compétences et l'émulation des connaissances. Pour maintenir un haut niveau de compétitivité, le rapport recommande cependant un effort de la part des acteurs économiques pour traduire cette capacité d'innovation en grain de productivité, domaine dans lequel la Suisse aurait des progrès à faire.

Favoriser les "conditions cadres"

Le rapport établit également une liste des bonnes pratiques à l'égard des pouvoirs publics pour entretenir cette compétitivité suisse. Il énonce ainsi "trois principes de l'économie" que l'État devrait respecter dans ses interventions: la subsidiarité, la concentration et la durabilité. Il insiste notamment sur l'importance de mettre en place des "conditions cadres" favorables à l'activité économique sur le moyen et le long terme plutôt que de passer par un volontarisme publique appuyé sur le court terme. UBS insiste notamment sur deux priorités : créer un environnement fiscal favorable à la recherche et aux start-ups grâce à des taxes sur les entreprises faibles, et impliquer le secteur privée dans l'enseignement supérieur. Un discours résolument libéral qui rappelle que classements et rapports économique sont également autant d'outils de pression sur les pouvoirs publics.

Jean-Baptiste CHATAIN (www.lepetitjournal.com/zurich) jeudi 31 mars 2016.

Recevez nos articles du lundi au vendredi en vous inscrivant à notre newsletter. Suivez-nous sur Facebook et Twitter.

logofbzurich
Publié le 31 mars 2016, mis à jour le 31 mars 2016

Flash infos