Dans le domaine de la sécurité routière, comme dans de nombreux aspects de la vie dans la cité, Singapour investit dans les technologies. Pour lutter contre les chauffards qui comptent sur la logique du "pas vus pas pris", la cité-Etat mise sur la peur du gendarme en installant un réseau de caméras digitales dont l'ambition est de faire changer les comportements par la peur d'être pris.
1 accident mortel sur 20 à Singapour est lié au non respect d'un feu rouge.
L'un des fléaux auxquels est confrontée Singapour peut être observé chaque jour sur les routes de la cité Etat, où le non respect des feux rouges est en contradiction flagrante avec l'image de respect des lois et règlements qui caractérise par ailleurs la société singapourienne. On garde en mémoire les images de l'accident survenu en 2012 (cf art du petitjournal.com en 2012), au carrefour de Victoria Street et Rochor Road, dans lequel on apercevait le spectre d?une Ferrari lancée à vive allure surprenant par la gauche un taxi et un motard qui avaient eu le temps de s'engager jusqu'au centre du croisement depuis que le feu, de leur coté, était passé au vert. Le choc, d'une extrême violence, avait causé la mort de 2 personnes.
Selon les statistiques de la police de la circulation à Singapour, le non respect des feux rouges serait à l'origine de 5,3% des accidents mortels dans la cité Etat. Au cours des 9 premiers mois de l'année, 4 personnes ont péri dans de tels accidents.
La technologie au service de "la peur du gendarme"
Pour lutter contre le fléau, Singapour mise sur la technologie, avec l'installation de caméras numériques, fonctionnant 24 heures sur 24. Plus précises et surtout plus faciles à exploiter que les anciennes caméras, les nouveaux équipements de surveillance sont capables de fournir des images en couleur de haute définition, qui peuvent être téléchargées à distance par la police. Depuis le début de l'installation de ces caméras nouvelle génération, elles ont permis de réduire de moitié le temps de traitement des images permettant, in fine, d'identifier les conducteurs délictueux. Le remplacement du parc de caméras classiques par des caméras numériques devrait être achevé en juin 2015.
La peur du gendarme pour faire changer les comportements
Plus efficace, la technologie utilisée a surtout généré, à ce jour, une explosion des amendes. Selon les statistiques de la Police de la circulation (Trafic Police TP), le nombre d'automobilistes verbalisés pour avoir brûlé un feu a ainsi augmenté de 37%, passant de 18.796 en 2013 à 25.833 en 2014 (sur 10 mois).
A terme, l'ambition est d'utiliser "la peur du gendarme" pour faire changer les comportements. Le recours aux caméras numériques a pour but d'inverser les probabilités sur lesquelles tablent les conducteurs qui jouent avec les règles de sécurité sur le mode du « pas vu pas pris ».
Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) jeudi 13 novembre 2014
Voir: Singapore driving force
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