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MA TANTE A SINGAPOUR - En pleine croissance, avec les casinos

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 24 juin 2014, mis à jour le 25 juin 2014

Le mont de piété, ma tante, autant de manières poétiques, presque affectueuses, de désigner une réalité qui ne l'est pas : la nécessité d'aller mettre au clou certains de ses effets pour en retirer un peu d'argent pour honorer une dette pressante… ou pour le jouer au casino de Marina Bay Sands.

Mont de piété à Singapour
A Singapour, ce sont les Pawn Shops qui font office de mont de piété. Le principe reste le même. Les personnes ayant besoin d'argent apportent des possessions personnelles qu'elles laissent en gage à la Pawn shop, en contrepartie d'une somme d'argent, prêtée sur une certaine durée. A l'issue du prêt, soit la personne est capable de rembourser et récupère son bien, soit elle ne l'est pas et son bien change simplement de propriétaire.

Paradoxal : à Singapour, l'une des villes les plus riches du monde, les pawn shops ne se sont jamais aussi bien portées. A l'origine de cette affluence ? Le développement du casino. Un nombre croissant de Singapouriens sont devenus tellement addictifs au jeu qu'ils seraient prêts à y laisser leur chemise. De l'expression à la réalité, le pas est allègrement franchi : certains n'hésitent pas à s'endetter pour aller jouer… et souvent perdre leur mise et leur tunique. Même si, selon les professionnels du secteur, les motivations des emprunteurs à Singapour, par comparaison avec Macao, seraient moins liées au jeu et davantage à la pauvreté.

Le nombre des pawn shops est en forte croissance : il est passé de 114 en 2008 à 214 en 2014 selon un rapport de DMG & partners securities.  Le montant total des prêts a quadruplé : 1,6 milliard en 2007 ; 5,5 milliards cette année. L'industrie du prêt sur gage, qui fait à Singapour le bonheur des Maxi-cash, MoneyMAx et Value Max, aurait aussi été stimulée par la valorisation de l'or, celle-ci augmentant à due proportion les montants empruntables par les propriétaires nécessiteux.

20 % de  l'argent récupéré dans les pawnshops serait utilisé pour jouer. Le reste serait le fait de chefs d'entreprise et de particuliers à faibles revenus qui ont besoin d'argent pour régler des soins de santé ou d'autres dépenses. Telle patronne d'entreprise n'a pas hésité à mettre ses bijoux au clou pour obtenir jusqu'à 70 000 dollars de prêt, de quoi payer ses ouvriers en attendant l'encaissement des factures en retard. 

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) mercredi 25 juin 2014

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Publié le 24 juin 2014, mis à jour le 25 juin 2014

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