Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

GASTRONOMIE – Le soya sauce chicken se sent pousser des ailes

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 28 septembre 2016, mis à jour le 24 septembre 2016

Le propriétaire de l'un des 2 restaurants hawkers étoilés en juin par le guide Michelin fait mieux que bonne figure face à l'afflux des touristes qui font la queue tous les jours à Chinatown pour goûter son fameux poulet à la sauce soja. Désormais célèbre et courtisé, il ne manque pas d'ambition pour sa recette, dont il évalue le prix à 2 millions de S$, et pour sa marque, dont il voudrait faire le challenger au plan mondial de Kentucky Fried Chicken.

Chan Hon Meng
Depuis la sortie du guide michelin en juin 2016, l'échoppe que gère Chan Hon Meng Ji dans le Chinatown complex Market & Food centre, ne désemplit pas. La fréquentation aurait été multipliée par 3 avec l'afflux des touristes, qui de Washington à Varsovie, ont entendu parlé de la saveur de son poulet à la sauce soja, et représenteraient, selon les chiffres donnés par l'intéressé au Straits Times, 90% de ses clients aujourd'hui.

Il semble que la notoriété associée à une étoile Michelin n'ait pas de prix ou bien, si prix il y a, que ce dernier, étoile oblige, soit de nature astronomique. Le propriétaire du restaurant Liao Fan Hong Kong soya sauce chicken rice & noodle, a indiqué au Straits Times qu'il aurait déjà reçu 5 offres pour lui racheter sa recette du poulet sauce soja, plusieurs émanant d'entreprises du secteur de l'alimentaire.

Face à de telles sollicitations, il peut faire le difficile et voir les choses en grand. Il évaluerait aujourd'hui sa recette à 2 millions de S$ et chercherait surtout à rester partenaire du développement de la marque qu'il envisage désormais à l'échelle mondiale, sur le modèle de Kentucky Fried Chicken.

Rêve ou réalité ? Ce n'est pas faire injure à l'excellence générale de la gastronomie singapourienne ni aux charmes particuliers, et si variés, de la street food qu'on trouve dans les hawkers, que de marquer une certaine incrédulité quant au fait de valoriser 2 millions de S$ la recette d'un poulet sauce soja, si exceptionnel soit-il.

Rien n'étonne plus vraiment et l'on souhaite au propriétaire du restaurant hawker étoilé de Chinatown que la suite de l'aventure soit conforme à ses nouvelles ambitions. Pour autant, on ne peut écarter l'idée que, même dans l'hypothèse où ce conte moderne deviendrait réalité, l'exposition soudaine de la cuisine des hawkers aux feux éblouissants de la célébrité, puisse faire tourner les têtes et alimenter une bulle dont les exploitants traditionnels des échoppes dans les hawkers soient in fine les victimes.

Les recettes traditionnelles seront-elles les algorithmes de demain ? La street food, plus forte que le numérique et les Hawkers suscitant plus de vocation que les start-up parmi les entrepreneurs ? Ce serait une revanche du brick and mortar sur la nouvelle économie. Et ce serait un clin d'œil au destin qui ne manquerait pas de sel.  

Arvil Sakai (www.lepetitjournal.com/singapour) jeudi 29 septembre 2016

Source : Straits Times

logofbsingapour
Publié le 28 septembre 2016, mis à jour le 24 septembre 2016

Sujets du moment

Flash infos