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CHRONIQUE - Au pays des Tai-Tai

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 30 avril 2013, mis à jour le 1 mai 2013

Dans le dictionnaire Singlish, une Tai-Tai est l'épouse ou la maîtresse d'un homme riche. Elle ne travaille pas et occupe son temps à faire du shopping, rencontrer des amies et cancaner. Par extension, la Tai-Tai peut aussi être « fille de ». C'est une femme de loisirs. Mais attention ! Il ne suffit pas d'être oisive pour revendiquer être une Tai-Tai.

Luxe, oisiveté et snobisme
Rien ne saurait être plus éloigné de la Tai-Tai que la femme au foyer. Car la première règle, est d'avoir énormément de temps libre, ce qui n'est naturellement pas possible quand on doit prendre soin d'un foyer, d'enfants ou de toute autre chose que de soi-même. La Tai-Tai n'a pas de contraintes, ni de responsabilités. Elle a des maids pour ça.

Ce qui l'intéresse, c'est avant tout son apparence. La Tai-Tai a un style huppé, une ligne parfaite et des doigts couverts de diamants. Elle est riche et en fait une fierté. Tout ce qu'elle possède est griffé. Sa coiffure est impeccable, ses ongles, manucurés.
Snob est le mot qui caractérise le mieux son tempérament. Froide, elle peut se montrer relativement discourtoise avec les vendeurs.

Les lieux Tai-Tai
Leurs milieux de prédilection sont bien évidemment les centres commerciaux. Mais pas n'importe lesquels ! Orchard est réputé pour avoir plusieurs malls très Tai-Tai.

Pour être Tai-Tai, un centre commercial doit réunir ces qualités : avoir des magasins très chers ; des spas pour massage, manucure et pédicure ; des cafés ou restaurants très chers où les Tai-Tai pourront rencontrer leurs semblables et comparer les prix de ce qu'elles ont acheté ; une station de taxis (les Tai-Tai ne conduisent pas et prennent encore moins les transports en communs, elles ont un standing à tenir).

Les Toy boy clubs ou quand la nuit venue la Tai-Tai devient cougar
Il existe sur l'île une quinzaine de clubs spécialement conçus pour les Tai-Tai. Si leurs maris sont riches, ils ne sont probablement pas très disponibles. Dans ces clubs, de jeunes et athlétiques hommes chantent, dansent et courtisent les Tai-Tai esseulées d'âge mûr.

Chaque deux heures, 20 à 30 hommes de Chine, Thaïlande, Indonésie, Philippine, Malaisie et Singapour, défilent sur une scène.  Pendant qu'ils chantent et dansent , les femmes enchérissent sur leur élu en lui achetant des guirlandes de fleurs en plastique (de 30 à 80 SGD) et des écharpes (de 100 à 1.000 SGD).

Ces femmes dépensent en moyenne 1.500 SGD par nuit à discuter et abreuver de cocktails ces jeunes gens. Des « services sexuels » peuvent être arrangés mais ils doivent avoir lieu en dehors du club.

Finalement la vie de Tai-Tai ne semble pas aussi rose qu'il n'y paraît. Sous les diamants, les faux ongles et le snobisme, il y a parfois une grande solitude et une femme prête à payer le prix fort pour avoir quelques heures d'attention.

Chloé Charvin (www.lepetitjournal.com-Singapour) mercredi 1er mai 2013

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Publié le 30 avril 2013, mis à jour le 1 mai 2013

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