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VOLONTARIAT INTERNATIONAL EN ENTREPRISE – Laurent Le Pajolec, président du Club VIE en Pologne

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 9 avril 2014, mis à jour le 10 avril 2014

Lauréat du Trophée des Français de l'étranger et du Grand Prix VIE, Laurent Le Pajolec est président du Club VIE Pologne. Il présente cette organisation et le Volontariat International en Entreprise sur la base de son expérience réussie. En effet, après avoir obtenu son master en contrôle de gestion, Laurent Le Pajolec est parti en VIE pendant 2 ans au cabinet d'expertise comptable EXCO A2A Polska, avant d'en devenir par la suite co-gérant à seulement 27 ans.

Vous êtes président du club VIE Pologne et du club VIE Ouest, pouvez-vous nous expliquer quel est le but du club VIE ?

Le but du club VIE est particulier en fonction de la « région ». Dans un pays comme la Pologne, le but est d'intégrer les jeunes VIE qui arrivent, d'une part, et d'autre part de leur donner la possibilité de se rencontrer, de faire du networking grâce à l'organisation de soirées business à thèmes, qui sont aussi ouvertes aux non-VIE.
En effet, la problématique est la suivante : les jeunes qui arrivent ici n'ont pas de réseau, surtout quand ils habitent hors de la capitale. Au club VIE, ils vont rencontrer des gens du même âge, mais aussi des PDG et entrepreneurs confirmés.

Quelle est la structure du club VIE ?

A la base, nous sommes un « groupe de trois copains » fondateurs (Christophe Cathala, Maxime Gourgouillat et moi-même), chacun a son métier et ses obligations donc nous essayons de faire quelque chose de convivial. Il y a actuellement un « board », composé de trois personnes: Christophe Cathala, premier président du club, Jérome Dudzik, VIE actuel, et moi-même. Nous recherchons cependant d'autres personnes car nous avons pas mal de projets, que ne pouvons pas mener seulement à trois.

Ubifrance s'occupe aussi des VIE, comment s'articule les relations entre le Club VIE et Ubifrance ?

Depuis un an, le club VIE a ses propres statuts, donc il est détaché juridiquement d'Ubifrance. Ubifrance nous soutient quand même financièrement, et chapeaute tous les clubs VIE, qui se rencontrent dans les locaux de l'organisation à Paris. Quand le cas se présente, ils nous envoient les personnes en recherche de VIE. De notre côté, nous faisons la promotion du VIE et des expériences des personnes post-VIE.

Le VIE est une super expérience, une première marche pour évoluer très vite dans sa carrière, et partir à l'international. Pas mal de jeunes de 23 à 28 ans, comme moi à l'époque, auront tendance à vouloir prolonger l'expérience pour des raisons privées. Beaucoup de Français se retrouvent sur le marché du travail. Il faut après les orienter vers les entreprises françaises, qui doivent jouer le jeu et embaucher des Français. On reçoit des offres de travail, et notre rôle, c'est de les transmettre aux membres du club pour qu'ils puissent avoir une porte de sortie, si on ne leur a pas proposé de contrat dans l'entreprise où ils effectuaient leur VIE, ce qui arrive parfois. Le problème, c'est qu'il y a une différence entre un VIE, qui est un contrat aidé, et un contrat local, qui peut engendrer des surcoûts. C'est un pas que certaines sociétés ne sont pas prêtes à faire.

Quelle est la tendance pour le VIE, est-ce qu'on peut constater un développement ?

Il a déjà pas mal changé. Avant, c'était plutôt des grands groupes qui prenaient des VIE. Maintenant, grâce au travail de promotion d'Ubifrance, il y a plus de PME qui sont intéressées.

De plus, avant, il y avait à la fois un contrat local et un contrat VIE. Le contrat local était mal compris par les RH polonais, il fallait faire de la sensibilisation. Maintenant, le contrat local n'existe plus, ce qui aide Ubifrance à promouvoir le VIE.

Ce changement a permis de faciliter les démarches. Les entreprises françaises qui embauchent des VIE reçoivent maintenant des aides, notamment de la part des régions, qui financent parfois 100% des indemnités de VIE, comme la région Pays de la Loire.

Au final, il y a plus de VIE mais un peu moins d'expatriés. En Pologne, il y a une soixantaine de VIE, en Allemagne, beaucoup plus. Il reste donc un gros potentiel de développement en Pologne. Je pense que d'autres entreprises vont venir et profiter de cette formule. L'avantage de la Pologne, c'est que c'est un marché de 40 millions d'habitants. Proche de pays comme la Slovaquie, la Tchéquie, c'est aussi une bonne porte d'entrée sur l'Ukraine et la Russie. C'est un pays où les infrastructures commencent à vraiment être bien développées. De nombreuses sociétés françaises sont déjà implantées, il est donc plus facile de venir maintenant et profiter des expériences réussies.

Quel est l'intérêt pour l'entreprise de choisir un VIE ?

Le véritable intérêt est de fidéliser les employés. A cela s'ajoute, la problématique culturelle et celle de trouver un profil rare. Par exemple, en France, le profil de l'ingénieur commercial est plus répandu qu'en Pologne, où ils sont encore difficiles à trouver.
Le gros risque, pour les entreprises, est que le volontaire ne souhaite plus rentrer. Or, la Pologne est un pays sympa, avec un bon climat de vie. On aime bien y rester plusieurs années pour découvrir le pays, apprendre la langue...

Le club VIE coorganise un Grand Prix VIE, qu'est ce que c'est ?

Cela existait déjà avant (le dernier a été organisé il y a trois ans). Le but est de récompenser les meilleures expériences de VIE, et de mettre en valeur les entreprises qui ont proposé de belles missions aux Volontaires. Nous sommes pour cela en partenariat avec Ubifrance, qui organise l'événement avec le support des conseillers du commerce extérieur (CCE) et la CCIFP.

Concernant votre propre carrière, vous êtes co-gérant d'un cabinet d'expert-comptable à 28 ans, vous avez eu plusieurs récompenses, comment vous expliquez ce succès ?

J'ai aussi eu la chance d'avoir un bon tuteur pendant mon VIE. Quand je suis arrivé, j'étais ce qu'on appelle un « Zielony ». Le fait d'avoir quelqu'un qui m'a formé, cela m'a permis d'accélérer. Quand on travaille quelque part, c'est important d'avoir un « n+1 » qui soit là pour donner des conseils et partager son expérience, c'est pour cela que nous essayons de faire des partages d'expériences aux VIE. Par exemple, Christophe Dubus, PDG de Leroy Merlin Pologne, est venu faire un retour sur son expérience, comme beaucoup d'autres intervenants. Cela donne des indicateurs pour les personnes qui arrivent, pour appréhender le marché passé et actuel. Il n'est pas systématique d'avoir un mentor pour chaque VIE, et c'est justement quelque chose qui pourrait être à développer.

Cyril Mantoy (www.lepetitjournal.com/varsovie) ? Jeudi 10 avril 2014

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Publié le 9 avril 2014, mis à jour le 10 avril 2014