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LYCEE FRANÇAIS DE VALENCE – A 16 ans, Vladimir vient de publier son premier roman

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 26 janvier 2017, mis à jour le 25 janvier 2017

Vladimir Dimitrijevic Gauthereau est élève en 1ère S au Lycée Français de Valence. A 16 ans, il vient de publier son premier roman intitulé La rose de Printemps. A l'occasion de la Fureur de lire qui vient de s'achever au Lycée Français de Valence, Florence Ferment, professeur documentaliste de cet établissement, porte un regard sur cette graine d'écrivain. (Photos©F.Ferment)

De l'ennui naît la créativité

Il est toujours intéressant pour un adulte de se plonger dans l'imaginaire d'un adolescent. Vladimir Dimitrijevic Gauthereau n'a que 14 ans lorsqu'il écrit La Rose de Printemps.

La Rose de Printemps est une histoire, hors temps et hors lieu connu. C'est un monde de fantaisie dans lequel s'affrontent différentes espèces malgré le délabrement de leur espace de vie.
Pourquoi s'initie-t-il à cet exercice d'écriture ? L'ennui nous répond-t-il. Notre regard mature nous incite à une première pause, à une première réflexion. Il nous vient à la pensée notre philosophe français Alain qui soulignait le bénéfice de l'ennui en éducation.

L'ennui apparaît peut-être aujourd'hui fortement en décalage car il demande du temps et du silence. Il demande une écoute de soi-même. Certains adultes ont peur de l'ennui et cherche à l'éviter, à le fuir et pour eux et pour leurs enfants ... Mais l'ennui peut être le prélude à la réflexion. Que puis-je faire pour ne plus ressentir cet ennui ?

Avec toutes les forces de l'enfance et de l'adolescence, Vladimir se lance ainsi dans l'écriture. Il ne se définit pas particulièrement comme un lecteur assidu de romans, ses préférences iraient même vers la Bande Dessinée. Mais l'écriture l'attire. Il a déjà son titre et veut ce titre, c'est un impératif ! « La Rose de Printemps »

Il commence alors à remplir ses feuillets, quasiment sans marge, de son écriture en pattes de mouche pas toujours très lisible. Pourquoi ? Il veut entrer de façon plus réaliste dans son histoire qui se déroule à une époque sans ordinateur ; pour assumer véritablement le rôle du narrateur omniprésent et maître de cérémonie dans le récit ; pour comprendre mieux ses nains qui écrivent leur histoire lorsqu'ils sont enfermés dans les tunnels souterrains et qui savent qu'ils vont mourir.

Il agence son histoire de fantaisie. Il a lu Tolkien. Son monde fascinant l'a fait rêver. Plusieurs espèces prennent forme ainsi dans un espace imaginaire Humus. Humus souffre de guerres et de l'incapacité de ces espèces à la gestion durable de cet espace ?

 

Le multilinguisme, une ressource littéraire
Vladimir Dimitrijevic Gauthereau

Vladimir visualise ainsi différentes espèces tranchées par leur physique, leur langue, et leur caractère. Il leur apporte une signification qu'il va trouver dans l'étymologie de différentes langues.

Notre jeune auteur est plurilingue. Français de nationalité, il a vécu en Espagne et poursuivi sa scolarité au lycée français de Valence. Son goût pour les langues s'affirme puisque, outre l'anglais et le latin qu'il suit au lycée, il choisit d'étudier le chinois dans une académie de la ville. Il s'initie de plus au sanskrit et au grec qu'il découvre sur l'Internet. Mais cessons les digressions et revenons à ses personnages !

Nous retrouvons ainsi Le kipit, héros initial (incipit) c'est-à-dire le dragon. Puis, les huis qui connaissent le futur ou plutôt les différents chemins que peut prendre le futur, ce sont les sages, leur nom vient du chinois, hui (savoir-faire). Adjuvani, qui est le compagnon de route du kipit, vient du latin adjuvare qui veut dire aider, assister. Les peris, eux, sont une espèce sanguinaire. Leur nom vient de periculum, danger en latin. Pour les abhras, à l'apparence de gros oiseaux, décrit comme le peuple des nuages, Vladimir utilisera le mot sanskrit qui veux dire nuage. Enfin pour les Faros, êtres brillants par leur intelligence et leur adresse à la guerre, il choisit l'étymologie grecque de phare et pour leur jeune princesse Alphi, le grec Alpha.

Leur physique est très coloré. Le kipit, le dragon, est par exemple ainsi décrit « il a des écailles bleues verdâtres partout sur le corps, pieds palmés, yeux vert brillant, queue courte avec des épines, oreilles pointues » (page 5). Les bagarres sont, elles aussi, colorées et remarquablement décrites dans l'espace.

Enfin une sagesse s'esquisse au fur et à mesure de la lecture. Si les personnages sont identifiés initialement par leur espèce, des noms propres apparaissent au fil des pages. Les caractères se différencient. Ainsi, le kipit dit à son fils « Tu dois savoir que tu es la chose la plus précieuse au monde pour moi. Tu es mon fils. Le seul regret que je pourrais avoir c'est de ne pas avoir trouvé ton nom moi-même. Et comment m'aurais tu nommé ? J'aurais plutôt pensé à des noms de kipit, mais finalement Espoir te va très bien. Et le père et le fils se regardèrent tendrement avec leur doux regard de kipit » (page 105).

Une jolie histoire qui est la première de quatre tomes. Quatre tomes, oui, comme les quatre saisons. Quatre histoires et quatre genres littéraires différents, le défi que s'était lancé Vladimir, à 14 ans !

- La Rose de Printemps, roman de fantasy écrit à 14 ans (édition août 2016)

- Le Champignon d'Hiver, roman de science-fiction écrit à 14/15 ans (édition avril 2017)

- Le Pommier d'Eté, roman fantastique écrit à 15 ans (édition septembre 2017)

- Marguerite d'Automne, roman policier que Vladimir vient de commencer.

 

Bonne chance Vladimir !

 

 

Florence FERMENT, professeure documentaliste au Lycée Français de Valence et auteure de l'essai Pour la défense de la langue tahitienne, publié en 2009 chez L'Harmattan

(lepetitjournal.com/valence) Vendredi 27 Janvier 2017 
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Publié le 26 janvier 2017, mis à jour le 25 janvier 2017

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