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STATIONNEMENT - Voitures, créneaux et menue monnaie : le business des gorrillas

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 30 juillet 2017, mis à jour le 31 juillet 2017

 

Si vous circulez à voiture dans Valence, vous avez sûrement aperçu ces personnes qui vous signalent par de grands gestes une place disponible en échange de quelques pièces. Lepetitjournal Valence est parti à la rencontre de ces fameux « gorrillas ». (Photos©LPJV)

Le terme

« Gorrillas »

Le terme gorrillas n'a rien à voir avec les grands singes. En castillan, ce terme est le sobriquet que l'on donne communément aux voituriers (guardacoches), ceux-ci portant toujours une casquette, gorra en castillan. Les gorrillas de notre époque ont hérité du mot, et, pour certains d'entre eux, de la casquette.

Un business toléré mais illégal

C'est proche de l'hôpital Nou d'Octubre que nous avons rencontré Ahmed*, qui exerce son métier de « gorrillas » depuis 5 ans. Celui-ci nous confesse être sans-papiers, ce qui lui permet de s'affranchir du paiement des amendes, sporadiquement délivrées par les agents de la police locale.

Sa tâche est simple : signaler aux automobilistes la disponibilité de places de stationnement et leur éviter de tourner plusieurs minutes dans des quartiers où les stationnements sont rares (hôpitaux, administration, stades, plages, etc.)

Un business lucratif mais illégal. En effet, l'activité des « gorrillas » est en infraction au regard de deux articles du code de la route espagnol. D'abord l'article 121 du règlement général de circulation « Un piéton ne peut pas circuler sur un lieu non autorisé » et l'article 49 de la loi sur la sécurité routière qui dispose que la circulation sur la chaussée ne peut se réaliser s'il existe une zone réservée pour les piétons.

Une activité lucrative

Même si les automobilistes ne leur laissent que quelques pièces, la plupart des gorilles arrivent à récolter entre 30 et 50? par jour. Des journées de travail longues, puisque les gorilles sont sur le pied de guerre dès 9h et laissent leur zone vers 20h.

Cela permet à la plupart d'entre eux de gagner plus que le salaire minimum espagnol. Une grande partie des « gorrillas » arrive facilement à atteindre les 1.200? mensuel.

De quoi susciter des vocations. Car si auparavant cette activité était réservée aux sans-papiers, il n'est plus rare de trouver des locaux agiter les bras ou leur casquette pour attirer les automobilistes en quête de places.

On estime qu'entre 250 et 300 « gorrillas » sont présents sur Valence et contrôleraient une centaine de zones de stationnement.

Des conducteurs résignés

Devant le laisser-aller des administrations et le peu de réprimandes effectuées par les polices locales ou nationales, les automobilistes expriment leur ras-le-bol. Il n'est plus rare de voir un conducteur s'acquitter d'une double peine pour se garer : d'abord quelques centimes pour le « gorrilla », puis des pièces insérées dans l'horodateur.

Le plus grand flou règne dans cet univers et la Mairie de Valence ne propose peu ou pas d'alternative, les parkings étant également payants, souvent sous l'égide d'entreprises privées exerçant des tarifs prohibitifs.

Au final tout le monde semble trouver son compte et la situation n'est pas prête de changer.

 

* Le prénom a été modifié

 

La Rédaction (lepetitjournal.com/valence) Mercredi 22 Mars 2017 
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Publié le 30 juillet 2017, mis à jour le 31 juillet 2017

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