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CULTURE - Superpoze électrise Slakthuset

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Publié le 16 juin 2017, mis à jour le 15 juin 2017

Le musicien électronique Superpoze, alias Gabriel Legeleux, s'est produit vendredi 9 juin sur le toit du club Slakthuset de Stockholm. Une première en Suède pour le jeune Français qui a déjà traîné ses claviers en Asie et en Amérique. Nous l'avons rencontré quelques heures avant que sa musique éthérée ne transporte l'auditoire.

Bienvenue à Stockholm. C'est la première fois que tu joues ici ? 

C'est la première fois que je viens ici ! Même si j'ai joué un peu partout, je connais mal la Scandinavie et les pays nordiques. Je fais une mini tournée nordique : Stockholm, Oslo et Copenhague.

L'occasion ne s'était jamais présentée de te produire en Suède ?

J'ai commencé la musique en France et j'y ai joué vraiment partout. Ça ne fait que deux ans que je joue à l'étranger. Je reviens de ma première vraie tournée, je suis parti aux Etats-Unis, au Canada, en Europe... Je joue ici grâce à l'Institut français qui aide beaucoup d'artistes à s'exporter.

Pourquoi avoir choisi Superpoze comme nom ?

Il n'y a pas vraiment d'histoire. Quand j'étais adolescent c'est un truc de la culture hip hop d'avoir un « blaze » (pseudonyme ndlr). C'est une culture que j'ai embrassée grâce à des amis du lycée quand j'avais 15 ou 16 ans. Ça a été un moteur pour faire de la musique, j'ai fait beaucoup d'instrumentales de rap.

As-tu une formation de musicien ?

Tout à fait. J'ai fait ce qu'on appelle les CHAM (classes à horaires aménagés musique). Le matin, j'étais à l'école, et l'après-midi au conservatoire de Caen où j'ai appris les percussions classiques pendant sept ans. 

Il n'est pas rare que des musiciens qui sortent du conservatoire se tournent vers la musique électronique. Pourquoi à ton avis ?

La musique électronique en tant qu'outil permet de créer une musique qui sonne comme si tu jouais en groupe quand tu es seul. C'est une bonne porte de secours quand on n'arrive pas à trouver les bons partenaires. À la base, on a inventé les boîtes à rythme pour imiter les grosses caisses et les caisses claires.

Pour ma part, j'utilise beaucoup de sons très neutres et de fréquences pures pour imiter des cordes ou d'autres instruments. 

As-tu joué en groupe avant ta carrière solo ?

Oui, en groupe et en orchestre. Parfois, ça me manque. J'ai des projets en cours avec d'autres musiciens. Je travaille toujours dans le rap, notamment avec Nekfeu, mais aussi dans le théâtre et le cinéma. Je retrouve ce plaisir de collaboration et de synergie. 

Ton dernier album, For We the Living est sorti cette année. Vas-tu le jouer ce soir ?

Je n'ai pas une approche très pop des concerts, je ne vais pas jouer les morceaux de mon disque tels quels. J'essaye de lier plusieurs morceaux que j'ai sortis, surtout de mes deux premiers albums. Le but est de faire cohabiter ces morceaux, de leur offrir une autre lecture.

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Sais-tu comment est reçue ta musique ici ?

Je pense que personne ne me connaît vraiment ici (rires). Mais je suis là pour ça ! Je n'ai aucun a priori sur le public suédois. Je pense que ce sera très cool !

La musique électronique française est bien reconnue à l'étranger, est-ce que tu en profites ?

Il y a eu une très grande époque de l'électro en France. Je pense que nous avons une sensibilité particulière, une bonne chanson française, une belle variété, et nous sommes un des rares pays à avoir une culture de la mélodie de qualité. Quand tu es musicien électronique ce n'est pas différent, et nous l'exportons.

Caen est aussi la ville de la star de l'électro Fakear. Plus récemment, Petit Biscuit perce depuis Rouen. Est-ce que la Normandie est une pouponnière à musique électronique ? 

Non, mais je pense que là où il ne faut pas beau, tu restes chez toi à faire de la musique ! (rires) J'étais au lycée avec Fakear, on se connaît très bien et on a fait beaucoup de musique ensemble. Je pense par ailleurs que Petit Biscuit aurait pu venir de n'importe quelle ville. Sa musique étant issue d'une culture internet, n'est pas géolocalisée.

Ta musique est géolocalisée ? 

Je ne pense pas, par contre elle s'intéresse à la géolocalisation, à l'espace, à comment le représenter. J'aime que l'on puisse se sentir entouré de sons, être dans l'espace de la musique et ne pas être juste spectateur. Je pense que c'est quelque chose que j'ai bien réussi à créer dans mon premier album, moins avec le deuxième. 

As-tu pu profiter de Stockholm ?

L'idée de la tournée et du voyage fait un peu rêver, mais en réalité, tu ne vois pas grand chose.
Je me suis promené Gamla Stan, je suis allé au musée de la photo, au musée Sven-Harrys... Quand je suis en tournée, je vais toujours dans les musées, et j'achète les cartes des ?uvres que j'ai aimées, ça me permet de m'en souvenir.

 

Superpoze continue sa tournée en juin et juillet en France et en Suisse, avant d'aller jouer à Las Vegas le 22 septembre. Son dernier album, For We the Living est disponible depuis le 24 février chez Combien Mille Records.

 

Benjamin Jung (lepetitjournal.com/stockholm), 16 juin 2017

photo © Benjamin Jung 

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