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BUDGET EUROPEEN - Bonne opération polonaise ?

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 12 février 2013, mis à jour le 11 février 2013

Les 27 Etats membres de l'Union européenne se sont finalement mis d'accord le 8 février sur le budget de l'Union pour la période 2014-2020. Et la Pologne a su limiter les dégâts.

"On l'a fait !". En un tweet, le député Pawe? Gra? (PO, au pouvoir) a rendu compte de l'état d'esprit polonais au moment de conclure le budget européen pour la période 2014-2020. Si le budget européen est revu à la baisse, la Pologne n'a pas réellement à s'en plaindre.

La Pologne : un neuvième du futur budget européen
Pour la première fois, l'Union européenne a vu son budget diminuer d'environ 80 milliards d'euros. La nouvelle enveloppe des 27 s'élèvera donc pour la prochaine période à 900 milliards d'euros. Une situation qui le 8 février, semblait réjouir tout le monde, de David Cameron à François Hollande, en passant par Donald Tusk. La Pologne a effectivement de quoi s'estimer heureuse. Avec 106 milliards d'euros d'aides prévus jusqu'en 2020, le pays va en effet représenter à lui seul près d'un neuvième des aides accordées par Bruxelles. Mieux, Varsovie touchera sur la période davantage qu'entre 2007 et 2013, bénéficiant de 4 milliards d'euros supplémentaires. Une situation qu'il était difficile d'imaginer à l'heure où la totalité des Etats européens devait s'apprêter à faire des sacrifices majeurs. De quoi faire dire au Premier ministre Tusk qu'il avait vécu "le plus beau jour de sa vie".

Vu de Pologne, un budget dans la continuité
En réalité, le budget européen ne change pas fondamentalement la situation polonaise. Comme auparavant, la majorité des aides accordées à Varsovie seront versées au titre des "fonds structurels". Ainsi, sur les 100 milliards d'euros que recevra le pays les sept prochaines années, près de 72 milliards concerneront ces fonds structurels. La Pologne devrait ainsi pouvoir poursuivre ses efforts en matière de construction d'infrastructures, notamment routières et ferroviaires. Les fonds alloués aux travaux prévus devraient également pouvoir soutenir le secteur de la construction, mis à mal par la morosité économique actuelle. Sur la somme restante, la Pologne compte dépenser 28 milliards d'euros au titre de la politique agricole commune. 

Un succès à nuancer
La sauvegarde par la Pologne des fonds structurels ne doit cependant pas cacher que le pays a aussi dû faire des sacrifices. L'agriculture polonaise sort plutôt perdante des arbitrages européens. Au nom de la sauvegarde des aides au rattrapage en termes d'infrastructures, la Pologne a décidé de sacrifier une partie des promesses européennes en matière Politique Agricole Commune. Troisième pays bénéficiaire de la PAC, la Pologne a ainsi dû se contenter d'un maintien des aides actuelles, alors que le gouvernement comptait sur une augmentation de celles-ci de près de 6 milliards d'euros. Un gel des aides inquiétant pour une agriculture loin d'avoir atteint le niveau de développement d'autres agricultures comme l'agriculture française, première bénéficiaire de la PAC.

La Pologne a certes réussi à sauver une part non négligeable des aides qui lui étaient déjà attribuées, et le pays devrait rester l'un des principaux bénéficiaires de l'Union. Une façon de récompenser le bon élève polonais au regard de ses performances économiques et politiques, par rapport aux  autres pays d'Europe Centrale et de l'Est. Cependant tout succès a sa contrepartie, et la joie des dirigeants polonais ne fait qu'amplifier le contraste face à l'inquiétude des agriculteurs.

Charles Hubert (www.lepetitjournal.com/varsovie) - Mardi 12 février 2013


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Publié le 12 février 2013, mis à jour le 11 février 2013
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